Exclu. Dimitri Payet (Marseille) : « Un rôle de grand frère »
lundi 25 avril 2022
Résumé de l'article
Entretien exclusif avec le talisman de l'OM en Europa Conference League avant la demi-finale face à Feyenoord.
Contenu médias de l'article
Corps de l'article
Quatre ans après sa sortie sur blessure lors du revers 3-0 de l'Olympique de Marseille face à l'Atlético en finale de l'UEFA Europa League 2018, Dimitri Payet et l'OM affrontent Feyenoord pour une place en finale de la toute première UEFA Europa Conference League.
Après avoir marqué un but d'anthologie en quarts de finale, il espère offrir un trophée aux bouillants fans olympiens.
UEFA.com : Feyenoord en demi-finale, grand club des Pays-Bas, avec une ambiance là-bas qui va être à peu près similaire à celle du Vélodrome, c'est parfait pour vous ?
Dimitri Payet : Oui, je pense qu'on a eu un bon entraînement avec ce déplacement en Grèce, avec un public très, très chaud. Donc on s'attend bien évidemment à un match très difficile, chez eux, qu'ils voudront gagner. À nous de prendre ce match comme on a pris les autres, avec l'idée de mettre notre jeu en place et d'essayer de les mettre en difficulté le plus possible.
À quoi vous attendiez-vous le 3 juillet 2013 en rejoignant l'Olympique de Marseille ?
Je m'attendais à arriver dans un club important, dans le plus grand club français, avec tout ce qu'il y a autour, l'attente des supporters, cette pression au quotidien et le fait de devoir jouer avec ça, de devoir gagner sa place dans une équipe qui était déjà bien bâtie, donc plus de questions que de soulagements.
Neuf ans plus tard, on dirait que vous vous nourrissez de cette pression, de cette ferveur autour de l'OM...
Oui parce que c'est un peu ma vision du football aussi. J'ai joué à Nantes, à Saint-Étienne, à Lille dans le nouveau stade et ici à Marseille. J'ai aussi choisi mes clubs par rapport à ça, par rapport au stade, par rapport à l'ambiance qu'il peut y avoir dans ces stades-là parce que je ne suis pas un joueur qui aimerais jouer dans un stade vide ou dans un stade de moindre capacité. J'aime bien ces ambiances-là, que ce soit à domicile ou à l'extérieur d'ailleurs, et c'est ce qui galvanise. Mais c'est vrai qu'ici, j'habite proche du stade, je suis dans la ville, je suis sans cesse rappelé par les supporters sur un match, sur une action, sur la fin de saison, sur plein de choses. Il y a toujours quelque chose à dire sur l'OM donc c'est sûr qu'en vivant à Marseille, on n'échappe pas à cette ferveur.
Dimitri Payet en chiffres
Date et lieu de naissance : 29 mars 1987, Saint-Pierre, Réunion
Taille : 1,75 m
Matches/buts en compétitions de clubs UEFA : 62/14
Matches/buts en sélection : 38/8
En tant que capitaine, vous avez affaire dans le vestiaire à certains jeunes qui vous taquinent, vous êtes comment comme capitaine ?
Comme je l'ai déjà dit plein de fois, je n'ai pas une âme de capitaine. Le temps et l'expérience ont fait que j'ai le brassard aujourd'hui, avec Steve (Mandanda). Mais je suis plus un leader technique sur le terrain, plus quelqu'un qui va emmener son équipe, mais sans forcément avoir des discours. J'en ai mais c'est rare, quand je sens vraiment que c'est utile. Mais j'ai plus un rôle de grand frère, de conseiller envers les jeunes. On a de très bons jeunes, il faut les guider pour qu'ils puissent nous emmener loin eux aussi parce que c'est notre futur.
Ce but fou contre le PAOK au Vélodrome, combien de fois avez-vous essayé ce style de reprise sans faire trembler les filets ?
Honnêtement, dans cette position-là à cette distance, pas tant que ça. C'est plus un geste de demi-volée qu'on tente à l'entraînement ou sur du travail de finition mais je pense que ce soir-là, j'étais au bon endroit au bon moment et je l'ai prise comme il fallait. Après, il y a de la réussite aussi parce que je pense que je peux la retenter un paquet de fois et elle ne sera jamais aussi bien mise donc je savoure car c'est un but qui restera et c'est un but qui va compter surtout.
Trois buts et trois passes décisives en Conference League cette saison, j'imagine que les matches européens vous transcendent...
Oui, c'est complètement différent. Sans manquer de respect à notre championnat, dès qu'on entend Coupe d'Europe, dans ce club-là en plus c'est particulier. Pour avoir vécu l'épopée en 2017/18, on sent que c'est différent et on l'a senti là dans ce quart de finale. On l'a senti à l'aller. On a la demie qui arrive avec le retour à la maison, ça va commencer à titiller du monde, à faire du bruit, à faire parler et c'est quelque chose d'exceptionnel de vivre une épopée européenne dans ce club-là.
En 2018, vous vous blessez juste avant la finale, est-ce pour vous une revanche sur le destin et aussi pour l'équipe ?
Revanche je ne sais pas, c'est comme ça, ça arrive les blessures dans le football. On peut se blesser au début de saison comme on peut se blesser, malheureusement, avant une finale de Coupe d'Europe, c'est triste mais il faut vivre avec. Aujourd'hui, si on a la chance de pouvoir aller s'offrir une finale de Coupe d'Europe, on fera tout ce qu'il faut pour. L'objectif, c'est d'avoir deux matches pour aller s'offrir cette finale. On doit gérer avec le championnat, on doit faire les efforts qu'il faut pour être bien sur les deux compétitions qu'il nous reste, mais on sent que le stade sera plein jusqu'à la fin de saison parce que les supporters sont là et ils attendent une fin de saison positive.