Interview, Luis Enrique sur la finale de la Ligue des champions et son temps sur le banc parisien

Luis Enrique, qui a déjà remporté l'UEFA Champions League en tant qu'entraîneur avec le FC Barcelona en 2015, n'est plus qu'à un match de réitérer cet exploit avec Paris.

Si Paris a connu une première phase de ligue difficile, frôlant même l'élimination avant de terminer 15^e, le technicien de 55 ans a transformé sa formation en une équipe capable de remporter sa première Ligue des champions le 31 mai à Munich. En exclusivité pour UEFA.com, l'entraîneur espagnol revient sur ses deux saisons passées sur le banc parisien, sur son sacre avec le Barça et sur la campagne européenne en cours.

Sur le parcours difficile en phase de ligue

Si nous devions analyser tout ce qui s'est passé en Ligue des champions cette saison, je pense que cela ferait un excellent film d'horreur ou de suspense, car il y a un peu de tout. Tout au long de la phase de ligue, en particulier à domicile, nous aurions mérité de meilleurs résultats, mais ils n'ont pas été au rendez-vous. Il est très rare de voir une équipe de ce niveau aussi peu efficace devant. Le score final ne reflétait pas le niveau de nos performances, selon nous. Nous avions le sentiment que l'équipe faisait beaucoup de choses bien.

Une fois que nous avons commencé à trouver notre rythme de croisière et à retrouver notre réalisme devant le but, je pense que l'équipe a enregistré des très bonnes stats. Nous avons continué à nous améliorer, à grandir. Nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli. Cependant, nous devons terminer le travail, car notre objectif est vraiment d'entrer dans l'Histoire. Nous avons été très cohérents en termes de style de jeu et de préparation, et nous avons compris l'importance d'être plus productifs que l'adversaire pour gagner le match. Si vous regardez les statistiques, vous verrez une équipe qui, la plupart du temps, a été meilleure que l'adversaire, s'est créé plus d'occasions, a encaissé moins de buts, mais n'a tout simplement pas été efficace dans les moments clés.

Sur ce qui a changé pendant ses deux années sur le banc parisien

La façon dont cette équipe a évolué est facile à voir. Notre objectif était de créer progressivement quelque chose de différent, quelque chose de spécial, quelque chose qui puisse attirer les joueurs et leur donner envie de venir à Paris. Nous avons dû recruter les bons joueurs. Nous avons cru au profil des joueurs que nous recherchions, comme Willian Pacho, João Neves et Désiré Doué, ainsi qu'à ceux de nos Titis (joueurs du centre de formation parisien). Ils nous aident tous.

Tout le monde m'a fait confiance depuis mon arrivée. Je n'ai jamais ressenti la pression de devoir gagner des titres. Nous sommes passés proches de la finale la saison dernière, mais nous avons été éliminés en demi-finale. Nous avons gagné le championnat, la Coupe de France et le Trophée des Champions, ce qui est très bien, mais la Ligue des champions est la priorité du club depuis longtemps. Je ne suis pas quelqu'un qui projette de gagner des titres d'ici trois ou quatre ans. C'est comme si j'attendais que la pluie s'arrête dans ma ville de Gijón. Il continuera à pleuvoir, il faut donc être prêt à essayer de gagner le plus tôt possible.

Sur son triomphe en Champions League avec le FC Barcelona en 2015

Je me souviens d'une finale inoubliable à Berlin contre la Juventus. Lors de notre première année au Barça, nous avions la possibilité de remporter le triplé, dont la Ligue des champions, ce qui était très important pour le club, pour les joueurs et pour nous, les membres de l'encadrement technique. Dix ans plus tard, nous avons cette même opportunité. Je crois que je suis plus mûr aujourd'hui. Je me sens bien dans ma peau, je me sens complet en tant qu'entraîneur et en tant que personne.

Je pense que cette équipe et ces joueurs méritent de vivre cette finale. Les fans parisiens et le club méritent de remporter la Ligue des champions. Ils y parviendront. Je ne sais pas si cela se produira le 31 mai, mais je suis convaincu qu'au cours de cette décennie, Paris remportera plus d'une Ligue des champions. J'y crois dur comme fer, même si je ne suis plus l'entraîneur, je ne dis pas ça par intérêt personnel. J'espère que nous serons les premiers à écrire l'Histoire, car c'est ce qui nous motive depuis le premier jour où nous avons mis les pieds à Paris.

Sur les clés de la finale face à l'Inter

Dès qu'un but est marqué, l'équipe qui est menée au score prend plus de risques, ce qui vous force à vous éloigner de la stratégie que vous aviez préparée pour la finale. Votre stratégie est en constante évolution. Ces finales sont des matches ouverts, où les deux équipes peuvent marquer, et le résultat peut régulièrement changer, comme cela s'est produit en demi-finale (pour l'Inter contre le FC Barcelona).

L'Inter est une équipe plus expérimentée que nous, elle a joué la finale il y a deux ans. C'est une équipe expérimentée, avec un entraîneur qui sait déjà ce que c'est que de disputer ce genre de match, avec une équipe qui joue très bien quand elle a le ballon et qui défend très bien aussi. Ils méritent d'être en finale de Ligue des champions, je n'en doute pas une seconde.