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Souffler, c'est jouer

Arbitrage

Pete Sanderson, d'uefa.com, a testé sa forme auprès des arbitres d'élite européens à Madrid.

Par Pete Sanderson

"Il n'y a pas besoin d'être en forme pour être un arbitre", ai-je lancé à un de mes collègues d'uefa.com. "Tout ce qu'ils font, c'est gambader sur le terrain et siffler de temps à autre : c'est un boulot tranquille".

En forme d'arbitre
Il faut avouer que j'ai eu tout faux. A peine avais-je posé ma valise sur le sol de ma chambre au camp d'entraînement de Madrid pour le 13e Cours d'introduction pour les arbitres internationaux de l'UEFA, que j'étais convoqué dans le bureau de l'instructeur de l'UEFA, Werner Helsen. On m'a expliqué que je me lèverais aux aurores le lendemain et j'étais terrifié en apprenant que je commencerais la journée en relevant un défi physique.

"C'est simple"
Une fois que les insultes avaient terminé de fuser dans mon esprit, je demandais poliment en quoi consistait ce défi physique. "C'est simple", me répondait Helsen. "Vous devez courir au minimum 2 700 mètres en 12 minutes pour réussir le test Cooper en compagnie des nouveaux arbitres. Vous ferez dans la foulée une série de sprints de 50 m et de 200 m. Si vous échouez, c'est que vous n'avez pas la condition physique requise pour être arbitre lors d'un match UEFA". Aïe...

Sous les yeux des dieux
Le lendemain matin, après un petit déjeuner affreusement équilibré, les troupes, y compris votre intrépide reporter, étaient emmenés au pas de course vers la piste d'athlétisme, juste à côté d'une séance d'entraînement du Real Madrid CF, où j'apprenais avec horreur que des dieux du football tels que Luís Figo, Zinedine Zidane et David Beckham allaient me regarder courir.

"Chef, oui, chef !"
Un échauffement éreintant était suivi des dernières instructions : "Pour réussir ce test, vous devez courir 2 700 mètres en 12 minutes - cela veut dire SIX tours de piste et 300 m MINIMUM - c'est bien clair ?" A ma grande consternation, 27 voix répondaient par l'affirmative et résonnaient dans le stade. Je commençais à avoir l'estomac retourné et les jambes qui flageolaient.

A vos marques...
Le coup de pistolet retentissait. Nous étions partis, et tout ce que je pouvais voir, c'était quelques jambes incroyablement athlétiques, avec des quadriceps rivalisant avec ceux de Roberto Carlos (qui nous regardait du bord du terrain) et des abdos tablettes de chocolat. Ces arbitres s'étaient entraînés pendant trois mois pour ce test. Le seul sport que j'avais fait depuis la Noël, c'était du soulevage de pinte de bière.

Petit cours d'insultes
Le premier tour était atroce. Je pensais pouvoir suivre le groupe de tête, mais plus le rythme accélérait, plus j'avais l'impression de reculer. Lors du deuxième tour, je me retrouvais dans le "gruppetto" et commençais à me demander si Beckham et consorts allaient être les témoins de ma dernière heure. Le troisième tour était peut-être le pire, la douleur commençant à envahir mon corps au moment où je franchissais la barre des 1 200 m, et je me rendais compte qu'il me restait six minutes pour parcourir 1 500 mètres. Au quatrième tour, je me sortais les tripes pour rester accroché au peloton, tout en donnant un petit cours de gros mots en anglais à l'arbitre géorgien qui se trouvait à mes côtés.

28 secondes chrono
Finalement, et je ne sais pas bien comment, je finissais par réussir le test, parcourant 3 000 mètres en 12 minutes, pour me retrouver avec des ischio-jambiers incroyablement raides. Je réussissais de justesse les tests de sprint, les 28 secondes passées à parcourir 200 m étant de loin les plus douloureuses de ma vie. Je passais les deux journées qui suivaient à marcher comme si j'avais combattu douze rounds contre Mike Tyson au sommet de sa forme, maudissant le jour où j'avais mis en question la qualité des arbitres de haut niveau. Ce jour-là, j'ai compris qu'il fallait du souffle pour siffler.

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