Marseille n'a rien à perdre

L'Olympique de Marseille dispute jeudi un 8e de finale de retour de la Coupe UEFA compromis sur le terrain du FC Zenit St Petersburg. Même si la défaite 1-0 à l'aller et les suspensions semblent libérer les joueurs.

"Venus chercher un petit exploit"
Le vol de 3h40 qui sépare la Canebière du delta de la Néva aurait pu se passer plus mal. Le but fantastique d'Andrei Arshavin qui a plombé l'ambiance du Vélodrome voilà une semaine n'était pas à l'ordre du jour à bord du Fokker qui a emmené Marseille dans le nord de la Russie pour jouer une place dans les huit meilleures équipes de la Coupe UEFA. "L'espoir est mince mais il existe", affirme l'expérimenté milieu de terrain Sabri Lamouchi. "Cette ville est magnifique et culturellement très riche (l'ancienne Leningrad a été fondée en 1703 par le tsar Pierre Le Grand pour être la capitale de la Russie), mais nous ne sommes pas là pour faire du tourisme. Nous sommes venus chercher un petit exploit."

Comme à Moscou ?
Il en faudra peut-être un grand, comme le 20 octobre dernier à Moscou où Lamouchi et Mamadou Niang éliminaient sans le savoir le PFC CSKA Moskva de la compétition qu'il avait remporté quelques mois plus tôt (2-1). De manière générale la Russie sourit à l'OM qui s'est récemment souvenu, pour des raisons peu amènes, de la déculottée infligées au CKSA il y a presque treize ans en UEFA Champions League (6-0).

Pression plus forte dimanche
La défaite contre le Zenit est la première en six matches, alors pourquoi s'en faire plus que ça ? La pression sera plus forte, dimanche, sur le terrain du LOSC Lille Métropole en Championnat, pour une place en Champions League. "Nous savons que nous pouvons battre n'importe qu'elle équipe", assure Lamouchi.

En outsider
De plus, avec le succès 2-0 sur l'AS Saint-Etienne, le week-end dernier, le moral est revenu, même si Mickaël Pagis a inscrit les deux buts et qu'il n'est pas qualifié en Coupe UEFA. L'absence de l'ancien Strasbourgeois, au même titre que celles de cinq autres titulaires et des deux entraîneurs principaux (suspendus)* met l'OM dans la position de l'outsider.

"Tout est permis"
Le directeur sportif José Anigo, qui récupère la casquette de coach qu'il coiffait lors de la finale de la Coupe UEFA 2003/04 trouve même cela "amusant". "Cela fait longtemps que je n'ai plus coaché mais la Coupe UEFA, ce sont de bons souvenirs. Je pense avoir assez d'expérience pour m'en sortir, même si Jean (Fernandez, l'entraîneur) a une plus grande proximité que moi par rapport aux joueurs. Et puis après cette défaite au match aller nous n’avons rien à perdre au retour. Au contraire, on peut tout faire lors de cette seconde manche. Tout est permis."

Pas de fantaisie tout de même
Pour autant, l'ancien Minot n'a pas dit qu'il abandonnerait la défense à cinq avec laquelle il épinglait le Liverpool FC, entre autres, il y a deux saisons. Marseille n'est pas habitué à faire dans la fantaisie. Question de culture en général. De nécessité cette saison.

Deux attaquants racés…
Ce n'est pas le cas des Russes qui reprennent leur saison. Arshavin et Aleksandr Kerzhakov ont montré à quel point ils pouvaient être imprévisibles lorsque qu'ils sont servis dans les espaces par Oleksandr Spivak ou Igor Denisov. Or les bons coups à jouer risquent de se multiplier au fil du match.

… et reposés
L'entraîneur Vlastimil Petržela a d'ailleurs ménagé ses deux flèches dimanche en Coupe du Russie (défaite 1-0 mais qualification aux dépens du FC Terek Chechenskaya Respublika). L'équipe russe sera donc en pleine possession de ses moyens par une température pas trop polaire finalement (aux alentours de -2°C). "J'attends de mes joueurs qu'ils se qualifient", déclarait le technicien tchèque à l'issue du match aller. "Pour nous, Marseille est une grande équipe, capable de renverser une telle situation. Mais nous tenons la corde…"

*Jean Fernandez et son adjoint Albert Emon sont suspendus de banc. Franck Ribéry et Wilson Oruma sont suspendus. Toifilou Maoulida n'est pas qualifié. Bostjan Cesar et Fabien Barthez sont blessés.