Trêve de Noël, 100e anniversaire
jeudi 11 décembre 2014
Résumé de l'article
Michel Platini s'est rendu en Belgique pour commémorer le 100e anniversaire de la Trêve de Noël de la Première Guerre mondiale.
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Le Président de l'UEFA Michel Platini s'est joint aujourd'hui aux représentants officiels et aux présidents des associations membres de l'UEFA à Comines-Warneton, en Belgique, pour commémorer le 100e anniversaire de la Trêve de Noël de la Première Guerre mondiale.
Pour souligner le rôle particulier joué par le football lors de cette trêve le jour de Noël de 1914, une sculpture commandée par l'UEFA a été dévoilée lors de cette commémoration. À l'occasion de cet événement, l'UEFA a produit un film de quatre minutes mettant en scène des vedettes du football européen, qui font revivre les événements extraordinaires qui se sont passés il y a 100 ans dans les Flandres.
Il y a cent ans, lors d'une froide soirée de décembre, des soldats des deux lignes de front ont baissé leurs armes, ont entonné des chants de Noël et ont commencé à jouer au football.
Le Président de l'UEFA, Michel Platini, a déclaré à ce sujet : "Nous sommes ici, unis, pour célébrer ce moment émouvant de fraternisation et d’amitié qui nous rassure sur notre humanité commune. Je trouve particulièrement émouvant d’imaginer ces jeunes hommes qui, il y a cent ans, ont trouvé dans le football un langage commun pour exprimer leur fraternité."
"Aujourd’hui le football est un langage universel qui sait ouvrir le cœur des grands et des petits, qui permet le contact entre les cultures et qui rapproche les êtres humains au-delà de toutes les barrières. Le football apporta ce trait d’union indispensable à l’expression spontanée d’une humanité partagée. Il est donc tout à fait normal que le football européen rende un hommage appuyé à tous ceux qui, ce soir-là, ont décidé de privilégier les valeurs positives. Nous avons un devoir de mémoire envers ces hommes."
Le petit film de quatre minutes produit par l'UEFA met en scène des grands noms du football européen, notamment Michel Platini, Président de l'UEFA, Sir Bobby Charlton, légende du football anglais et de Manchester United, Didier Deschamps, entraîneur de l'équipe de France, et Paul Breitner, ancien international allemand et joueur du FC Bayern Munich.
Les footballeurs qui apparaissent dans le film sont Wayne Rooney, capitaine de l'équipe d'Angleterre et du Manchester United FC, Hugo Lloris, capitaine de l'équipe de France et gardien du Tottenham Hotspur FC, Bastian Schweinsteiger, capitaine de l'équipe d'Allemagne et joueur du FC Bayern Munich, et Philipp Lahm, joueur du FC Bayern Munich et ancien international allemand.
Le Premier Ministre du Royaume-Uni David Cameron a enregistré le message suivant commémorant le centenaire de la trêve : "La Première Guerre Mondiale a profondément changé notre monde et cela est normal que nous nous en souvenions 100 années plus tard. Chaque guerre est cruelle, mais cette guerre n'était pas comme les autres. La mort et la souffrance ont atteint un niveau qui dépasse tout autre conflit. Pourtant, il y a eu ce moment unique, lorsque les canons se sont tus et le football a uni les gens. Quand les armées ont pris la route, beaucoup pensaient qu'ils seraient de retour pour Noël, alors vu que nous approchons du centenaire de cet improbable match football, il est normal que la famille du football européen se souvienne et chérisse la paix dont nous disposons à ce jour. "
Le Président de la République française François Hollande a lui aussi tenu à commémorer cet évènement : "Il y a 100 ans, un jour de Noël, des hommes de bonne volonté sont sortis de leurs tranchées pour partager un moment de fraternité. Sur le front, ce 25 décembre, les obus et les tirs se sont tus. Quelques heures seulement, mais assez pour que de jeunes soldats français, anglais, allemands ou belges échangent des regards et des sourires et improvisent un match de football. Ce sport universel aura donc permis que les armes se taisent et les uniformes tombent le temps d’une rencontre. Ces soldats n’étaient plus français, anglais, allemands ou belges en ce matin de Noël 1914, ils étaient des humains. Cette histoire est le plus bel hommage que l'on peut rendre au sport et au football."
Sir Bobby Charlton a déclaré : "Je suis très flatté d'avoir pu participer à ce film. C'est un grand sentiment d'imaginer que le football puisse réunir les hommes dans quelque chose d'aussi dévastateur qu'une guerre. Le football est un jeu tellement poignant, qui a réussi à faire que deux camps opposés se rencontrent en pleine guerre et disent que c'est une honte et que cela ne devrait pas se passer. C'est quelque chose dont je suis incroyablement fier."
Designwerk, agence de design graphique de Londres, et MDM, spécialiste en sculpture, ont été chargés par l'UEFA de la production d'un mémorial spécial pour célébrer les événements qui se sont passés il y a 100 ans entre Ypres et Lille, en Belgique. La sculpture reflète le cadre de l'événement et est constituée d'acier rouillé ; posée sur une plateforme en pierre, elle marque un moment d'espoir et d'inspiration au milieu des reproductions des tranchées allemandes et britanniques. Deux craquelures noires relient le monument à chaque tranchée, marquant le lien entre le passé et le présent.
L'auteur Michael Morpurgo a expliqué : "Je trouve très significatif que l'UEFA ait mis ça en place et que les hommes politiques comme les footballeurs de différents pays se soient réunis, qu'ils aient réalisé et compris ce que représente cette histoire pour nous aujourd'hui. C'est pour ça qu'ils l'ont fait. C'est pour ça que l'on fait ce film. Parce que tout le monde est conscient du fait qu'il s'agissait d'un moment d'espoir pour ceux qui y ont participé."
"C'était un espoir vain, même s'il a fini par se réaliser, bien des années plus tard. Malheureusement, les soldats n'étaient plus là pour le constater. D'après moi, quand un pays part à la guerre, ce n'est pas pour en déclencher une autre."
"Si ces soldats avaient une idée en tête, ce devait être celle-ci : 'Oui, je suis ici car je veux que mon camp l'emporte, mais surtout car je veux que mes enfants et les enfants de mes enfants vivent en paix.' Je parie que c'est ce que pensaient la majorité des soldats, quelle que soit la couleur de leur uniforme. Ils étaient prêts à traverser ce qu'ils vivaient, certes parce qu'on le leur avait demandé, certes parce qu'ils voulaient gagner, mais surtout parce qu'ils pensaient que ça en valait la peine pour ensuite obtenir la paix. Tout le monde finirait par rentrer à la maison et toute cette folie s'arrêterait."