UEFA Women's Champions League, tendances tactiques de la saison 2021/22
mercredi, 24 août 2022
Résumé de l'article
L'analyse par les observateurs et observatrices techniques de l'UEFA de la saison 2021/22 de l'UEFA Women's Champions League souligne l'importance de domaines comme un pressing haut et le déploiement des latérales.
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Les observateurs et observatrices techniques de l'UEFA ayant assisté à toutes les rencontres de la phase à élimination directe de l'UEFA Women's Champions League 2021/22 ont partagé leur expertise sur les tendances observées dans la compétition compilées dans le Rapport technique annuel.
UEFA.com détaille certains des enseignements clé.
Presser pour gagner
Il s'agissait de la première saison de l'UEFA Women's Champions League avec une phase de groupes complète et l'équipe des observateurs et observatrices techniques a tenu à souligner à quel point la compétition s'était développée. En 2018, le rapport notait que peu d'équipes réussissaient à exercer un pressing haut, mais tout cela a changé en l'espace de quatre ans.
Cinq clubs (Chelsea, Barcelone, Lyon, le Bayern Munich et le Real Madrid) ont laissé leurs adversaires réaliser 10,0 passes ou moins par action défensive avant de récupérer le ballon, une donnée peut-être liée à la croissance rapide de la préparation athlétique, avec une augmentation de 10 % des courses à haute intensité (sprints à plus de 23 km/h) en possession du ballon entre 2020 et 2021, et une augmentation de 30 % hors possession.
Les deux équipes les plus efficaces dans ce domaine sont Lyon et Barcelone, qui ont toutes deux marqué neuf buts sur la saison à partir de récupérations de balle dans les trente derniers mètres. Elles ont bien sûr atteint la finale et dans ses notes sur ce match, la sélectionneuse de la République d'Irlande Vera Pauw a remarqué : « Lyon a taclé et s'est battu pour le ballon avec un fort pressing vers l'avant et a fait des transitions immédiates pour attaquer après avoir gagné la possession du ballon. Cela a eu pour conséquence que Barcelone n'a pas pu commencer le match comme il l'aurait voulu ».
Possession ne rime pas toujours avec consécration
Dominer la possession du ballon n'était pas nécessairement synonyme de supériorité écrasante. Certaines équipes qui ont connu des difficultés lors de la phase de groupes ont en effet peu vu le ballon : le HB Køge n'avait que 24 % de possession pour zéro points inscrit dans le Groupe C, devant recourir à de longues passes désespérées dans les matches où il était dominé, plus d'un tiers de ses passes contre Barcelone dépassant les 32 m.
D'un autre côté, Lyon a montré ce qu'il était possible de faire avec de la patience et des contres bien placés. Les 61% de possession de Barcelone en finale ont peut-être été son total le plus faible de la saison, mais restent conséquents dans un match perdu 3-1. En fait, les 39 % des Fenottes étaient 1 % au-dessus de leur stat au match retour de leur demi-finale sur le terrain du Paris Saint-Germain, avec à la clé une victoire 2-1.
Leurs 51,4 % de possession globale pour la saison ne les classent qu'au huitième rang, derrière tous les autres clubs qui ont atteint les quarts de finale, sauf un. Mais la capacité de Lyon à récupérer le ballon dans les trente derniers mètres adverses, comme Barcelone l'a appris à ses dépens, était une arme puissante. L'entraîneur Jonatan Giráldez a admis que son équipe était « perturbée » en début de finale, alors que les futurs octuples championnes exerçaient un pressing face au jeu de possession caractéristique des Blaugranas.
Retour aux latérales
En 2020/21, les observateurs et observatrices techniques ont noté que les joueuses excentrées permutaient beaucoup moins que les saisons précédentes et cette tendance s'est poursuivie. Aucun des quart-de-finalistes n'a joué avec des pistons dans les couloirs, préférant une défense à quatre. Et les latérales avaient tendance à soutenir les ailières plutôt que de proposer elles-mêmes des solutions offensives.
Parmi ces combinaisons, on trouve à Lyon Ellie Carpenter et Delphine Cascarino à droite, Selma Bacha et Melvine Malard à gauche, et à Paris les duos Ashley Lawrence-Kadidiatou Diani et Sakina Karchaoui-Sandy Baltimore. La vitesse est cruciale, tout comme la compréhension, et les latérales adoptent également des approches différentes lorsqu'elles attaquent, Bacha longeant la ligne de touche pour délivrer des centres et la Barcelonaise Marta Torrejón aimant repiquer dans l'axe vers des positions de finisseuse.
Dans le même temps, Madrid et la Juventus ont utilisé leurs latérales de manière prudente, pour couvrir les ailières rapides, soulignant ainsi la diversité du rôle et la manière dont les qualités individuelles influencent la tactique des coaches. Le sélectionneur des moins de 23 ans finlandais, Jarmo Matikainen, a déclaré : « Les latérales s'améliorent régulièrement concernant les qualités aérobies, de technique et de force ».