Analyse, l'utilisation des espaces par Carranza avec Feyenoord

Quand le remplaçant de Feyenoord, Julián Carranza, s’est élevé pour reprendre de la tête le centre d’Hugo Bueno et envoyer son équipe en huitièmes de finale de l’UEFA Champions League, il a fourni un exemple parfait de la façon de trouver de l’espace dans la surface de réparation en tant qu’attaquant.

Tel a été le verdict de l’observateur technique de l’UEFA, Ole Gunnar Solskjær, s’exprimant après le succès de Feyenoord lors du match retour des barrages à l’AC Milan mardi soir, alors qu’il félicitait Carranza pour son positionnement intelligent. Dans cette analyse présentée par FedEx, le mouvement de Carranza et du buteur de Milan, Santiago Giménez, est examiné de près par Solskjær et son collègue observateur technique de l’UEFA, Giovanni van Bronckhorst.

Pour nous concentrer d’abord sur le but de Carranza qui a permis à Feyenoord de faire match nul 1-1 sur la soirée et de remporter la victoire 2-1 au score cumulé, celui-ci figure au début de la vidéo ci-dessus et le premier point à soulever, selon l’ancien entraîneur de Feyenoord, Van Bronckhorst, concerne la qualité du centre. « La passe de Bueno était exceptionnelle, à la bonne vitesse et à la bonne hauteur », dit-il. « La finition de Carranza a rendu le centre encore meilleur. »

Pour Solskjær, comme il sied à un ancien attaquant vainqueur de la Champions League avec Manchester United, la façon dont Carranza trouve de l’espace dans la surface mérite une attention particulière. « Votre meilleur ami dans la surface est l’espace », dit Solskjær, qui explique comment l’Argentin le trouve.

« Il rend la tâche difficile aux défenseurs avec son positionnement en étant en position de hors-jeu avant le centre », dit-il. « Il sait que la ligne défensive de Milan va reculer avant le centre et de cette façon, il gagne quelques secondes supplémentaires, car pendant ce temps, le défenseur n’a pas le contrôle. C’est un excellent centre, mais aussi un positionnement très intelligent, et Carranza fait exactement ce qu’un attaquant doit faire en ce qui concerne son positionnement lorsque le ballon passe au-dessus du premier défenseur. »

« Les deux buts viennent de bons centres », ajoute Solskjær, « mais le timing est extrêmement bien exécuté. » Pour être plus précis, Carranza et Giménez, dont le but figure dans le deuxième clip, rencontrent le ballon au moment idéal. « Giménez a sauté plus tôt que (Thomas) Beelen », note Van Bronckhorst à propos du premier but, que Giménez a marqué contre le club qu’il a quitté seulement au début de ce mois.

« Ils prennent tous les deux le ballon lorsqu’il est à son point le plus haut », poursuit Solskjær. « Espace créé, ballon délivré, homme lancé. »

La leçon de Solskjær pour les attaquants

D’un point de vue d’entraîneur, cela pose la question suivante : comment peut-on apprendre aux joueurs à se placer dans la bonne position, à arriver au moment parfait ?

On entend souvent parler de l’instinct d’un attaquant, mais pour Solskjær, en plus du talent naturel, un travail acharné à l’entraînement est impératif. Il dit : « Avec plus de répétitions, vous avez plus de chances d’être au bon endroit au bon moment. »

Cela inclut de travailler sur votre compréhension avec vos coéquipiers, selon le Norvégien. La vidéo ci-dessus le montre marquant sur des centres de David Beckham et Ryan Giggs à l’époque de United, mais, comme il le raconte, il a dû travailler sur sa compréhension avec ces deux joueurs. « Il faut être optimiste et joueur, mais aussi connaître suffisamment ses coéquipiers pour comprendre la qualité de l’occasion », explique Solskjær.

« David Beckham centrait d’une certaine façon, il fallait donc comprendre quel genre de centre allait arriver de sa part. Ryan Giggs délivrait un autre type de centre, il fallait donc s’adapter. Il faut s’entraîner à cela tous les jours, mais aussi avec ses coéquipiers. »

Finalement, cette pratique s’avérera parfaite – comme ce fut le cas pour Carranza à San Siro hier soir. Pour donner le dernier mot au buteur lui-même, il a déclaré à Ziggo Sport : « Je savais qu’Hugo (Bueno) allait centrer vers le deuxième poteau (comme) il le fait toujours, donc je pouvais y courir et je n’avais plus qu’à marquer de la tête. »