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EURO 2004 : Allemagne-Pays-Bas, un nul entre costauds

Allemagne – Pays-Bas 1-1
Menés jusqu’à la 80e minute, les Néerlandais ont trouvé la force de revenir grâce à Van Nistelrooij.

Ruud van Nistelrooy fête son égalisation contre l'Allemagne
Ruud van Nistelrooy fête son égalisation contre l'Allemagne ©Getty Images

Aucun des deux géants ne pouvait perdre. Car la République tchèque, depuis sa victoire sur la Lettonie un peu plus tôt, menait la danse dans ce groupe mortel. Ni les Allemands ni les Néerlandais ne s’imposèrent. Ni les uns ni les autres ne plièrent non plus.

A l’exception de Clarence Seedorf, absent pour cause de blessure, tous les grands noms de ces deux sélections intimement ennemies étaient présents : Davids, Van der Vaart et Van Nistelrooij côté batave, Ballack, Kahn ou Kuranyi face allemande… Sur cette palette de talents, tout débuta par un mouvement orange, et une passe lobée de Phillip Cocu en direction de Ruud van Nistelrooij…

Tout savoir sur l'EURO 2004

L’attaquant du Manchester United FC fut court d’un crampon. Il allait se faire pardonner par un but majestueux à l’autre bout du match, dix minutes avant l’issue.

Les chiffres parlent pour Rudi Völler. Sous ses ordres, l’Allemagne n’a désormais perdu que 2 rencontres sur 24 sorties en compétition. Malmenée lors des matches de préparation à cet EURO, l’équipe d’Oliver Kahn connaît le sens des grandes occasions. Pour commencer, dans la surface néerlandaise, Kevin Kuranyi écopa d’un avertissement pour une faute de main évidente devant Wilfred Bouma. Cette fausse entrée en matière ne symbolisait pourtant pas les intentions allemandes. Quelques minutes plus tard, un tir canon de Frank Baumann chauffait les gants de Van der Sar, ce même portier qui allait faire parler de lui…

Superbes buts à l'EURO 2004

Sur un coup franc direct de Torsten Frings, le milieu de terrain du Borussia Dortmund aligné en milieu gauche par Völler, la défense orange allait prendre un coup de vent terrible. Le ballon, sans doute effleuré par l’une des nombreuses têtes présentes dans la surface, passait devant toute l’arrière-garde néerlandaise. Stam et Bouma ne contrôlaient plus la trajectoire du cuir ni la course des événements. Pas plus que Van der Sar. Le gardien du Fulham FC quittait sa ligne dans la précipitation. Sous les yeux de Cocu, le ballon heurtait l’intérieur du montant gauche. 1-0 pour l’Allemagne.

Après un tir de Baumann très bien ajusté et une tentative de Wörns, les dés jetés juste avant la mi-temps ne bondissaient pas en faveur de la sélection de Dick Advocaat. Un relais, dos au but, de Van Nistelrooij (entre les jambes) mettait sur orbite Rafael Van der Vaart. Le tir du droit, instantané, battait Kahn mais finissait sa course quelques centimètres hors du cadre.

À la reprise, une percée de Schneider côté droit aboutissait à un centre tendu. Kuranyi  se détendait mais manquait la reprise de la tête de quelques millimètres. L’attaquant du VfB Stuttgart était le plus remuant. A 22 ans, l’avenir le plus brillant est promis à ce corps athlétique et ces pieds agiles dont les dribbles prirent à contre-pied Jaap Stam, pourtant habitué aux meilleurs attaquants de Serie A. Devant tant de talent, les "Oranje" semblaient désabusés.

Lors du deuxième acte, avec l’entrée en jeu de Marc Overmars, les Pays-Bas allaient mieux utiliser les ailes. Mais l’arrière-garde allemande veillait, en particulier Arne Friedrich, le jeune latéral du BSC Hertha Berlin. Le match se durcissait en même temps que la partie se débridait. L’engagement et les face-à-face étaient permanents mais les espaces s’ouvraient aussi. La bataille physique entre Wörns et Van Nistelrooij valait son pesant de pépites. Puisque les Néerlendais se lancaient dans le défi physique plutôt que l’esquisse, et l’esquive, les Allemands en profitaient et Bastian Schweinsteiger mettait le feu dans la boîte de Van der Sar… Overmars, infatigable, tentait sa chance des 20 mètres, du droit. Sa frappe surpuissante était dégagée des deux poings par Kahn.

EURO 2004, l'équipe du tournoi

Il restait dix petites minutes… Sorti de nulle part, le coup de patte de Van Nistelrooij allait faire bondir tout un stade. Pierre Van Hooijdonk, entré en jeu, récupérait un ballon et servait Edwin Van der Meyde, en position d’ailier. Le centre paraissait impossible à capter pour Van Nistelrooij. Le buteur mancunien paraissait trop avancé au premier poteau. Il était aussi marqué. Mais il trouva le moyen de reprendre le cuir avec son tibia. D’un tir croisé, il mit Khan à terre. Du grand art. 1-1.

Après ce coup de génie, la fin de partie fut totalement débridée et seul le score se figea. Il manque encore les plus fins réglages à la mécanique allemande et au moteur néerlandais, mais beaucoup aimeraient sous leur capot ce genre de chevaux. Même si les obstacles, dont la République tchèque, sont encore nombreux, ces deux pur-sangs se sont inscrits hier parmi les favoris de cet Euro.

Compositions

Allemagne : Kahn (c); Lahm, Nowotny, Wörns, Friedrich; Frings (Ernst 79e), Baumann, Ballack, Hamann, Schneider (Schweinsteiger 68e); Kurányi (Bobic 85e)
Remplaçants : Lehmann, Hildebrand, Hinkel, Klose, Brdarić, Kehl, Jeremies, Ziege, Podolski
Sélectionneur : Rudi Völler

Pays-Bas : Van der Sar; Van Bronckhorst, Bouma, Stam, Heitinga (Van Hooijdonk 74e); Zenden (Sneijder 46e), Davids (Overmars 46e), Van der Vaart, Cocu (c), Van der Meyde; Van Nistelrooy
Remplaçants : Westerveld, Waterreus, Reiziger, Kluivert, Makaay, Frank de Boer, Robben, Bosvelt
Sélectionneur : Dick Advocaat

Arbitre : Anders Frisk (Suède)

Homme du match : Michael Ballack