Vous avez dit derby ?
lundi 4 octobre 2004
Résumé de l'article
Ligue 1 : Les quatre affrontements entre voisins ce week-end ont fait de la 9e journée de Ligue 1 2004/05 un petit moment d'histoire.
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Pour la première fois depuis 37 ans, aucun des clubs qui recevait ne s'est imposé, ce week-end, à l'occasion de la 9e journée du Championnat. C'est en grande partie à cause des quatre derbies. Dont deux au moins ont fourni des scénarii époustouflants.
Suprématie régionale
Qui a dit que les footballeurs d'aujourd'hui n'étaient plus sensibles aux couleurs qu'ils portent et ne s'intéressent qu'à leur contrat ? En France, deux des quatre derbies de la 9e journée ont permis de vérifier, une fois de plus, que gagner un match contre son voisin valait plus que trois points et se rapprochait davantage de la Coupe que du championnat. A voir l'engagement des joueurs de l'OGC Nice, vainqueurs sur la pelouse de l'AS Monaco FC 4-3, et le sursaut de l'Olympique Lyonnais, tombeur de l'AS Saint-Etienne à Geoffroy Guichard 3-2, il n'y a pas de doute : suprématie régionale ne sont pas de vains mots en Ligue 1.
Pour les supporteurs
Plus que les joueurs, il faut en tenir garants les supporteurs. Que ce soit à Saint-Etienne, Monaco, Nîmes (pour FC Istres - Olympique de Marseille, 0-2) ou bien à Bonal (pour FC Sochaux-Montbéliard – FC Metz, 0-0), les stades étaient pleins et bouillants. Plusieurs jours avant les matches, les supporteurs entrent en contact avec les joueurs pour leur rappeler leur devoir vis-à-vis d'un ennemi intime.
"Fier d'être Niçois
"N'oubliez pas que si vous perdez à Monaco, vous rentrez à pied !", entendait-on jeudi soir lors d'une réception organisée par l'OGC Nice. Economes de leurs souliers (17 km quand même) mais pas de leurs efforts, les Aiglons ont réalisé un match ahurissant à Louis II, remontant trois buts en douze minutes et s'imposant au sprint. "On peut être fier d'être Niçois", appréciait Marama Vahirua, buteur du 4-3, qui a passé toute sa carrière… à Nantes avant d'arriver sur la Côte en juillet.
Le "non-derby"
Entre Istres et Marseille, le débat est forcément moins passionné tant l'OM compte de fans, même sur les bords de l'étang de Berre. Et puis c'était la première fois que les deux équipes des Bouches-du-Rhône se rencontraient à ce niveau. Certains supporteurs violet et noir n'hésitaient d'ailleurs pas à qualifier ce match d'amical. Il fut remporté sans souci par Marseille. Un derby, ça peut aussi ressembler à ça…
Deux buts en trois minutes
On pensait avoir tout vu au début du dernier match du week-end, Saint-Etienne-Lyon. Entre Rhône et Loire, la rivalité existe depuis des décennies. Elle était avivée par le fait que les deux équipes se rencontraient pour la première fois depuis quatre ans. Un immense portrait de feu Roger Rocher, le président des Verts de la grande époque - celle où Lyon était dans l'ombre du club du Forez - saluait l'entrée des deux équipes. Comme à Monaco, les visiteurs renversaient la situation. Mais de manière encore plus extrême, avec deux buts dans les trois dernières minutes. Magique.
Personne ne gagne à domicile
Cette volée de combats rapprochés, soldée par trois victoires à l'extérieur et un nul, venait compléter une série de résultats assez rares. Aucun des dix clubs qui recevait ne s'est imposé. C'est la première fois depuis le 11 mai 1967. Après le record de buts lors de la deuxième journée et un leader inattendu, le Lille OSC, cette saison de Ligue 1 semble fuir toute morosité. Tant mieux…