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Relever la barre : le Forum de la finale de l’EURO féminin 2022, à Londres, pose les jalons pour pérenniser la réussite

Des intervenants et des participants à une table ronde évoquent la manière d’exploiter le succès d’un EURO féminin de l’UEFA 2022 qui bat tous les records pour garantir un avenir encore plus brillant au football.

Des centaines d’invités ont assisté à un prestigieux événement de l’UEFA qui s’est tenu à Londres dimanche, en amont de la finale de l’EURO féminin 2022.

Des figures de premier plan du football européen et mondial, des anciens joueurs, des sponsors et des experts en football féminin ont été conviés à cet événement unique de l’UEFA, intitulé « Relever la barre », afin de débattre de l’avenir du jeu en Europe et au-delà et d’exhorter les associations membres à poursuivre les efforts déjà réalisés et à contribuer ensemble à ce que le football féminin passe un nouveau cap.

Le président de l’UEFA, Aleksander Čeferin, s’est joint à la responsable en chef Football féminin, Nadine Kessler, et à une sélection d’intervenants prestigieux pour évoquer les succès de ce dernier mois et poser les jalons de la réussite à long terme.

« Ce tournoi a été et reste extraordinaire, a déclaré M. Čeferin. Nous en attendions beaucoup, mais pour être honnête, il a dépassé toutes nos attentes. Au-delà des chiffres, qui sont remarquables, les matches étaient formidables et les compétences techniques incroyables.

» L’organisation a exigé un énorme travail et un investissement considérable, et nous avons dû croire en ce tournoi. Le plus important est d’avoir foi en ce qu’on fait, et dès le début, nous avons été convaincus que nous pourrions atteindre un niveau beaucoup plus élevé. »

S’agissant de l’avenir, M. Čeferin souhaite que davantage de personnes soutiennent le jeu et contribuent à lui faire passer un cap.

« Le football féminin doit continuer à évoluer, à l’image de son pendant masculin, a-t-il affirmé. Nous devons améliorer son niveau technique et investir. Comme dans le football masculin, en fait. Peut-être que certaines personnes – des sponsors, des diffuseurs et d’autres acteurs – devraient commencer à se dire qu’il vaut la peine d’investir dans le football féminin. »

Aleksander Čeferin
Aleksander Čeferin

Il a également salué le travail fourni par Nadine Kessler et par l’équipe de l’UEFA pour faire progresser le jeu féminin et participer à la mise en place d’un EURO féminin 2022 aussi réussi. En tant que détentrice du trophée avec l’Allemagne en 2013, Mme Kessler a reconnu que la vie de joueuse était légèrement plus simple.

« Je dois avouer m’être fait la réflexion qu’il était un peu plus facile de jouer que d’organiser », a-t-elle admis en souriant. « C’était génial. Nous sommes très heureux, en particulier parce que le football était fantastique, du premier jusqu’au dernier match. Le public était vraiment impressionné.

» Le principal à retenir pour l’ensemble du continent européen est que tout le monde progresse. L’attitude, l’approche à l’égard du football féminin... il n’y a plus besoin de convaincre qui que ce soit. »

Nadine Kessler
Nadine Kessler

Bâtir sur des succès solides

L’événement s’est déroulé avant l’apothéose de ce qui est déjà un EURO féminin de l’UEFA de tous les records.

Les 30 matches qui ont précédé la finale ont pulvérisé les records d’affluence et de billetterie, et pour la finale, le stade de Wembley était plein à craquer, des centaines de milliers de supporters participant à des fêtes dédiées dans les villes hôtes de toute l’Angleterre et des millions de supporters suivant les matches à la télévision dans le monde entier.

Pourtant, comme le suggère le titre de l’événement, le forum « Relever la barre » ne visait pas uniquement à célébrer ce qui avait déjà été accompli, mais aussi à identifier ce qui manque encore pour développer et faire évoluer le football féminin.

EURO féminin 2022 : petit historique

Une table ronde réunissant des représentants influents du football a permis d’aborder divers points de vue, des sujets de discussion et des domaines dans lesquels des progrès restent à faire.

La baronne Sue Campbell, directrice du football féminin de l’Association anglaise de football (FA), a expliqué la démarche de la FA pour encourager une génération de filles à se lancer dans le jeu.

« La capacité de ce sport à réduire des inégalités qui perdurent depuis des années dans certaines sociétés est énorme, a-t-elle expliqué. Le football change les comportements envers les filles et les femmes dans la société tout entière, pas seulement dans le jeu.

» L’objectif moral de ce que nous avons essayé de faire ici, en Angleterre, est tout aussi important que l’objectif commercial des équipes gagnantes. Nous pensons qu’il est possible d’améliorer les vies des filles et des femmes dans la société par la manière dont nous rendons le football accessible au sein de la communauté et sur la scène internationale. »

Răzvan Burleanu, président de la Fédération roumaine de football (FRF), a donné un aperçu d’une nation où ce sport a crû rapidement au cours des dernières années.

« Il y a neuf ans, la Roumanie comptait 300 footballeuses. Aujourd’hui, nous en avons 60 000. La visibilité est très importante et la stratégie adoptée par l’UEFA pour développer le football féminin trace exactement la voie que nous devons suivre dans un pays comme la Roumanie.

» Les jeunes Roumaines sont vraiment inspirées par ce qui se passe ce mois-ci en Angleterre. C’est là l’essentiel pour nous tous : cet événement a été une source d’inspiration. »

Lise Klaveness, présidente de l’Association norvégienne de football (NFF), a souligné avec passion à quel point il est important de renforcer la représentation des femmes dans le jeu.

« Il est primordial d’avoir un leadership régi par des principes et une étique axés sur une égalité pleine et entière, a-t-elle indiqué. Les parents ne peuvent pas traiter leurs filles et leurs fils différemment. Chaque décision devrait reposer sur cette vision.

» Je tiens à féliciter l’UEFA pour le remarquable travail effectué ces dix dernières années, mais nous devrions en faire davantage : nous devrions être incités à proposer du football de base pour les femmes et les filles. Nous devons suivre le mouvement. J’ai vraiment à cœur d’atteindre cet objectif dans mon pays et de soutenir les autres pays. »

Des influenceuses, des pionnières et des visionnaires

Quatre intervenantes de premier plan couvrant différents aspects du jeu ont également dialogué avec Jacqui Oatley, organisatrice, journaliste et présentatrice sportive.

La visionnaire : Sonia Bompastor

Sonia Bompastor est la première femme à avoir remporté l’UEFA Women’s Champions League tant en qualité de joueuse que d’entraîneure, en menant l’Olympique Lyonnais à la victoire lors de sa première saison à la tête de la formation, l’an dernier. Ce succès faisait suite à une carrière de joueuse au cours de laquelle elle avait soulevé deux fois le trophée avec l’OL et compté plus de 150 sélections pour la France. Également mère de quatre enfants, elle a expliqué comment le club soutient ses joueuses et son staff.

« Dans l’équipe, nous avons deux joueuses qui ont un bébé. C’est difficile pour elles, car le corps change, mais le plus important est de se sentir soutenue par le club.

» Aujourd’hui, en 2022, une femme n’a plus à choisir entre vie professionnelle et vie privée. Elle peut prendre sa décision et attendre du club qu’il l’appuie et lui facilite les choses au maximum. [Le président du club] Jean-Michel Aulas m’a demandé ce dont j’avais besoin pour allier les deux, et il nous a aidés financièrement à avoir quelqu’un à la maison pour s’occuper des enfants. Je me suis dit qu’il fallait que je travaille dur pour lui prouver que ça fonctionne et que ça en vaut la peine. »

Sonia Bompastor
Sonia Bompastor

La pionnière : Kara Nortman

Kara Nortman est la cofondatrice de l’Angel City FC, la première équipe sportive professionnelle détenue majoritairement par des femmes aux États-Unis. Associée directrice chez Upfront, elle aide les entrepreneurs à développer leurs affaires et à former des équipes très performantes. Elle est aussi membre fondatrice d’All Raise, dont le but est de diversifier les fondateurs et les bailleurs de fonds.

« Lorsque nous avons décidé de monter ce club, nous tentions de prouver qu’une telle démarche est possible dans le football féminin. Dans mon esprit tout est possible. Le but est de construire le monde dans lequel nous voulons vivre. Désormais, garçons et filles peuvent rêver de devenir des athlètes professionnels.

» Les gens me demandent constamment pourquoi j’ai lancé Angel City. Les raisons sont au nombre de trois. Premièrement, je voulais montrer que les meilleures footballeuses au monde devaient recevoir un salaire décent. Deuxièmement, je voulais montrer que nous pouvions remplir les stades. Tout le monde disait que c’était impossible. C’est possible et cette discipline peut être aussi divertissante que n’importe quel autre sport au monde. Troisièmement, je voulais montrer comment générer des recettes et compter autant que Liverpool ou les Cowboys de Dallas. Je suis convaincue que nous y sommes parvenus. »

Kara Nortman
Kara Nortman

L’influenceuse : Alex Scott

Sélectionnée à 140 reprises pour l’Angleterre et auteure du but de la victoire pour Arsenal lors de la Coupe féminine de l’UEFA 2007 contre l’équipe suédoise d’Umeå, Alex Scott a pris sa retraite en 2017. Depuis, elle est l’un des visages les plus connus et reconnus de la télévision britannique, où elle travaille comme présentatrice et experte, et elle a dénoncé les abus en ligne. Elle a évoqué la création d’occasions permettant à un maximum de personnes de profiter du jeu.

« Nous parlons de diversité, c’est-à-dire d’offrir des possibilités à tout le monde. Une fille, où qu’elle vive et quelle que soit sa situation, doit pouvoir avoir la possibilité ou rêver de devenir présentatrice, entraîneure ou joueuse dans l’équipe nationale. Il s’agit simplement de permettre à quiconque de rêver. Pour moi, c’est comme ça que tout a commencé. J’avais cet espoir dans le cœur et ce rêve dans la tête de jouer à Wembley un jour. Et me voilà.

» C’est à ce changement que nous allons assister ; il y a des filières et des tournois pour les filles. On ne joue plus uniquement pour faire comme son grand frère. Les filles joueront parce qu’elles aiment ce sport et qu’elles voient que c’est désormais possible. »

Alex Scott (à droite) en discussion avec Jacqui Oatley.
Alex Scott (à droite) en discussion avec Jacqui Oatley.

L’inspiratrice : Tanya Joseph

Ancienne journaliste et fonctionnaire, Tanya Joseph est l’instigatrice de la campagne « This Girl Can » (Les filles en action), qui a gagné de nombreux prix et encouragé 2,8 millions de femmes au Royaume-Uni à mener une vie active et à faire régulièrement de l’exercice. Elle a expliqué comment établir des liens avec les femmes et s’assurer qu’elles se sentent à l’aise lorsqu’elles pratiquent un sport.

« Elles n’ont pas à avoir peur d’être jugées. Elles ne sont pas seules. Les femmes ont toutes des formes, des tailles et des niveaux de compétence différents. Ce n’est pas important d’être nulle ou experte. L’essentiel, c’est d’être une femme active. »

Tanya Joseph
Tanya Joseph

Alors que le rideau tombe sur l’EURO féminin de l’UEFA 2022, une nouvelle aube se lève sur le football féminin en Europe. Ce tournoi fantastique n’est qu’un commencement.

Tous les discours et discussions des tables rondes seront disponibles en streaming sur la chaîne YouTube officielle de l’UEFA au cours des prochains jours.