Analyse, comment l'Inter a muselé City

L’observateur technique de l’UEFA, David Moyes, a relevé plusieurs points d'intérêt lors du match nul en UEFA Champions League entre Manchester City et l’Inter, notamment la fluidité en défense et au milieu des Lombards. 

Dans ce choc entre champions d'Italie et d'Angleterre, l’Inter a très bien joué, réussissant à contenir City dans un match extrêmement serré, tout en construisant avec précision et contre-attaquant avec efficacité. Comme à leur habitude, les Cityzens ont dominé la possession, conservant bien le ballon et faisant preuve de patience dans la création de leurs occasions, mais ils ont rencontré des difficultés à percer le bloc défensif bien organisé de l’Inter.

Un aspect qui m’a particulièrement marqué chez l’Inter est la manière peu conventionnelle et inventive dont les milieux de terrain et les défenseurs changeaient de position – on voyait parfois certains défenseurs centraux avancer devant les milieux de terrain lors de la phase de construction. Ils étaient interchangeables et parfaitement à l’aise dans cet exercice. Comme montré dans la vidéo 1, par exemple, on pouvait voir un défenseur central se décaler à droite, tandis qu’un autre montait dans l’axe. C’était un élément essentiel de la façon de jouer de l’Inter.

En lieu et place des défenseurs centraux, les milieux de terrain reculaient pour lancer l’attaque. En effet, les joueurs de champ de l’Inter ayant réalisé le plus de passes étaient le défenseur central Alessandro Bastoni, ainsi que Nicoló Barella et Hakan Çalhanoğlu, et le fait que deux d’entre eux soient des milieux de terrain reflète leur attirance vers des positions plus reculées pour venir chercher le ballon.

Dans le cas de Barella, il a joué sont rôle de capitaine en créant du liant entre les lignes. Il a la qualité nécessaire pour faire des passes clés dans la construction du jeu et, au total, il a effectué 16 passes brisant des lignes, plus que tout autre joueur, tout en progressant balle au pied. Lorsque l’Inter récupérait le ballon, c’était souvent lui qui effectuait la première passe pour lancer l’action.

L’Inter m’a impressionné. Ses joueurs étaient très faciles dans leurs permutations. Ils étaient plutôt à l’aise et pas inquiets de se retrouver apparemment hors de position et cela valait aussi lorsqu’ils n’avaient pas le ballon.

Lorsque l'Inter n'avait pas la possession du ballon (vidéo 2), son organisation en 5-3-2 était solide et structurée. Les Italiens ont utilisé plusieurs joueurs pour former leur bloc bas. Comme le montrent à la fois la vidéo et le graphique ci-dessus, en plus du travail acharné des trois milieux de terrain pour couvrir la largeur, les défenseurs centraux excentrés, Yann Bisseck à droite et Bastoni à gauche, sortaient exercer une pression sur les joueurs de City évoluant entre les lignes.

City a tenté de les punir en essayant de profiter des espaces ou en lançant des joueurs dans le dos de la défense, mais l'Inter semblait bien préparée et savait exactement ce qu'elle faisait. Les occasions pour City ont été rares, en partie à cause de cela.

L'Inter a bien utilisé son bloc bas et, comme mentionné précédemment, pouvait compter sur la capacité technique de milieux de terrain comme Barella et Piotr Zieliński pour effectuer la première passe et progresser rapidement dès qu'ils récupéraient le ballon. Ils étaient bien connectés entre eux et, tout en prenant des risques défensifs, certains de leurs mouvements pour sortir de la défense étaient tout simplement exceptionnels.