Champions League officielle Scores & Fantasy foot en direct
Obtenir
UEFA.com fonctionne mieux avec d'autres navigateurs
Pour profiter au mieux du site, nous recommandons d'utiliser Chrome, Firefox ou Microsoft Edge.

Tactique, Ligue des champions, Solskjaer sur Paris-Dortmund

Le Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA analyse l'impressionnante victoire de Dortmund sur Paris en demi-finale retour.

Quel sont les ingrédients qui permettent d'atteindre une finale de Ligue des champions ? Malgré toute l'attention portée, à juste titre, aux talents offensifs de l'élite du football européen, d'autres qualités sont parfois de mise, comme l'a montré le Borussia Dortmund lorsqu'il s'est dépouillé pour écarter le Paris Saint-Germain et atteindre sa troisième finale.

Dans cette analyse livrée par FedEx, l'observateur des matches de l'UEFA, Ole Gunnar Solskjær, vainqueur de la compétition en 1998/99, en collaboration avec l'unité d'analyse des performances de l'UEFA, souligne l'excellence défensive dont a fait preuve l'équipe allemande en s'imposant 1-0 au Parc des Princes. Elle est incarnée par son défenseur central vétéran Mats Hummels.

Systèmes

Ce que nous avons observé

Paris permute pour se créer de l'espace

Paris a cherché à créer des espaces face à des adversaires qui ont passé une grande partie du match dans un bloc bas médian, notamment grâce à des permutations sur les côtés. La vidéo ci-dessous commence par un exemple de cette tactique : le milieu de terrain Fabián Ruiz descend bas, tandis que l'arrière latéral Nuno Mendes monte haut et Kylian Mbappé se positionne à l'intérieur, entre l'arrière droit de Dortmund Julian Ryerson et Hummels.

Tactique, permutations parisiennes

Solskjær explique : « Le PSG voulait attaquer en 3-4-3 et il y avait différentes combinaisons des deux côtés. Parfois, à droite, (Ousmane) Dembélé était sur l'aile et (Achraf) Hakimi à l'intérieur, et d'autres fois, c'était l'inverse. À gauche, comme nous l'avons souligné, Mbappé était libre de rentrer à l'intérieur, de monter plus haut ou de se positionner entre les lignes, tandis que Nuno Mendes montait et Fabián Ruiz descendait pour devenir le troisième défenseur central dans la construction. »

Le deuxième extrait vidéo montre un autre exemple du trio de gauche à l'œuvre, changeant de position pour trouver des espaces grâce à leurs mouvements. Cependant, selon Solskjær, les mouvements individuels des joueurs posent moins de problèmes lorsqu'une équipe défend en zone, comme l'a fait Dortmund hier soir avec son système en 4-5-1 sans possession du ballon.

« Ils étaient en zone », a-t-il déclaré. « Ils voulaient reculer, se déplacer latéralement, travailler dans leurs propres zones. Ils ne se souciaient pas trop de suivre les joueurs individuellement. Contre un système de marquage individuel, cela aurait créé plus de problèmes. »

La position défensive de Dortmund

Défendant leur avantage 1-0 du match aller, les joueurs de la Ruhr ont offert une leçon en restant compacts pour frustrer Paris dans l'axe, une tactique classique de l'entraîneur Edin Terzić qui a suscité les éloges de Solskjær, l'observateur du match. « Il a très bien positionné l'équipe et maximisé ses chances. Avec ce bloc bas médian, les Allemands n'ont pas permis à Paris de jouer dans leur dos, mais seulement d'écarter et de faire des centres. »

Tactique, le bus jaune était intelligent

Le premier extrait de la deuxième vidéo illustre bien ce phénomène : Dortmund fait preuve d'organisation en se déplaçant sur le terrain dans un bloc qui, à un moment donné, ne fait pas plus de 34,1 mètres de large.

Pour les Allemands, le danger réside dans le fait que les attaquants parisiens, rapides et rusés, s'infiltrent entre les lignes dans les zones axiales, d'où la volonté de céder les ailes. Les deux grands défenseurs centraux que sont Hummels et Nico Schlotterbeck n'ont pas été inquiétés par les centres aériens. À eux deux, ils ont remporté quatre des cinq duels aériens.

Solskjær : « Avec la taille de Hummels et Schlotterbeck, ainsi que Niklas Süle en fin de match, vous vous régalez sur ces centres. Ils ont laissé le PSG centrer de loin, Hakimi et Nuno Mendes ont chacun fait quelques centres à partir de la ligne de touche. En deuxième mi-temps, quand ils ont centré depuis l'intérieur de la surface, c'était plus difficile. » Alors que Paris a effectué 33 centres depuis l'extérieur de la surface, les champions de France n'ont réussi à centrer de l'intérieur qu'à quatre reprises.

C'est en seconde période que les Parisiens ont touché le cadre à quatre reprises et les visiteurs ont dû déployer des efforts considérables pour obtenir une deuxième victoire consécutive, comme en témoigne leur total de huit tirs arrêtés.

Solskjær a souligné le travail défensif des ailiers Jadon Sancho et Karim Adeyemi, qui se mettent en position de défenseurs latéraux, et le clip 2 en offre un exemple avec Adeyemi et le milieu offensif Julian Brandt qui travaillent en retrait pour soutenir le défenseur latéral Ian Maatsen face à Hakimi et Dembélé.

La leçon de Hummels

Le titre d'homme du match mardi dernier a été attribué à Mats Hummels, déjà présent lors de la dernière apparition du Borussia Dortmund en finale de la Ligue des champions, à Wembley, en 2013. La troisième vidéo ci-dessous commence par son but, qui n'était que son cinquième en Ligue des champions et son premier en phase à élimination directe depuis la saison... 2012/13.

Tactique, la leçon de Hummels

En plus de son but, le joueur de 35 ans a brillé dans son rôle d'exemple à suivre au sein de la défense de Dortmund. Il a effectué une série d'interventions importantes, dont dix dégagements, trois interceptions et deux frappes contrées, le plus grand nombre de tous les joueurs de Dortmund dans chacune de ces catégories.

« Parfois, avec Hummels, on parle relance, mais pas assez de défendre en possession ou de la construction. Or sur ce match il s'agissait d'être bien organisé, protéger la surface de réparation, de gagner des duels aériens, de contrer et d'intercepter les ballons, et de s'assurer que Mbappé n'ait jamais d'espace », a déclaré Solskjær. « Il a gagné tous les duels aériens sauf un, celui où Marquinhos a placé sa tête juste à côté en seconde période. »

Le deuxième extrait de la vidéo montre Hummels à l'œuvre et il convient de souligner comment il s'appuie sur son savoir-faire pour freiner la progression de Bradley Barcola. On voit comment il défend debout.

Le savoir-faire de Hummels est à nouveau visible dans le dernier extrait, où on le voit sentir le danger à temps pour tendre une jambe et contrer Mbappé après un centre en retrait de Fabián Ruiz. « Le positionnement de Hummels était irréprochable, tout comme sa lecture du jeu », a déclaré Solskjær. « Il a toujours été maître de la situation. »

Et la chance alors...

Pour conclure, il est important de rappeler que les matches de football ne se résument pas uniquement aux stratégies des entraîneurs et aux talents des joueurs. Hier soir, la chance a également été citée comme un facteur déterminant.

« Si l'on additionne les deux matches, on a touché les montants six fois », a déploré Luis Enrique, l'entraîneur du Paris Saint-Germain. « Ce qui est amusant avec le football, c'est que c'est un sport qui n'est pas toujours juste. »

Solskjær, auteur du but victorieux de Manchester United lors de la finale de l'UEFA Champions League 1999, le sait mieux que quiconque : « Vous pouvez avoir les meilleures tactiques et jouer aussi bien que possible, le hasard du football aura également son mot à dire. Alex (Ferguson) nous souhaitait toujours bonne chance avant chaque match. »

Peut-on provoquer cette chance ? « Plus vous vous entraînez, plus vous avez de chance », a observé Solskjær, tout en soulignant l'importance des petits détails, comme la passe maladroite de Marquinhos qui a donné lieu au corner sur le but de Hummels. « C'est une question de concentration », a-t-il ajouté. Marquinhos lui-même a admis que Paris « a manqué d'efficacité » lors d'une soirée où les champions de France ont tiré 30 fois au but, mais cadré seulement 5 fois, terminant ainsi sans marquer sur l'ensemble des deux matches, alors que leur xG (Expected Goals) combiné était de 4,95.

Sélectionné pour vous