Décès d'Oscar Heisserer

Oscar Heisserer, ancien capitaine de l'équipe de France, est décédé hier à Strasbourg, à l'âge de 90 ans.

Une légende locale
Né le 18 juillet 1914 à Schirrhein, ce milieu de terrain était l'un des derniers Français à avoir porté le maillot des Bleus avant la seconde guerre mondiale. Il continue d'être considéré comme le meilleur joueur alsacien de tous les temps. C'est en quittant le FC Bischwiller pour le RC Strasbourg qu'il a donné une réelle impulsion à sa carrière.

Comme Vieira
Heisserer comparait son style à celui de Patrick Vieira, l'international qui évolue à l'Arsenal FC. Il ajoutait même qu'il était "plus orienté vers l'attaque et plus trapu" que ce dernier. C'est son style combatif qui lui permit d'atteindre la finale de la Coupe de France avec Strasbourg en 1937.

Sept finales
Il a disputé sept autres finales de la Coupe de France, et, après avoir rejoint le RC Paris, en remporté trois (1939, 1940 et 1945). C'est pendant la guerre qu'il a connu ses plus grands succès, mais il regrette quand même ces tristes années. "La guerre m'a volé mes meilleures années", disait-il.

Résistant
S'il préférait ne pas en parler, Heisserer s'est aussi distingué en tant que résistant, permettant à de nombreux juifs de passer en Suisse alors que la France était occupée par le Nazis.

Carrière en sélection
Il est en revanche beaucoup plus connu pour les services qu'il a rendus à l'équipe de France sur les terrains de foot. Après son premier match sous le maillot bleu lors d'un match amical contre la Yougoslavie le 13 décembre 1936 au Parc des Princes, il a totalisé 24 sélections, marqué 8 buts et a porté le brassard à 7 occasions. Son fait d'armes le plus marquant fut son but égalisateur face à l'Angleterre à Wembley qui permettait à la France d'arracher le match nul 2-2 le 26 mai 1945.

Sa carrière d'entraîneur
Heisserer est rentré à Strasbourg après la guerre, tirant un trait sur sa carrière en 1949, un an après avoir annoncé sa retraite internationale. Il entraîna ensuite l'Olympique Lyonnais, alors tout juste créé, mais pas pour longtemps. "Ce n'était pas un travail pour moi", avait-il dit. "Je ne supportais pas que les joueurs fassent des erreurs."

Retour au bercail
Il est resté à Strasbourg après s'être retiré du football. Il est resté proche du stade de son club, La Meinau, jusqu'à sa mort. Ses funérailles auront lieu en l'église de Saint-Louis en Robertsau le 12 octobre prochain à 14h30.