Analyse tactique, UEFA Conference League, comment le SK Rapid a pris le dessus sur Djurgården

Le SK Rapid a quitté Stockholm avec une avance cruciale de 1-0 après avoir pris le dessus sur Djurgården lors d'un match aller de quart de finale de l'UEFA Conference League très disputé, défini par l'intensité du pressing, les transitions et la réussite de l'équipe visiteuse en seconde période à exploiter les poches d'espace et les surnombres en attaque.

Dans cet article, l'observateur technique de l'UEFA Haakon Lunov, en collaboration avec l'unité d'analyse de l'UEFA, souligne l'intention énergique des deux équipes sans le ballon et les décisions clés qui ont finalement permis aux visiteurs d'obtenir un mince avantage.

Disputant son premier quart de finale continental depuis 1955/56, Djurgården a mis dans son match une intention évidente. « Avec l'avantage du terrain, il était clair qu'ils voulaient presser haut avec intensité pour tenter d'enflammer les supporters », a déclaré Lunov, qui a salué la capacité de la défense à quatre à monter pour réduire l'espace.

Djurgården presse haut en première période

La première vidéo montre trois exemples de l'agressivité de Djurgården pour forcer les pertes de balle. Dans le premier extrait, on voit un trio offensif soutenu par deux joueurs derrière, tous en marquage individuel, alors que le SK Rapid tente de relancer depuis sa surface. Keita Kosugi, l'arrière gauche de Djurgården, s'avance pour marquer de près son adversaire direct au milieu de terrain à l'approche du ballon. Notez comment Djurgården a quatre joueurs autour du ballon et l'intention positive de Nino Žugelj de soutenir la contre-attaque.

Kosugi a également fait preuve d'un mouvement tout aussi intelligent en possession du ballon, selon Lunov, avançant et dérivant souvent vers l'intérieur pour « créer des problèmes pour la capacité du SK Rapid à exercer une bonne pression ».

Pour en revenir au pressing de Djurgården, le deuxième extrait montre le défenseur central Marcus Danielson monter intelligemment. En plus de faire preuve d'anticipation en avançant pendant que le ballon voyage, il fait preuve de discipline dans le duel pour regagner la possession sans commettre de faute. Encore une fois, les attaquants de Djurgården se replient vers le ballon pour sécuriser la possession.

Le troisième extrait illustre l'efficacité du trio du milieu de terrain, avec la configuration 1-2 offrant pression et couverture tout en bloquant les lignes de passe centrales. La passe en retrait près de la ligne de touche agit comme un déclencheur pour une pression rapide et conduit Žugelj à obtenir un corner.

« Les défenseurs individuellement étaient bons pour anticiper les ballons joués vers les ailiers intérieurs et les attaquants », a expliqué Lunov. « Cela a aidé le milieu de terrain à exercer une pression bonne et intense. Une fois qu'ils avaient gagné le ballon, leur intention était de faire la première passe vers l'avant et de percuter pour essayer d'exploiter le déséquilibre de l'adversaire. Cette phase fonctionnait bien, mais il leur manquait le tranchant pour en profiter réellement et créer un but. »

Djurgården change de système pour construire

Bien que l'équipe locale ait eu une plus grande possession en première mi-temps (55 %), le SK Rapid représentait également une menace offensive. Deux moments en particulier pourraient avoir contribué à un ajustement clé à la pause par l'entraîneur finlandais de Djurgården, Jani Honkavaara, qui a fait passer son équipe d'un 4-3-3 à un 4-2-3-1.

« Il y a eu deux situations risquées en première mi-temps lorsque l'équipe locale a perdu le ballon dans des zones dangereuses », a noté Lunov. « Elles pourraient avoir conduit au changement. »

La deuxième vidéo montre ces deux moments. Dans le premier extrait, Louis Schaub du SK Rapid anticipe la passe du gardien Jacob Rinne et recule pour gagner le premier contact. Bien que Djurgården récupère instantanément la possession, les joueurs du Rapid sont tous bien positionnés et se jettent sur une passe imprécise pour reprendre le contrôle et attaquer rapidement. Le deuxième extrait illustre la grosse frayeur pour Djurgården juste avant la mi-temps, lorsque le milieu de terrain du SK Rapid, Romeo Amane, surgit pour filer seul au but.

« Peut-être y avait-il de la frustration et une peur d'encaisser un but pour l'entraîneur », a déclaré Lunov. « Mais ce n'était pas l'histoire de la première mi-temps. Djurgården a lui-même récupéré beaucoup de ballons dans des zones hautes. »

« De plus, le passage au 4-2-3-1 a en fait conduit à un meilleur contrôle lors de la relance depuis l'arrière et à ne pas perdre le ballon aussi souvent dans les zones offensives. Mais ils ont perdu une certaine capacité à presser haut et étaient moins solides au milieu de terrain. Et le Rapid a trouvé la faille. » La vidéo trois montre précisément comment.

Le SK Rapid casse le pressing en 4-2-3-1

La nouvelle configuration 2-1 au milieu de terrain est claire dans le premier extrait. Dans le deuxième extrait, Schaub dérive intelligemment à contre-courant pour exploiter le nouvel espace à l'extérieur du milieu de terrain axial Tobias Gulliksen et reçoit une passe de Serge-Philippe Raux-Yao. Notez la vitesse avec laquelle ses coéquipiers avancent pour créer un surnombre de 3 contre 2 sur la droite.

Enfin, le but : bien que faisant face à un bloc bas, la tendance s'est poursuivie avec l'arrière droit Bendegúz Bolla récupérant la possession et capitalisant sur un surnombre de 3 contre 2 en lançant Schaub, qui pénètre dans la surface et voit son centre dévié dans son propre but par Hampus Finndell.

« Le Rapid pouvait trouver des ailiers intérieurs à l'extérieur des deux "numéros 6" [milieux défensifs] de Djurgården », a expliqué Lunov. « C'était un moyen d'exploiter l'espace et de percer une pression qui n'existait pas en première mi-temps. Cela a montré une bonne flexibilité et s'est avéré suffisant pour remporter de manière méritée une bataille serrée. »

Ce que les coaches peuvent en tirer

Lunov a réitéré l'importance pour les entraîneurs d'enseigner aux jeunes joueurs à se concentrer sur la prise de conscience et la prise de décision avant, pendant et après les moments de transition. « Pour que les entraîneurs développent cette compétence d'anticipation chez les joueurs », a-t-il expliqué, « ils doivent créer des situations de jeu qui obligent les défenseurs à travailler sur la décision d'aller ou non en 1 contre 1 avec les adversaires qui reçoivent le ballon. »

« De plus, ils doivent travailler techniquement pour passer devant l'attaquant afin d'intercepter et de gagner le ballon. Cela peut être fait en concevant des jeux réduits avec un nombre égal de joueurs et des terrains plus étroits et plus longs. »