Interview exclusive, Adi Hütter (Monaco) : « Très spécial d'être à l'AS Monaco »
lundi 4 novembre 2024
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L'entraîneur autrichien de l'AS Monaco s'est entretenu avec UEFA.com sur sa vision du football et du choix d'avoir rejoint le club de la Principauté la saison passée.
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À la tête de l'AS Monaco pour la deuxième saison de rang, le technicien autrichien Adi Hütter connaît un début de saison réussi. Monaco joue les premier rôles en Ligue 1 et occupe la quatrième place de la phase de ligue de l'UEFA Champions League 2024/25 avant d'affronter le Bologna FC 1909, mardi en Italie. Le choix de rejoindre Monaco a probablement été le bon pour celui qui occupait auparavant, un poste à Mönchengladbach (Allemagne). Il s'est entretenu avec UEFA.com et le contenu est forcément captivant.
UEFA.com : Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Monaco la saison passée ?
Adi Hütter : Et pourquoi pas ? C'est un club connu à travers la planète entière et après ma pause d'un an, j'ai voulu replonger. Au début, je voulais débarquer en Premier League mais finalement, tout s'est fait très rapidement avec l'AS Monaco. J'ai très vite compris que je voulais diriger ce club historique et après plus d'un an ici, je suis très heureux de ma décision d'alors.
Vous avez coaché plusieurs clubs en Europe. En Allemagne évidemment mais aussi en Suisse et en Autriche. Quelles conclusions pouvez-vous tirer sur les différences entre ces équipes et désormais, Monaco ?
Les championnats suisse et autrichien ont beaucoup de similitudes, notamment dans le format ou la qualité. Si l'on veut comparer les plus grands championnats comme celui en Allemagne ou celui en France, il n'y a clairement rien à voir. La qualité de jeu est au-dessus de tout et c'est très plaisant d'exercer dans de tels championnats.
C'est très spécial d'être à l'AS Monaco. Le club est à part, il a une grande histoire et il a connu de grands succès. C'est donc beaucoup de pression mais comme je l'ai dit, c'est également très plaisant. Le club a déjà une structure bien établie avec ses jeunes et j'aime ce cadre.
Qui est Adi Hütter ?
Date de naissance: 11 février 1970 (54 ans)
Lieu de naissance: Hohenems (Autriche)
Clubs entraînés
2009-2012 : Rheindorf Altach
2012-2014 : SV Grödig
2014-2015 : FC Salzburg
2015-2018 : Young Boys
2018-2021 : Eintracht Frankfurt
2021-2022 : Borussia Mönchengladbach
2023 - : Monaco
Titres majeurs en tant qu'entraîneur
Bundesliga autrichienne (2014/15)
Coupe d'Autriche (2014/15)
Super Ligue suisse (2017/18)
Vous avez mentionné la tradition, mais ressentez-vous aussi la pression ?
On ressent toujours de la pression dans un club historique, que ce soit à Francfort, Mönchengladbach ou les Young Boys. C'est un défi qui m'intéresse et me motive. De grands noms comme Arsène Wenger, Didier Deschamps ou Claudio Ranieri sont passés par ici, et je suis fier de rejoindre cette lignée.
La pression peut-elle motiver aussi bien vous-même que les jeunes joueurs du club ?
Oui. Notre stratégie intègre les jeunes, avec l’académie et le groupe de développement d'élite (EDG) qui fournit de nombreux talents. Actuellement, Maghnes Akliouche et Eliesse Ben Seghir, deux grands espoirs, ont intégré l'équipe première. Nous avons l’une des équipes les plus jeunes de la Ligue des champions, et c’est un plaisir de voir ces talents progresser aux côtés de joueurs plus expérimentés.
Vous avez souvent parlé de « plaisir ». Comment ce principe s'intègre-t-il dans votre philosophie de jeu ?
Malgré la pression, le football reste un jeu. On ne joue bien que si on prend du plaisir, et ce plaisir vient des succès. Mon idée du football est offensive, intense et proactive : je veux un jeu attractif qui divertisse les supporters, tout en cherchant la victoire. Nous travaillons chaque jour pour renforcer cette approche et maintenir la bonne dynamique actuelle.
Le club a recruté de jeunes talents cet été, comme George Ilenikhena, Lamine Camara et Christian Mawissa. Comment ces jeunes s’intègrent-ils dans votre approche ?
C'est une question de combinaison. Les jeunes ont besoin de l’expérience des anciens pour évoluer, tout comme les plus âgés bénéficient de l’énergie des jeunes. Tout au long de ma carrière, j'ai favorisé cette approche, en mélangeant jeunesse et expérience. C'est ce que nous faisons ici à Monaco, et c’est une approche que j’apprécie particulièrement.
Le club a fêté de son centenaire, avec un début de saison exceptionnel. Comment évaluez-vous cette saison jusqu'à présent ?
Jamais je n’aurais imaginé rester invaincu aussi longtemps (Monaco a subi sa première défaite cette saison en Ligue 1, contre Nice, le 27 octobre, 2-1). En tant que nouvel entraîneur, le début de saison était crucial, surtout après la sixième place de l’an dernier. Cette année, l’objectif est clair : retrouver les compétitions internationales pour marquer le centenaire du club. Nous avons très bien commencé, et j’en suis fier. Maintenant, il faut continuer sur cette lancée.
Comment les jeunes gèrent-ils la pression d’évoluer à ce niveau ?
La pression dépend de l’expérience acquise. Par exemple, Wilfried Singo, bien qu’il ait 23 ans, a déjà joué près de 100 matches en Serie A avec le Torino et a remporté la Coupe d’Afrique des Nations. Pour moi, l’expérience se mesure en fonction des matchs disputés. Mais des joueurs comme Ben Seghir ou Mawissa sont encore très jeunes et en apprentissage.
Quelle serait votre définition du succès avec cette équipe ?
Pour moi, le succès, c’est atteindre le meilleur objectif possible mais avec la manière : comment nous jouons, comment nous faison progresser les joueurs, comment nous renforçons l’équipe. Un top 3 en Ligue 1 et atteindre les phases finales de la Ligue des champions seraient d'excellents résultats.