Un Français sur deux…

Les rugissements de l'Olympique Lyonnais dans le Groupe F et l'élimination sur le fil d'un LOSC Lille Métropole, trop timide dans le Groupe D, ont marqué la première partie de l'UEFA Champions League en France.

1,1 sur dix ans
Avec un club rescapé après le premier tour de la plus prestigieuse des compétitions de clubs, la Ligue 1, qui a connu une embellie ces deux dernières années en doublant la mise avec Lyon et l'AS Monaco FC (finaliste en 2004), revient à son niveau habituel. Sur les dix dernières saisons, elle a envoyé onze clubs au-delà de la (première) phase de groupes, soit 1,1 par an, loin de l'Espagne, de l'Angleterre, de l'Allemagne et de l'Italie qui dépassent allègrement le deux.

Record de points
Au-delà de ce retour dans le rang, ce qui frappe cette saison, c'est bien sûr le parcours de Lyon. Avec cinq victoires et un nul, le quadruple champion de France égale le record de points marqués dans la phase de groupes, en compagnie du FC Barcelona et de l'Arsenal FC (16), un an après avoir établi un record de buts (17).

Favori
De sa victoire 3-0 à Gerland contre le Real Madrid CF en ouverture à la motivation et à la maturité démontrée par ses jeunes contre le Rosenborg BK mardi (2-1), l'OL s'impose un peu plus chaque année comme un favori de la compétition même s'il n'a comme passé que ses deux quarts de finale perdus en 2005 et 2004.

"Refuser la défaite"
Lyon est aussi le dernier club de la C1 invaincu toutes compétitions confondues. "Le but reste d'aller en demi-finale, soit mieux que les autres années", déclare le président Jean-Michel Aulas qui vise aussi à demi-mot la finale au Stade de France, le 17 mai. "Nous sommes invaincus mais je veux que l'on continue de refuser la défaite", affirme l'entraîneur Gérard Houllier.

Un but à chaque sortie
L'ancien sélectionneur des Bleus est parvenu à se glisser dans le baquet de la "Formule 1" que lui a offert Aulas après le départ de Paul Le Guen. Ses premiers coups de volants ressemblent à des coups de maîtres : Lyon est quasiment couronné en France et effraie l'Europe entière par sa vitesse et sa puissance, le credo qu'avait imposé Le Guen. Houllier y ajoute pour l'instant l'expérience d'un grand manager anglais et la "grinta" d'un groupe qui a été mené 7 fois au score sans s'incliner (sur 24 matches) et marque à chaque sortie.

"Encore rien gagné"
Le vainqueur de la Coupe UEFA 2000/01 avec le Liverpool FC est aussi le premier à calmer ses thuriféraires en rappelant que mis à part le titre seulement honorifique de champion d'automne et les 7 M€ de recettes de la phase de groupes, "Lyon n'a rien gagné cette année".

Tombeur du MU
La situation est bien différente pour Lille, recalé mercredi soir après une défaite 1-0 sur la pelouse du Villarreal CF, sa seconde dans le Groupe D. Moins bien armé financièrement et au plan de l'expérience, le vice-champion de France n'a tombé le masque qu'une seule fois, au Stade de France, en battant - en éliminant en fait - le Manchester United FC qui est hors d'Europe au printemps pour la première fois depuis dix ans.

17 tirs cadrés en 540 minutes
Cette victoire 1-0 au bout d'un combat homérique est un motif de satisfaction immense mais aussi une source de regrets. Ce but de Milenko Ačimovič est le seul marqué en six matches. Selon nos statistiques, avec 17 tirs cadrés en 540 minutes, Lille possède l'avant-dernière puissance de frappe de la compétition.

Le jeune LOSC à sa place
Mais peut-on en vouloir à Claude Puel d'avoir joué de manière si timorée ? Pas vraiment. Il est l'un des techniciens, sur les 32 clubs, qui connaît le mieux son équipe, car il est à sa tête depuis plus de trois ans. Personne mieux que lui ne pouvait en exploiter les talents. En Coupe UEFA, avec deux à quatre autres clubs français, le jeune LOSC est à sa place.

"On ne l'aurait pas cru"
"C'est fantastique d'être devant Manchester", déclarait d'ailleurs le président Michel Seydoux. "Si l'on nous avait dit cela au départ, on ne l'aurait pas cru. Nous avons beaucoup appris."