Abidal, l'apprentissage à Monaco
mercredi 24 août 2011
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Éric Abidal, aujourd'hui au sommet de sa carrière à Barcelone, a su résister aux tentations de Monaco pour mieux apprendre son métier de footballeur.
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Le défenseur du FC Barcelona Éric Abidal a débuté sa carrière professionnelle à l'AS Monaco FC et, avant la Super Coupe de l'UEFA contre le FC Porto vendredi, il explique que c'est grâce aux leçons qu'il a retenues en Principauté qu'il a ensuite connu autant de succès.
Abidal a rallié Monaco en provenance de la banlieue lyonnaise au début de la dernière décennie. Aujourd'hui, il signe des autographes et a un niveau de vie très confortable – sans parler de son appartenance au Barça, vainqueur de l'UEFA Champions League en mai. Mais à Monaco, sa volonté n'a jamais été altérée par le strass et les paillettes qui l'entouraient, et Abidal se souvient de certains moments clés passés du côté de La Turbie, le centre d'entraînement monégasque, dont il a tiré des bénéfices inestimables.
"Ma signature à Monaco a marqué un énorme bond en avant dans ma vie et dans ma carrière", rappelle le Français de 31 ans avant de revenir au Stade Louis II. "J'avais toujours vécu et joué dans mon quartier, et c'était mon premier contrat pro. En arrivant à Monte-Carlo, j'ai bien entendu eu un choc en découvrant toutes ces voitures de luxe, ces palaces et ce mode de vie spectaculaire. Il y avait aussi le Prince et la famille royale, les fiestas et toutes sortes de choses susceptibles de me distraire."
"J'aurais pu me laisser griser mais j'avais cette détermination absolue, j'étais venu uniquement pour travailler dur. J'avais conscience que, si je travaillais beaucoup, si je prenais soin de mon corps et si j'écoutais attentivement les conseils, le reste suivrait plus tard. Je n'étais pas vraiment intéressé par tout le clinquant qui nous entourait."
Le club traversait une période faste, lui qui avait déjà côtoyé les sommets nationaux et européens sous l'égide d'Arsène Wenger puis de Jean Tigana. En 2000, Abidal rejoignait même un Monaco champion de France.
"Il y avait tant de choses à apprendre", se rappelle-t-il. "Claude Puel était en place [et allait ensuite diriger Abidal au LOSC Lille Métropole, leur club suivant], j'étais donc à bonne école. Je n'avais jusqu'alors connu que des entraîneurs amateurs, alors quand j'ai eu la chance d'avoir un entraîneur comme lui, avec son staff, j'ai été on ne peut plus attentif. Ils pouvaient m'apprendre des choses qui seraient décisives pour ma carrière si je les appliquais correctement. Surtout, ils nous ont appris à gagner les matches. On était payés pour gagner, c'était ce qui comptait le plus."
"Pour moi, c'était un nouveau sport, que ce soit au niveau de l'approche tactique, du travail physique ou de l'exigence. Il fallait tout bien faire et, si possible, gagner des trophées. Je me souviens surtout de ce qu'ils nous ont appris à propos de notre corps. Que si on ne le traitait pas bien, il ne pourrait pas faire le boulot correctement."
L'homme Abidal a lui aussi évolué. Extrêmement populaire pour son calme et sa gentillesse à Barcelone, où il est actuellement au sommet de sa carrière, il possède comme d'autres grands champions la dignité, le sérieux, l'honnêteté et la loyauté qui en font plus qu'un simple footballeur. Sans doute son passage à Monte-Carlo au sortir de l'adolescence l'a-t-il aidé à très vite faire le tri entre l'essentiel et le superflu.
"Peut-être que d'autres, avec un parcours différent du mien, auraient trouvé difficile de ne pas appartenir à ce monde fait de casinos et de grosses voitures. Mais chacun ses valeurs et son comportement. Moi, j'avais un repaire, c'était une saladerie ouverte 24/24 h juste à côté de la route qui mène au palais. Mon appartement était proche du stade où on va jouer la Super Coupe. Dans ce coin-là, contrairement au cœur de Monte-Carlo, il y avait des travailleurs ordinaires. Quand j'avais envie de me changer les idées, j'allais me balader à pied."
Et le voici de retour là où tout a commencé. Mais Abidal ne fera pas de sentiments. Il a encore faim de victoires et, de toute façon, il est déjà revenu à Monaco avec le Barça, vainqueur de l'édition 2009 de la Super Coupe de l'UEFA face au FC Shakhtar Donetsk. Naturellement, il entend rééditer l'expérience. "C'est un match important car on a gagné la Champions League pour accéder à cette rencontre et qu'à Barcelone, il faut toujours gagner quand on en a l'occasion. Toujours."
Cet article est tiré du programme officiel de la Super Coupe de l'UEFA, dont vous pouvez acheter un exemplaire (en anglais) en cliquant ici.