Une Constitution aussi pour le football

Par Adam Szreter

A la fin du mois, quatre jours après la finale de l'UEFA Champions League, les Français vont voter pour donner leur avis sur un traité qui pourrait établir une constitution pour l'Union européenne pour la première fois. Quel rapport avec le foot ? Un article relatif au sport apparaît dans le traité.

Développement important
Si ce traité était ratifié, l'article 282 permettrait à l'UE de proposer de nouvelles lois faisant la promotion de la fonction sociale et pédagogique du sport, et, fait peut-être encore plus important, de lui permettre d'investir de l'argent dans des causes importantes comme la lutte contre le dopage et le racisme, ainsi que le football chez les jeunes et les infrastructures.

Une nature spécifique
Au niveau professionnel, ce traité reconnaîtrait la nature spécifique du sport, quelque chose pour laquelle l'UEFA a toujours fait campagne, et son caractère d'exception sociale par rapport à une activité économique normale : alors que la plupart des entreprises seraient satisfaites de voir les concurrents sombrer, les équipes sportives se retrouveraient vite au chômage s'il n'y avait personne contre qui jouer.

Rôle primordial
Si ce nouveau régime pour le sport européen se concrétise (pour ce faire le traité doit être ratifié par les 25 pays membres), le Slovaque Ján Figel, membre de la Commission européenne responsable de l'éducation, de la formation, de la culture et du multilinguisme, qui couvre aussi le sport, la jeunesse et les relations avec la société civile hériterait du pouvoir.

Un discours plein de passion
Diplômé en sciences sans parcours particulier dans le sport, Figel a néanmoins donné un discours plein de passion à Bratislava lors de la conférence de l'organisation Football Against Racism in Europe. "Si cet article entre en vigueur, cela signifie que nous soulignons l'importance du sport pour l'Union européenne, que celui-ci a une valeur importante pour l'intégrité morale et physique des individus de la société", a-t-il déclaré à uefa.com.

Contenu culturel
"Le cas du sport me rappelle un peu celui de la culture. La coopération culturelle est venue dans l'UE après le Traité de Maastricht. Avant on n'en parlait pas. Mais maintenant, on recherche de plus en plus de contenu culturel et de soutien financier. La culture fait maintenant partie de l'avenir politique international de l'Europe. Une constitution ratifiée nous offrirait plus d'opportunités, et nous devons nous y préparer."

Le cas du dopage
Le dopage est un problème auquel Figel s'est attaqué pratiquement dès qu'il a été nommé. Il a été assailli par de nombreux médaillés olympiques l'implorant de faire tout ce qu'il pouvait pour s'assurer que la crédibilité de leurs victoires n'était en aucun cas ternie. C'est aussi un problème que le football a dû prendre encore plus au sérieux. "Le dopage est le cancer du sport, et de la société au sens large", a ajouté Figel.

Une réponse dynamique
"Ce n'est pas une question qui touche seulement les professionnels. Le dopage touche aussi les amateurs, les centres de sport qui font de plus en plus de promotions pour différentes substances", a-t-il ajouté. "Il y a tant d'obstacles à une action unifiée, avec des différences nationales sur les politiques antidopage mais la prise de conscience du problème et les pressions exercées pour provoquer des actions ont augmenté et, au nom de la Commission, je veux apporter ma contribution. Nous devons être dynamiques dans ce domaine, le plus tôt possible."

Conférence sur le racisme
Figel a également donné son avis sur la conférence sur le racisme à laquelle il venait de participer, soulignant le rôle du football en tant qu'outil d'intégration sociale. "Je me félicite du fait qu'un réseau si énorme de participants venant de 38 pays se rejoignent sur un sujet spécifique, très important pour la société d'aujourd'hui et de demain."

Valeurs européennes
"Le sport joue un rôle de plus en plus important dans la société et dans les relations internationales. Et grâce à une coopération sportive encore plus importante, je pense que nous pouvons obtenir un meilleur climat et un meilleur soutien des valeurs de base sur lesquelles se fonde l'Union europénne : humanité, solidarité, non discrimation, règle de droit et justice."