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Cavani : "Je suis atypique"

Edinson Cavani en interview exclusive pour UEFA.com, avant les 8es de finale de l'UEFA Champions League contre Barcelone.

Cavani : "Je suis atypique"
Cavani : "Je suis atypique" ©UEFA.com

Meilleur buteur du top 5 des championnats européen actuellement avec 21 buts en Ligue 1, Edinson Cavani nous a reçus à Paris, pour parler bien sûr des 8es de finale de son Paris Saint-Germain contre l'épouvantail barcelonais, mais aussi de son style de jeu, de son ami Luis Suarez et des records qu'il a en ligne de mire. Un moment rare.

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Cavani lors de la 5e journée

UEFA.com : Edinson, vous faites tomber les records avec Paris cette saison. Qu'est-ce qui a changé depuis l'année dernière ? Est-ce parce que vous évoluez dans un poste plus axial ?
Cavani :
Oui, c'est la seule différence. J'évolue désormais en pointe. Rien d'autre n'a changé. Mon état d'esprit et mes coéquipiers demeurent les mêmes. J'ai toujours aussi faim de succès, toujours autant envie de réaliser le plus de belles choses possibles avec ce club, j'ai les mêmes sensations qu'à mon arrivée à Paris. L'unique différence, c'est que je joue maintenant attaquant de pointe. C'est là que j'aurais aimé être aligné dès mon arrivée à Paris.

"Mon poste préféré"

Mais je pense avoir quand même fait ce qui était attendu de moi lorsque je jouais là où on me le demandait. Je suis très heureux d'avoir retrouvé le centre de l'attaque. C'est mon poste préféré. Je prends énormément de plaisir en match comme à l'entraînement. J'espère que ça durera !

UEFA.com : Unai Emery a-t-il tout changé d'un point de vue tactique ?
Cavani :
Je ne pense pas. C'est un mélange de ce qu'on faisait l'année dernière et les années précédentes : on veut garder le ballon et se projeter très rapidement vers l'avant. Nous sommes à mi-chemin entre un système basé sur le jeu de passes et un système basé sur un pressing sans relâche.

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UEFA.com : Pensez-vous que le PSG ait changé de statut en Champions League ?
Cavani :
Oui. Au fil des années, plus le temps passe, plus le club accumule de l’expérience, et plus il progresse. Nous sommes beaucoup à jouer la Champions League depuis de nombreuses années. Cette expérience, ça n’a pas de prix,

C’est important de toujours jouer cette compétition. On ne peut pas prédire l’avenir, mais on sait que notre entraîneur et son staff technique ont énormément confiance en nous. On se fait tous confiance. C’est un super groupe, un groupe qui peut réaliser quelque chose cette année en Champions League.

Les joueurs les plus décisifs 

©AFP/Getty Images

UEFA.com : Ce 8e de finale contre Barcelone va-t-il donc se jouer à l’expérience ?
Cavani :
Ça sera un match comme tous les autres. Vous pouvez vous attarder sur les détails aussi longtemps que vous le voulez, une fois rentré sur le terrain cela ne veut plus rien dire. C’est ça, la beauté du foot : vous ne savez jamais ce qui vous attend sur le terrain ! Ces deux clubs se sont livrés de superbes batailles dans cette compétition ces dernières années. Ce sont deux effectifs plus que capables de remporter la Champions League cette année.

On verra bien ce qu’il se passera. On pourra en reparler après la rencontre. Mais pour moi, ça sera un superbe duel. Nous avons confiance en notre groupe, mais nous sommes aussi conscients de la qualité de l’adversaire.

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UEFA.com : Parlez-nous de Luis Suárez, l’attaquant uruguayen du Barça. Vous le connaissez bien, il est de la même ville que vous...
Cavani :
Oui, c’est un peu bizarre. Tout se passe plutôt bien pour nous deux depuis plusieurs années. Nous sommes fiers de pouvoir représenter notre pays et notre ville de la sorte.

C’est une énorme fierté que de le rencontrer en 8es de finale de la Champions League. C’est quelque chose de spécial, de fantastique. On s’est déjà croisés dans le passé, c’est le genre d’expériences dont vous vous souviendrez toute une vie. Affrontez un coéquipier international, qui est né dans la même ville et la même année que vous... C’est ça, la beauté du football ! Il faut en profiter le plus possible. Le temps passe très vite, le football a la mémoire courte.

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UEFA.com : Voir d’autres Uruguayens briller en Champions League, comme Diego Godín et José María Giménez, cela vous rend-il fier ?
Cavani :
Bien sûr, c’est quelque chose de très positif. C’est génial des voir ses compatriotes s’imposer au sein de grands clubs européens, des clubs qui disputent la Champions League. C’est une grande fierté, évidemment, mais c’est aussi une excellente nouvelle pour l’équipe nationale. Cette expérience leur permet d’être équipés physiquement et mentalement pour évoluer au plus haut niveau et faire la différence en sélection.

©AFP/Getty Images

UEFA.com : Quels sont aujourd’hui vos points forts sur le terrain ?
Cavani :
J’ai un style de jeu un peu atypique pour un attaquant. J’aime beaucoup courir et couvrir les zones d’attaques centrales. Mes points forts ? Peut-être mon sens de l’anticipation, ma puissance physique et mes qualités de finisseurs dans les 30 derniers mètres.

"L’énergie pour aller conclure"

Je ne sais pas, je n’aime pas vraiment parler de moi. J’ai la chance d’avoir cette énergie nécessaire pour aller conclure dans le camp adverse.

UEFA.com : Remontons le temps. Nous sommes en Uruguay, vous êtes enfant. Qui sont vos sources d’inspiration ?
Edinson Cavani :
J’ai toujours dit que quand j’étais petit, je jouais au foot sans penser à rien d’autre. Je voulais juste m’amuser avec mes amis, prendre l’air et courir partout.

Ce n’est qu’à 15 ans, lorsque j’ai déménagé à Montevideo, que j’ai commencé à rêver de devenir joueur professionnel.

Cavani sous le maillot de Naples
Cavani sous le maillot de Naples©Getty Images

UEFA.com : Le football, ça représentait quoi pour vous ?
Cavani :
Le sport en général vous offre la liberté d’aller vous amuser dehors. Comme je viens de le dire, je jouais au foot pour aller prendre l’air en faisant quelque chose que j’adore. Enfant, je ne pensais jamais à devenir pro. Dans notre pays, tout le monde respire le football. Les enfants jouent au ballon à tous les coins de rue. Il y a aussi de nombreux terrains disponibles. Jouer devient une habitude, quelque chose que vous adorez.

UEFA.com : À quel âge vous êtes-vous dit, “Oui, je veux devenir footballeur ?
Cavani :
À 15 ans, quand j’ai déménagé pour la capitale. Je ne pensais qu’au foot, je passais mon temps à regarder des matches. Mon frère, Walter, était lui déjà passé professionnel. Avec tout ça, forcément j’ai aussi voulu devenir pro. J’ai donc commencé à travailler très dur. J’ai signé au Danubio, à Montévidéo, et j’ai commencé à gravir les échelons un par up.

Après deux ans et demi ou trois ans au club, j’ai intégré l’équipe première et je suis passé pro. Mais c’est à 15 ans que j’ai eu le déclic, que j’ai vraiment tout plaqué pour devenir footballeur.

Edinson Cavani avec l’équipe d’Uruguay des moins de 20 ans, en 2007
Edinson Cavani avec l’équipe d’Uruguay des moins de 20 ans, en 2007©Getty Images

UEFA.com : Parlez-nous de votre adaptation en Europe. Vous étiez très jeune à votre arrivée...
Cavani :
Oui, j’avais 19 ans. Après un match du Championnat d’Amérique du Sud des jeunes au Paraguay, où nous avions offert à l’Uruguay un billet pour le Mondial des moins de 20 ans, les Italiens de Palerme m’ont contacté. Ils m’ont fait signer pour eux sans même avoir eu la chance de repasser par l’Uruguay !

Trois mois au Danubio,
puis l’Europe...

J’étais très jeune, je n’avais joué que peu de matches de première division. Je ne faisais partie de l’équipe A du Danubio que depuis trois mois... Mais nous avions été sacrés champions, alors je me sentais bien. À 19 ans, je me suis retrouvé en Europe. J’avais très hâte de progresser et goûter au succès.

Je me suis petit à petit très bien adapté en Italie, la culture y est proche de la nôtre. Le culture uruguayenne, c’est un mélange de culture italienne et espagnole. Ce n’était donc pas trop difficile pour moi de m’y faire.

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UEFA.com : La vie est aussi un peu différente sur une île. Palerme ne fait pas partie des ogres de la Serie A. Cela vous a-t-il permis de progresser sans pression ?
Cavani :
Je pense que j’étais quand même sous pression ! J’étais un jeune joueur, pas vraiment habitué à l’équipe première, et je me retrouve titulaire à Palerme, club de Serie A, devant 20 ou 30 000 supporters.

Je n’étais qu’un gamin qui découvrait le football européen, le rêve de tout joueur, et je comptais bien y rester. Il y avait de la pression, mais une pression fantastique à avoir sur les épaules. Si vous n’avez pas un peu peur en rentrant sur le terrain, vous ne pourrez jamais donner le meilleur de vous-même. C’est cette pression positive qui m’a permis de progresser et de m’imposer sur le Vieux Continent.

©AFP/Getty Images

UEFA.com : En parlant de pression, il devait y en avoir un peu plus à Naples...
Cavani :
Ça reste une super expérience. C’était un niveau au-dessus comparé à Palerme. Pour moi, c’est normal qu’un joueur ressente de la pression, peu importe où il évolue. La pression, elle ne vient pas des supporters. Elle vient de votre désir de prouver ce de quoi vous êtes capables à vos coéquipiers, vos coaches, vos dirigeants, votre club jour après jour.

Mon unique but sur un terrain, c’est de tout donner pour mes coéquipiers. Si j’y arrive, alors je peux avoir la conscience tranquille. La pression n’est pas un handicap pour moi. Ça ne me fait pas peur. Le football reste un jeu, que vous gagniez ou perdiez. Le plus important, c’est l’état d’esprit dans lequel vous pénétrez sur le terrain, avoir la volonté de tout donner pour ses coéquipiers. Pour le reste, personne ne sait ce qu’il peut se passer.

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UEFA.com : Votre réussite à Naples est-elle due à vos coéquipiers, l’ambiance ou votre état d’esprit ?
Cavani :
C’est un mélange de tout. C’est une combinaison de facteurs qui m’ont permis d’exploser en tant que footballeur. La confiance, c’est fondamental. Pas juste dans le football, mais dans la vie en général.

Quand vous avez confiance en ceux qui sont à vos côtés, votre famille, cela vous renforce et vous donne la stabilité nécessaire pour donner le meilleur de vous-même. À mon arrivée à Naples, je jouais pour un entraîneur qui me voulait (Walter Mazzari) au club et croyait en moi, tout en étant conscient des choses que je pouvais améliorer. Le club m’a fait venir de Palerme, et j’ai rejoint un super groupe de joueurs.

Ils m’ont offert la chance d’exploiter mon potentiel et de devenir l’un des joueurs les plus connus du football européen, et mondial. J’y ai passé trois années très importantes pour ma carrière.

  • Nom : Edinson Cavani
  • Poste : Attaquant
  • Date de naissance : 14/02/1987
  • Pays: Uruguay
  • Numéro: 9
  • Club: Paris ( FRA)
  • Taille: 184cm
  • Poids: 74kg
  • Joue actuellement:
    • UEFA Champions League 2016/17
  • Débuts en compétitions de l'UEFA:
  • Club: Coupe UEFA (Premier tour)
    20/09/07: Mladá Boleslav 0-1 Palermo

Statistiques

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