Le nouveau format de la Champions League a atteint son but
mardi 28 janvier 2025
Résumé de l'article
Plus dynamique, plus imprévisible et plus d'affrontements de haut niveau, la refonte la plus radicale de l'UEFA Champions League depuis 25 ans tient sa promesse de revigorer la compétition de clubs la plus importante d'Europe.
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Alors que la phase de ligue atteint son point d'orgue lors de la Journée 8, le niveau d’enthousiasme reste élevé et tout est encore à jouer, ce qui prouve que le nouveau format de l’UEFA Champions League a tapé dans le mille.
Lorsque les 18 matches débuteront simultanément le 29 janvier à 21 heures, 27 des 36 équipes auront encore un enjeu à défendre : accéder au top 8, se qualifier pour les barrages pour la phase à élimination directe ou éviter l’élimination. Seuls deux des matches de la dernière journée n’auront pas d’influence sur les places qualificatives.
Pour ajouter au suspense, les équipes se battront également pour améliorer leur position dans le classement et éviter de rencontrer des équipes mieux classées sur leur chemin vers la finale, que ce soit lors des barrages ou des tours suivants. Chaque match influencera les autres, et un seul but pourrait tout changer. La motivation est claire : terminer dans le top 8 permet d’éviter les barrages et d’assurer l’avantage de jouer à domicile lors des huitièmes de finale retour.
Ce nouveau format a nécessité six ans de préparation, et le test de nombreux modèles mathématiques, algorithmes et une planification détaillée pour le rendre aussi captivant que possible. Pourtant, malgré toute cette préparation minutieuse et des milliers de simulations, son succès ne pouvait être jugé qu’à travers les matches sur le terrain.
Aujourd’hui, alors que la phase de ligue approche de son dénouement, il est clair que ces changements tiennent leur promesse de garantir plus d’équité, une plus grande variété d’adversaires, une compétition plus dynamique, plus équilibrée, une imprévisibilité accrue et des matches avec un intérêt sportif réel, tout en multipliant les affrontements entre les meilleures équipes.
Ascenseurs émotionnels
La phase de ligue a été marquée par de nombreux bouleversements, les équipes montant ou descendant dans le classement après quasiment chaque résultat. Le Borussia Dortmund, finaliste de l’an dernier, était cinquième après la Journée 1, est passé en tête grâce à une victoire éclatante 7-1 contre le Celtic lors de la Journée 2, a chuté à la 11e place avant de remonter à la 4e après la Journée 5. Avant son dernier match contre le Shakhtar Donetsk, il occupe la 14e place mais vise encore une place dans le top 8, synonyme de qualification directe pour les huitièmes de finale.
Avant la huitième journée, seules trois des neuf équipes têtes de série du tirage au sort de Monaco en août, Liverpool, le FC Barcelona et l’Inter, occupent l’une des huit premières places. Cela démontre tout l'intérêt de ce nouveau format. Trois équipes du Chapeau 4, Aston Villa, Monaco et Brest, sont déjà assurées d’une place en barrages et restent en lice pour terminer dans le top 8. Si Liverpool a dominé pendant la majeure partie de cette phase de ligue, cette dernière a fait grimper bien d'autres clubs dans autant d'ascenseurs émotionnels. Les audiences télévisées sont restées élevées tout au long des matches grâce à la nature rapidement changeante du classement et au fait que chaque but compte, captivant les fans jusqu’au coup de sifflet final.
Se préparer à l’inattendu
Qui aurait pensé qu’à un match de la fin de la phase de ligue, le champion 2023, Manchester City, aurait besoin d’une victoire à domicile contre le Club Brugge pour se hisser dans le top 24 et accéder aux barrages ? Ou que le tenant du titre, le Real Madrid, actuellement 16e, devrait se battre pour décrocher l’une des huit places de tête de série ?
Alors que certaines grandes équipes ont trébuché, des clubs moins attendus se sont révélés. Les novices français de Brest, par exemple, ont surpris tout le monde avec une première saison spectaculaire parmi l’élite européenne, et ils sont déjà assurés de participer aux barrages. Cela montre que le nouveau format offre plus de surprises, avec une plus grande variété d’adversaires et le fait que les équipes jouent contre des adversaires issus du même chapeau, ce qui leur donne plus de chances de gagner des points.
Dans l’ancien format contenant une phase de groupes, où les équipes s’affrontaient deux fois, il y avait 48 confrontations différentes. Avec la phase de ligue à 36 clubs, chaque équipe joue contre huit adversaires différents, ce qui donne 144 oppositions différentes. Nous avons déjà vu de nombreux matches riches en buts et des retours improbables. Se préparer à l'inattendu pourrait devenir le slogan de cette nouvelle phase de ligue.
Du lourd !
Le nouveau format a permis d’augmenter le nombre de grandes affiches dès les premières étapes de la compétition, avec des équipes des Chapeaux 1 et 2 s’affrontant directement en phase de ligue. Nous avons eu droit à des remakes de quatre des cinq dernières finales de la Champions League ainsi qu’à d’autres confrontations marquantes. Aston Villa a fêté son retour en C1 à Villa Park en battant le FC Bayern München, qu’il avait affronté en finale en 1982, et l’AC Milan et Liverpool, finalistes en 2005 et 2007, se sont retrouvés.
Nous rencontrons des équipes probablement meilleures qu'à l'accoutumée en phase de groupes. D'habitude, ces matches ont lieu en quarts de finale ou en demi-finales.
Le nombre de buts par match a également augmenté. Avant cette saison, la campagne de Ligue des champions avec le plus grand nombre de buts par match en phase de groupes était celle de 2019/20, avec 3,21 en moyenne. À l'approche de la huitième journée, la moyenne est de 3,22.
De l'équilibre !
Renforcer l’équilibre compétitif était au cœur de la conception du nouveau format. En résumé, les changements garantissent des matches plus équilibrés entre des équipes de force similaire. Par ailleurs, le nouveau système de tirage au sort de la phase de ligue a permis une répartition plus équitable des adversaires.
Dans ce nouveau format, le fait que les équipes puissent affronter des adversaires issus du même chapeau assure un meilleur équilibre et améliore les chances des équipes moins bien classées de marquer des points. Par exemple, lors de la saison 2022/23, Viktoria Plzeň a tout donné contre le FC Bayern München, l’Inter et le FC Barcelona dans son groupe, mais a subi six défaites. L’écart moyen de coefficient entre ses adversaires et l’équipe au calendrier le plus « facile », Chelsea FC, était de 53,5 points. Cette saison, l’écart moyen entre les adversaires les mieux et moins bien classés est de seulement 19 points, ce qui a conduit à une répartition plus équilibrée des équipes des différents chapeaux dans le classement. Après six journées, les équipes du Chapeau 4 ont amélioré leur moyenne de deux points par rapport à la dernière journée de la phase de groupes la saison dernière.
Ce format nous oblige à gagner. Auparavant, de nombreux matches nuls auraient suffi, mais maintenant, nous devons gagner. Les matches nuls ne sont bons que jusqu'à un certain point, nous devrons donc nous battre avec acharnement. Cela nous oblige à aller chercher la victoire.
Prenez place !
Tout reste encore à jouer, et il reste beaucoup à apprendre de ce nouveau format avant d’en tirer des conclusions définitives. Mais pour l’instant, installez-vous, que ce soit au stade ou confortablement sur votre canapé, et profitez de ce qui promet d’être un final incroyable.