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Répondre au bon moment à l'EURO 2020

Les observateurs techniques de l'UEFA discutent de la flexibilité tactique des formations ainsi que de l'importance du moment pour choisir ses remplacements.

Federico Chiesa est remplacé en finale
Federico Chiesa est remplacé en finale Visionhaus/Getty Images

La flexibilité tactique et le bon timing dans le choix des remplacements ont été les clés du succès en phase finale selon le rapport technique de l'UEFA EURO 2020.

Dans cet extrait, les observateurs techniques de l'UEFA s'intéressent à la fréquence des modifications tactiques en cours de match et à l'art de changer ses joueurs.

Élasticité

Du point de vue des entraîneurs, la flexibilité tactique a été l’une des caractéristiques de l’EURO 2020, pas seulement entre les matches, mais aussi pendant une rencontre. Après avoir vu les 20 premières minutes de Pays de Galles – Danemark, avec Gareth Bale et Aaron Ramsey lançant des assauts de toutes parts, personne n’aurait pu prédire un score final de 4-0 pour les Danois. Mais Kasper Hjulmand a fait passer Andreas Christensen du poste de défenseur central à celui de milieu de terrain, transformant son 3-4-2-1 initial en 4-3-3. Le Danemark a repris le contrôle sur les Gallois, et l’a gardé, passant ensuite en 3-5-2 pour protéger son avance de 2-0.

En deux minutes, France 3-3 Suisse (4-5 t.a.b.)

La blessure du défenseur central ukrainien Serhiy Kryvtsov après 35 minutes de jeu lors du quart de finale face à l’Angleterre a obligé Andriy Shevchenko à passer d’un 3-4-3 à un 4-3-3, un changement qui a eu un effet positif. Contre la Suisse, la France a débuté dans une formation en 3-5-2. Mais après 36 minutes de jeu, Didier Deschamps est passé à un système en 4-4-2 en losange, puis, après la pause, à un 4-4-2 à plat qui a permis aux Français de marquer trois buts en 18 minutes. « Même si Griezmann est passé à droite au lieu de travailler derrière les deux attaquants, je pense que c’est le meilleur système que l’on ait vu pour la France pendant le tournoi, a déclaré Corinne Diacre. Mais cela a dégagé des espaces en défense, et deux buts ont été concédés avec la même formation. »

Et Willi Ruttensteiner d’ajouter : « La Suisse a su s’adapter pendant les matches. Lors du match à Bakou contre le Pays de Galles, la flexibilité tactique a été si importante qu’on avait du mal à dire s’ils jouaient avec trois ou quatre défenseurs. Ils ont fait preuve d’une grande flexibilité tactique dans de nombreuses situations de jeu, et ont montré que, peu importe le système adopté en attaque ou en défense, tout dépend des joueurs et des principes tactiques que le sélectionneur leur inculque. »

« En tant que sélectionneur national, a commenté Mixu Paatelainen, on a besoin de temps pour travailler sur les mécanismes des différentes formations. Et on n’a pas toujours ce temps. Alors les joueurs sont la clé. Est-ce qu’ils appliquent ces systèmes au sein de leur club ? Si oui, et si les joueurs sont à l’aise, cela permet à l’entraîneur d’être flexible. »

Remplacements

Geste du jour, Jack Grealish (Angleterre)

Le problème de la flexibilité tactique est intimement lié à la possibilité de procéder à cinq changements (six pour les huit matches qui se sont terminés par une prolongation). « Il faut vraiment féliciter les entraîneurs, a déclaré Packie Bonner, pour leur capacité à s’adapter et à effectuer des changements. » Et ils l’ont fait de différentes manières. Roberto Mancini, par exemple, a généralement introduit du sang neuf au milieu et en attaque plutôt que de toucher à sa structure d’équipe. « Le sang neuf a amené des buts », a ajouté Willi Ruttensteiner à l’issue du match Italie – Autriche. « L’Autriche dominait à ce moment du match. Elle semblait plus fraîche que l’Italie et appliquait un pressing fort. Alors Mancini a eu raison de changer, et Franco Foda a eu raison de ne pas changer. L’entraîneur doit veiller à ce que son équipe ne perde pas le rythme s’il fait des changements. »

Gareth Southgate, avec un banc anglais très fourni, a parfois fait des changements pour modifier la personnalité de son équipe plutôt que son système de jeu. Aitor Karanka a cité en exemple le match contre l’Allemagne. « Quand il est entré en jeu sur l’aile, Jack Grealish a fait la différence. Il joue plus dans l’axe, faisant douter le latéral et le défenseur central. Ainsi, Luke Shaw a eu plus d’espace pour aller de l’avant, ce qui a amené le premier but. »

Cependant, il y a aussi eu des histoires de malchance. Kasper Hjulmand, qui a utilisé ses 31 options en six matches pour le Danemark, a procédé à son sixième changement à 15 minutes de la fin de la prolongation lors de la demi-finale face à l’Angleterre. Mais Mathias Jensen s’est blessé et le Danemark s’est retrouvé en infériorité numérique alors qu’il était mené au score.

Lisez le rapport technique de l'UEFA EURO 2020