Didier Deschamps : « Rien de plus beau que de porter ce maillot »
jeudi 5 juin 2025
Résumé de l'article
Le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps se confie à UEFA.com avant le choc face à l'Espagne en demi-finale de l'UEFA Nations League.
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Puissant milieu défensif qui a aidé la France à remporter la Coupe du Monde de la FIFA 1998 et l'UEFA EURO 2000, Didier Deschamps est à la tête des Bleus depuis 2012 et continue de viser haut alors qu'il prépare son équipe pour la phase finale de l'UEFA Nations League.
À 56 ans, il a annoncé qu'il quitterait son poste de sélectionneur de l'équipe de France après la Coupe du Monde 2026, mais il reste déterminé à former une nouvelle génération de joueurs.
Quel est votre sentiment sur l'Espagne, votre adversaire en demi-finale ?
Didier Deschamps : L'équipe d'Espagne est certainement aujourd'hui la meilleure équipe européenne et mondiale. Et ce n'est pas parce qu'ils ont gagné ce dernier Championnat d'Europe. L'équipe d'Espagne a toujours eu des joueurs de très, très haut niveau. Avec leur nouveau sélectionneur et l'arrivée de joueurs avec des caractéristiques différentes. Il y a toujours eu cette maîtrise technique du ballon, mais aujourd'hui, ils ont en plus cette capacité, notamment offensivement, d'avoir beaucoup de vitesse, avec notamment les deux joueurs que sont (Lamine) Yamal et (Nico) Williams.
Évidemment, l'équipe de France a évolué depuis quelques années avec pas mal de joueurs qui ont arrêté, des jeunes qui arrivent avec beaucoup de qualités. Le groupe, depuis l'EURO, s'est encore plus rajeuni, avec de la qualité, mais a besoin de temps de jeu, de passages difficiles aussi, et on en a eu, pour se construire et permettre à l'équipe de France de se maintenir à son niveau.
Est-ce que vous saviez que vous alliez devenir entraîneur lors des dernières années de votre carrière de joueur ?
Non, vraiment pas. J'avais prévu d'arrêter ma carrière puisque j'étais en contrat avec Valence en Espagne. J'avais encore une année de contrat mais j'ai eu beaucoup de soucis physiques. Je sentais que mon corps me lançait des signaux et j'avais pris la décision d'arrêter ma carrière de joueur. J'étais encore relativement jeune puisque je n'avais pas encore 33 ans et j'avais prévu de vraiment faire une pause sur plusieurs années, de profiter un petit peu.
Mais bon, dans cette dernière année, dans les six premiers mois de l'année 2001, j'ai reçu une sollicitation du président (Jean-Louis) Campora pour entraîner l'AS Monaco donc ça m'a amené à réfléchir. Au fond de moi, j'avais cette envie-là mais plus tardive. Et comme le train passait, j'ai sauté dedans. J'ai eu à peine une semaine entre mon dernier match à Valence et la reprise de l'entraînement avec l'AS Monaco.
Les défis des BleusQuels étaient vos objectifs à votre arrivée sur le banc des Bleus en 2012 ?
L'équipe de France sortait d'une situation très compliquée même si Laurent Blanc, qui était juste avant moi, avait commencé à redresser la barre. Mais on avait connu 2010 (sous les ordres de Raymond Domenech) avec Knysna (les Bleus éliminés dès la phase de groupes de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud), qui a été un désastre pour tout le football français, donc il s'agissait de replacer ce maillot bleu-blanc-rouge au-dessus de tout. Il n'y a rien de plus beau quand on est footballeur professionnel français que de pouvoir porter ce maillot-là.
(J'ai mené la France à) six demi-finales de compétition, quatre finales, malheureusement pas toutes gagnées. Évidemment maintenant, il y a plus de matches que pour les sélectionneurs des années 90. Je ne connais pas la longévité moyenne (d'un sélectionneur), même si les moyennes ne veulent rien dire. Je m'en rends compte à travers les séminaires qu'on a, UEFA et FIFA, après les compétitions, c'est-à-dire tous les deux ans ou quatre ans. Il y a pratiquement 50 % des sélectionneurs qui ont changé parce qu'il y a une exigence, il y a une attente. Donc pour être encore là aujourd'hui, 13 ans après, c'est que forcément, les résultats ont été là.
Pouvez-vous nous parler du triomphe lors de la Nations League 2021 ?
Ça a été un moment aussi où c'était difficile parce qu'on sortait d'un (UEFA) EURO (2020) pendant la Covid qui avait été compliqué avec une élimination prématurée contre la Suisse, à l'été 2021. Et de pouvoir, en octobre, jouer ces demi-finales, finale, gagner la Nations League, ça remettait l'équipe de France à la place où elle était avant cet EURO. Mais c'est ça le haut niveau. Le haut niveau est intransigeant. Y arriver, c'est très difficile. Gagner, il n'y en a qu'un. On ne se rappelle souvent que du gagnant.