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Eyjólfsson et les exploits de l’Islande

Siggi Eyjólfsson a fait connaître aux féminines islandaises un succès inégalé. Après son départ en juillet, il a parlé à UEFA.com de l'EURO féminin entre autres.

Siggi Eyjólfsson, l'ancien sélectionneur de l'Islande
Siggi Eyjólfsson, l'ancien sélectionneur de l'Islande ©Sportsfile

L’Islande est peut-être le sixième pays le plus petit des 54 associations de l’UEFA en termes de population, Siggi Eyjólfsson l’a porté vers des sommets.

Responsable de la formation des entraîneurs à l’Association islandaise de football (KSÍ) depuis 2002, il devenait sélectionneur de l’équipe nationale féminine en 2007 et réalisait des exploits : une première qualification pour le Championnat d’Europe féminin de l’UEFA 2009 puis les quarts de finale en 2013. En juillet, il quittait la KSÍ pour prendre les rênes du club masculin de l’ÍBV Vestmannaeyja. Eyjólfsson a parlé avec UEFA.com.

UEFA.com : Cela a-t-il été difficile de quitter le poste de sélectionneur d’Islande ?

Siggi Eyjólfsson : Oui, ça a été difficile car j’étais vraiment attaché à l’équipe. J’étais avec elles pendant sept ans, mais je pense que c’était le bon moment de partir. Je trouve que l’équipe actuelle est allée aussi loin que je pouvais l’emmener et il est peut-être temps d’en construire une nouvelle. Et après sept ans, il est temps que quelqu’un d’autre prenne le flambeau et que je découvre d’autres horizons. C’était difficile, mais je suis content de ma décision.

UEFA.com : Qu’avez-vous appris sur vous-même et comment avez-vous changé en tant qu’entraîneur pendant ces sept ans ?

Eyjólfsson : Entraîner l’équipe nationale féminine a été une aventure. On s’est amélioré chaque année je pense et on a vu un changement en Islande aussi. Les gens se sont intéressés, le nombre de licenciées a augmenté et l’image de l’équipe nationale a beaucoup changé et c’est génial d’en avoir fait partie. J’espère que ça va continuer.

UEFA.com : Êtes-vous fier de ce que vous avez accompli ?

Eyjólfsson : Oui, je pense que le football islandais en général s’est amélioré. Les hommes ont atteint les barrages dela Coupe du Monde (dela FIFA) contrela Croatie, ce qui est incroyable pour un pays aussi petit que le nôtre. Et participer aux quarts de finale de l’EURO féminin a été l’un des meilleurs résultats de notre histoire. Les Espoirs font de bons résultats, les jeunes aussi. Nous sommes plus techniques et c’est sans doute grâce aux installations créées en Islande et à la formation des entraîneurs. Nous avons des joueurs plus techniques qu’avant et tout le football islandais s’est amélioré, pas seulement l’équipe nationale féminine.

UEFA.com : Quand vous avez commencé, quels étaient vos objectifs ?

Eyjólfsson : Je pense que ce n’était pas réaliste de notre part de vouloir emmener l’équipe jusqu’en finale ou en demi-finale d’un grand tournoi comme l’EURO car nous n’avons que 6 000 joueuses de tout âge en Islande et ce n’est pas énorme. Par ailleurs, c’est malheureux mais les filles raccrochent très tôt donc nous n’avons pas beaucoup de choix parmi les adultes. Nous n’avons pas d’équipe M23 ni M21, ce qui est difficile pour développer une équipe sénior.

Nous n’avons pas vraiment accès aux joueuses parce que beaucoup d’entre elles sont professionnelles à l’étranger, or nous n’avons pas l’argent pour les faire revenir en Islande pour les rassembler et s’entraîner. Nous avons donc des ressources très limitées par rapport à certaines grandes nations comme l’Allemagne qui peut choisir parmi un million de joueuses et qui a un excellent financement. Mais nous essayons de rester compétitifs, il faut simplement se concentrer sur ce qui est possible.

UEFA.com : Parlez-nous de vos expériences de l’EURO.

Eyjólfsson : Je me souviens qu’après l’EURO 2009, j’étais en dehors d’un des stades après le dernier match et j’étais vraiment déçu parce qu’on n’avait pas marqué un seul but du tournoi et on avait du mal en attaque contre les bonnes équipes. Je me suis fait la promesse de tout faire pour améliorer ce point-là. J’ai donc pris du plaisir à l’EURO quatre ans plus tard, on a marqué notre premier but, on n’en a pas encaissé. Nos premiers points, notre première victoire, notre première fois en quarts de finale… On a emmené l’équipe aussi loin qu’on pouvait et c’est satisfaisant pour un coach parce que les matches de préparation avaient été difficiles avec de mauvais résultats, des blessées. Mais c’est très satisfaisant de voir enfin le travail payer.

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