Chypre sur la bonne voie
mardi 29 mars 2005
Résumé de l'article
Les temps sont révolus où les équipes chypriotes se contentaient de défendre et de limiter les dégâts dans les grands matches.
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Par John Leonidou
Pour les experts du football chypriote, le jeu est enfin sur la bonne voie dans l'île. Par le passé, lorsque les clubs de Chypre se rendaient à l'étranger, leur unique aspiration était de concéder le moins de buts possible. La victoire était plus un idéal inaccessible qu'un objectif. Mais ces temps sont révolus.
Tournant historique
Le moment exact où ce tournant s'est amorcé varie selon les points de vue. Pour certains, il a eu lieu au milieu des années 90, quand Chypre a obtenu le nul face au Danemark champion d'Europe et face à la Russie, et a remporté sa première victoire à l'extérieur contre les îles Féroé. Pour d'autres, c'est la victoire 3-2 contre l'Espagne en éliminatoires de l'UEFA EURO 2000™ qui a été l'étincelle.
Equipe nationale
Les insulaires ne s'appesantissent pas sur le passé et, malgré le début de campagne laborieux de l'équipe nationale en éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA, ils sont impatients de hisser le drapeau de leur pays plus haut encore.
Amélioration constante
Pour Antonis Georgallides (23 ans), gadien de Chypre et de l'Anorthosis Famagusta FC, le pays ne s'est jamais mieux porté, et les joueurs et les équipes de l'île vont continuer de progresser. "Le niveau du football à Chypre ne cesse de s'améliorer", a-t-il déclaré à uefa.com. "Nous avons eu quelques faiblesses l'année dernière, en particulier avec l'équipe nationale et les clubs au niveau européen mais il ne faut pas oublier où nous avons été et où nous sommes aujourd'hui."
Mentalité différente
"Aujourd'hui, les Chypriotes jouent avec une mentalité différente", ajoute-t-il. "Lors des matches difficiles, surtout en Coupe d'Europe, ils essaient de remporter au moins un point et ne s'entassent plus en défense en essayant de limiter les dégâts comme ils avaient l'habitude de le faire."
Expatriations
Cette progression s'est accompagnée d'une ambition accrue chez les Chypriotes de tenter leur chance à l'étranger. L'équipe nationale compte déjà six joueurs évoluant en Grèce. Ce phénomène a conduit certains à se demander si la récente baisse de régime de la sélection nationale n'était pas due au fait que les internationaux qui jouent dans des clubs étrangers n'ont pas suffisamment de temps pour s'entraîner avec le reste de l'équipe.
Impact positif
Mais cette analyse n'est pas celle de Georgallides. "Je ne pense pas que le fait d'avoir des joueurs qui jouent à l'étranger soit négatif pour l'équipe nationale", a-t-il déclaré. "Jouer à l'étranger ne peut être qu'un atout pour les Chypriotes, car ils peuvent en tirer des expériences et apprendre un football qu'ils ne peuvent pas connaître à Chypre."
Joueurs de talent
Leonidas Leonidou n'en est pas si sûr. La star de l'APOEL FC, de l'Olympiacos CFP et de Chypre dans les années 70 est convaincue que, malgré des conditions déplorables pour la pratique du football, Chypre a connu par le passé des joueurs d'immense talent qui possédaient une excellente technique sans jamais avoir quitté l'île.
Stars du passé
"Nous n'avions peut-être pas le luxe de certains joueurs d'aujourd'hui, mais nous avons eu quelques joueurs fantastiques par le passé, comme Andreas Stylianou, Sotiris Kaiafas et Louis Stefanis", affirme Leonidou. "Si certains de ces joueurs et d'autres jouaient aujourd'hui, le football serait plus technique. Aujourd'hui, on voit des joueurs en meilleure condition physique, car les terrains et les installations se sont beaucoup améliorés."
Epoque différente
Georgallides comprend pourquoi beaucoup de gens pensent qu'il y avait plus de joueurs de talent autrefois. "Je ne doute pas qu'il y avait quelques grands talents à l'époque. Mais autrefois, les footballeurs jouaient dans des conditions très différentes de celles que nous connaissons aujourd'hui.
Expression individuelle
"Par exemple, presque toutes les équipes de l'île jouent sur du gazon et possèdent de bonnes installations et de bonnes infrastructures, alors qu'avant la plupart des équipes se contentaient d'arriver le jour du match", ajoute-t-il. "L'avantage pour les joueurs, c'est qu'ils pouvaient s'exprimer comme individus sur le terrain et n'étaient pas enfermés dans des formations comme nous le sommes aujourd'hui."