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UEFA Europa Conference League. Exclu – Ayoub El Kaabi (Olympiacos): «Tout arrive par le travail»

Révélation de l'Europa cette saison, l'attaquant marocain Ayoub El-Kaabi a répondu aux questions d'UEFA.com à la veille des quarts de finale de l'Europa Conference League, qu'il joue avec l'Olympiacos contre Fenerbahçe.

Ayoub El Kaabi  célèbre le premier but de l'Olympiacos pendant le match aller des barrages de l'UEFA Europa Conference League 2023/24 entre l'Olympiacos et le Ferencvarosi TC au stade Karaiskakis, le 15 février 2024.
Ayoub El Kaabi célèbre le premier but de l'Olympiacos pendant le match aller des barrages de l'UEFA Europa Conference League 2023/24 entre l'Olympiacos et le Ferencvarosi TC au stade Karaiskakis, le 15 février 2024. UEFA via Getty Images

Charpentier de formation à Casablanca, devenu héros de l'Olympiacos et international avec le Maroc (44 sélections, 22 buts), Ayoub El Kaabi, 30 ans, réussit l'une de ses meilleures saisons pour sa première année en Grèce. Nous avons rencontré au Pirée le joueur qui a marqué cinq buts sur ses quatre derniers matches de Conference League.

Ayoub El Kaabi, but exceptionnel en 8es d'Europa Conference League

UEFA.com : Lors des huitièmes de finale, vous avez réussi un quasi-miracle. Après avoir perdu 4-1 en Grèce, vous êtes parvenus à marquer six buts au match retour face au Maccabi Tel-Aviv en Serbie.
Ayoub El Kaabi : Dès le lendemain de la défaite 4-1 à domicile, j'ai dit aux joueurs que je nous pensais capables de passer quand même en Serbie. Cela nous a donné un regain d'énergie positive.

Mes amis et mes coéquipiers pouvaient obtenir la victoire. Nous étions déterminés à disputer ce match pour gagner. Nous étions vraiment concentrés. Nous connaissions nos adversaires.

Un match plus difficile vous attend contre Fenerbahçe au prochain tour, non ?
Dans le football, tout est possible. Nos joueurs sont excellents et nos supporters sont géniaux, ils nous soutiennent contre vents et marées. Ce devrait être un grand match, surtout à l'aller, à domicile, devant notre public. J'espère que nous lui ferons plaisir et que nous atteindrons les demi-finales.

2021, Olympiacos 1-0 Fenerbahçe

Que pensez-vous de la culture grecque et de la culture du football en Grèce ?
Je connaissais déjà le championnat grec, grâce à Internet et aux réseaux sociaux. Youssef El Arabi, grand joueur marocain, était là aussi. Nous nous connaissons très bien. Il m'a donné toutes les informations dont j'avais besoin sur le championnat et m'a présenté à tout le monde ici.

Quelle est la raison principale de votre réussite actuelle devant le but ?
Tout arrive par le travail. Je remercie Dieu pour ma réussite. Nous travaillons toujours, nous avons foi en Dieu et nous le louons pour tous nos succès. La ligue grecque est très bonne, c'est très excitant.

Dans le vestiaire de l'Olympiacos
Dans le vestiaire de l'OlympiacosUEFA via Getty Images

Les supporters sont toujours avides de victoires. Vous pouvez voir les supporters ici et comment ils déconcentrent l'adversaire. J'espère être un joueur de grande qualité et marquer beaucoup de buts pour pouvoir faire la différence à l'avenir.

Parlez-nous un peu de votre relation avec Kostas Fortounis sur le terrain et de la façon dont vous communiquez si bien l'un avec l'autre...
Kostas est un grand joueur et il m'aide à marquer beaucoup de buts. À vrai dire, tous les joueurs sont de qualité et ils font la différence dans nos matches.

Honnêtement, il y a beaucoup de communication visuelle entre nous et avec Daniel Podence. Outre notre communication visuelle, ils me font des passes lorsque je suis en bonne position. Ce sont des joueurs avec lesquels j'ai plus qu'une communication visuelle. Cette complicité nous permet de faire des différences pendant les matches et d'être plus performants.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours depuis Derb Mila, à Casablanca. Comment s'est passée votre enfance ?
Je suis né à Casablanca et j'y ai fait ma formation. Je suis originaire de Zagora. J'ai grandi dans un bidonville à Derb Mila, un quartier que tout le monde connaît. Nous avons ensuite déménagé dans le quartier de Mediouna. Nous jouions au football avec des amis. D'autres amis m'ont vu jouer et m'ont assuré que j'étais un joueur polyvalent et talentueux.

Ils m'ont dit que je devais devenir footballeur professionnel. Dieu merci, j'ai pu le faire et, avec l'aide de Dieu, j'ai atteint cet objectif.

Pendant votre jeunesse, vous avez travaillé comme charpentier...
À cette époque, notre situation financière était un peu difficile. J'ai pu aller à l'école et étudier, et l'été, je travaillais pour aider ma famille. À l'époque, j'aidais mon père qui travaillait dans le bâtiment. Dieu merci, le travail que j'ai effectué à l'époque a fait de moi un homme.

J'ai aussi appris à apprécier le temps. C'est quelque chose qui m'a mis sur la voie de ma vie actuelle.

Ayoub El Kaabi forte tête

(Charpentier) C'est un travail que notre famille, nos frères et sœurs et nos amis ont fait. C'était un honneur de faire ce travail. On apprend la patience et c'est un travail honnête, je suis honoré d'avoir travaillé comme charpentier. Je remercie tous les artisans qui m'ont fourni du travail dans ce métier honorable. C'est un métier vraiment formidable, qui englobe à la fois l'art et la créativité.

Y a-t-il des situations particulières dont vous vous souvenez ?
Je voyais ma mère et mon père se battre pour nous nourrir. Cela nous a motivés à travailler dur et à les aider. Grâce à Dieu, nous avons pu faire quelque chose de bien.

Beaucoup de gens m'ont aidé et m'ont poussé à faire plus. Je les remercie tous, ceux qui étaient là du premier au dernier jour. Ma famille a eu une influence énorme sur moi. Elle m'a apporté confiance et amour, et je la remercie du fond du cœur.

Qu'est-ce qui vous tient le plus à cœur dans la vie ?
J'accorde de l'importance à beaucoup de choses, mais je peux dire que la santé est très importante pour nous, et surtout pour moi. Il faut être en bonne santé, avoir un état d'esprit sain et une âme pure avec Dieu et sa famille.

Ce sont les caractéristiques que toute personne vivante doit avoir pour être capable de surmonter les situations difficiles. Votre relation avec Dieu, vos parents et votre famille est également importante.

Quelle importance revêt le fait d'être un joueur célèbre, compte tenu de l'environnement dans lequel vous avez été élevé ? Par exemple, vous avez donné votre sang aux victimes du tremblement de terre au Maroc...
Récemment, le football a eu un impact majeur sur ma vie. Depuis mon enfance, je prie, on m'a appris à servir et à travailler dur. Chacun récolte les fruits de ses intentions et de ses convictions. Nous sommes tous confrontés à des difficultés.

El Kaabi à nouveau décisif avec l'Olympiacos

Mais cela ne doit pas vous décourager. Vous devez être motivé et vous rappeler votre passé, comment vous étiez, d'où vous venez, les gens avec qui vous avez vécu. Intégrez votre passé dans votre présent lorsque vous réalisez de grandes choses. Cela vous aidera à garder les pieds sur terre et vous motivera à faire encore plus à l'avenir.

Pensez-vous qu'il y a beaucoup d'enfants qui vivent dans l'environnement dans lequel vous avez grandi et qui souhaitent devenir comme vous en grandissant ? En ce qui concerne l'initiative de donner du sang, était-ce pour être un modèle et montrer l'exemple à d'autres célébrités et personnes influentes dans la société ?
Naturellement. Je sais que les amis avec lesquels je jouais au football sont très talentueux. Il est important qu'ils croient en eux. Ceux qui ne réussissent pas dans le football réussiront dans d'autres domaines. Bien sûr, le tremblement de terre d'Al Haouz a été horrible, tout comme celui de Hatay.

J'étais avec ma femme et mon fils, c'est quelque chose que je n'oublierai jamais. Pour le second, j'étais avec l'équipe nationale.

Nous souhaitons à tout le monde et au monde islamique de se porter bien et d'être en sécurité. Le don de sang n'est pas à la hauteur de ce que le peuple marocain mérite. Je suis fier d'être marocain.

L'entraîneur adjoint du Maroc Rachid Benmahmoud (au centre), le gardien de but du Maroc  Yassine Bounou et l'attaquant du Maroc Ayoub El Kaabi  fêtent leur victoire en Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2024 contre la Zambie au Stade Laurent Pokou à San Pedro (Côte d'Ivoire)
L'entraîneur adjoint du Maroc Rachid Benmahmoud (au centre), le gardien de but du Maroc Yassine Bounou et l'attaquant du Maroc Ayoub El Kaabi fêtent leur victoire en Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2024 contre la Zambie au Stade Laurent Pokou à San Pedro (Côte d'Ivoire)AFP via Getty Images