Analyse, Champions League, les déplacements de Paris décortiqués

En s'imposant à Arsenal cette semaine, le Paris Saint-Germain a offert des leçons convaincantes de fluidité et de mouvement, en particulier sur la valeur des déplacements des joueurs les uns par rapport aux autres.

« Ils changent de position tout le temps », a déclaré Rafa Benítez, observateur technique de l'UEFA, dans son analyse de la demi-finale aller de la Champions League de mardi, et dans l'article suivant, l'unité d'analyse technique de l'UEFA examinera de plus près ces permutations constantes de postes.

Pour commencer, l'équipe de Luis Enrique a affiché les principes clés suivants selon Benítez :

• Permutations de postes au milieu

• Pressing haut par moments ; contrôle de la possession lorsque l'équipe mène

• Rythme en attaque (Ousmane Dembélé) et en contre-attaque (tous) ainsi que la capacité des ailiers

• Rythme élevé avec et sans ballon

Paris a appliqué ces principes dans la structure présentée ci-dessus, qui met en évidence sa défense à trois, avec le latéral droit Achraf Hakimi rentrant à l'intérieur pour créer une supériorité numérique axiale, ainsi que la largeur fournie, pendant une grande partie du match, par les ailiers Désiré Doué et Khvicha Kvaratskhelia.

Les mouvements concertés de Paris

Dans cette première vidéo, le pressing haut et le rythme élevé mentionnés ci-dessus sont clairs, à commencer par Dembélé qui sprinte vers l'avant pour presser le gardien David Raya. Regardez ensuite l'interaction : de l'autre côté du terrain, Hakimi attire deux joueurs d'Arsenal avec lui pendant que Vitinha reste plus bas, c'est un exemple des mouvements opposés intelligents avec lesquels Paris a ouvert des espaces.

Pendant ce temps, au fur et à mesure que la séquence se déroule, du côté proche, nous voyons Kvaratskhelia courir dans le dos de la défense à l'intérieur, ce qui incite le latéral Nuno Mendes à monter sur la gauche et à prendre le relais sur l'aile car, pour Paris, avoir un joueur qui tient la largeur est fondamental.

Pour développer la dimension relationnelle du jeu de Paris, cette vidéo présente une action menant à une occasion manquée de près par Bradley Barcola. Benítez a souligné le rôle d'Hakimi à l'intérieur et comment « João Neves va vers l'avant et Barcola revient pour recevoir avant de progresser avec le ballon. Encore une fois, ce sont des mouvements opposés ».

En effet, observez comment le mouvement de Neves signifie que le latéral gauche d'Arsenal, Myles Lewis-Skelly, recule, donnant ainsi plus d'espace à Barcola.

Pour un autre membre du groupe des observateurs techniques de l'UEFA, Jan Peder Jalland, il y a beaucoup à admirer ici, et à en tirer des leçons. « C'est du très bon football avec la fluidité, les distances et les angles entre les joueurs », a-t-il déclaré. « Tout le monde bouge, ils se regardent et comprennent les mouvements des autres joueurs ».

« Normalement, on pourrait parler du travail conjoint du latéral et de l'ailier, mais avec Paris, c'est toute l'équipe ».

L'aspect relationnel est à nouveau apparent dans cette troisième vidéo qui se termine par Gonçalo Ramos courant dans le dos de la défense d'Arsenal et tirant sur la barre transversale. Cela commence par une course dans le dos de la défense d'un milieu de terrain, João Neves, et au fur et à mesure que l'action se déroule, Vitinha fait ensuite une course dans le dos tandis que João Neves se déplace dans la direction opposée.

À propos de ces permutations, Benítez a déclaré : « Vitinha court dans le dos, Neves se rapproche du ballon et attire l'attention du défenseur central, et la course de l'attaquant fait la différence ». Il convient également de noter comment Fabián Ruiz et Hakimi rentrent à l'intérieur pour combler l'espace laissé par Vitinha. Comme Benítez l'a ajouté : « Les milieux de terrain sont toujours en mouvement pour donner des solutions au porteur du ballon ».

Pour parler des courses dans le dos, alors que le remplaçant Ramos était l'attaquant qui s'est infiltré dans le clip ci-dessus, Dembélé a été le joueur qui en a réalisé le plus pour Paris mardi avec 15, comme montré ci-dessus. Pour mesurer la fluidité de Paris, le milieu de terrain Ruiz est deuxième ex aequo dans le graphique avec neuf, avec Kvaratskhelia, tandis que le latéral Hakimi figure sur la liste avec trois.

La capacité technique soutient le jeu de Paris

Enfin, cette quatrième vidéo contient à la fois des éléments individuels et collectifs, et pour commencer par la structure, nous voyons Paris contrôler le jeu avec beaucoup de joueurs dans l'axe et les latéraux larges. « Les milieux de terrain soutiennent l'attaque, tandis que les joueurs offensifs à l'intérieur donnent des options aux milieux de terrain sur le ballon, et vous avez la menace supplémentaire des latéraux haut et large », a expliqué Benítez.

Pour que Paris mette en œuvre sa stratégie si efficacement, il est utile d'avoir des joueurs dotés de qualités individuelles exceptionnelles et cette vidéo présente également certains détails techniques de leur travail avec le ballon. Par exemple, regardez comment Ruiz, lorsqu'il est sur le ballon dans le rond central, feinte une passe vers la droite avant de jouer le ballon vers l'avant à João Neves. Avec cette petite action individuelle, il fait faire un petit pas vers la gauche à Mikel Merino, contribuant ainsi à alléger la pression.

Avec de petits détails comme celui-ci, un joueur peut rendre plus difficile la lecture de la destination de la passe. Jalland, le sélectionneur des moins de 21 ans de la Norvège, a développé : « D'un point de vue éducatif, cela montre l'importance de faire face au jeu et de « feinter » les passes. Vous pouvez ouvrir votre corps de sorte qu'il soit difficile de lire où vous jouez. Avec les jeunes joueurs, c'est quelque chose sur lequel vous pourriez travailler individuellement après l'entraînement, pour leur mettre une image en tête, puis progresser graduellement avec de petits exercices de possession et ensuite des matches ».

Réflexions pour les coaches, par Jan Peder Jalland, observateur technique de l'UEFA

Sur les mouvements et l'impact sur l'adversaire

« Quand on regarde Paris, il est difficile de penser à beaucoup d'équipes avec autant de fluidité et de liberté dans leurs mouvements. Vous regardez la façon dont les milieux de terrain courent dans le dos, les ailiers courent dans le dos, et l'attaquant aussi, et cela signifie qu'il y a tellement d'espaces que l'adversaire doit défendre. Il est difficile de presser car ils surchargent l'axe et dans le cas d'Arsenal, il y a eu des moments où ils semblaient hésiter à monter depuis le milieu de terrain car il y avait tellement de joueurs de Paris dans les intervalles. Ils ont des menaces dans le dos de la défense et aussi entre la défense et le milieu de terrain, donc il est difficile de monter haut sur eux ».

Sur la liberté de mouvement des joueurs

« D'un point de vue d'entraîneur, il serait intéressant de savoir quels mouvements et positions sont planifiés et dans quelle mesure les joueurs du PSG décident par eux-mêmes. D'après mon expérience avec la Fédération norvégienne de football, c'est la plus grande question que j'ai avec mes équipes et c'est quelque chose dont je discute parfois avec les joueurs. Certains joueurs bénéficient de beaucoup de liberté mais cela dépend de l'équipe, de l'intelligence de jeu du joueur et de la position dans laquelle il joue. »

« Il y aura des moments où je dirai : "Vous avez la liberté mais nous voulons entrer dans tel ou tel espace", mais à d'autres moments, je dis aux joueurs les mouvements précis que nous devrions faire. Quoi qu'il en soit, avec les jeunes joueurs, il est utile de leur faire savoir clairement quels espaces nous voulons attaquer. En fin de compte, nous voulons développer des joueurs qui réfléchissent, des joueurs conscients de l'espace, de la manière de créer et de profiter de la supériorité et de le faire en relation avec les joueurs de son équipe ».