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Interview exclusive, Bradley Barcola : « La force de Paris, c'est le collectif »

À la veille des demi-finales, l'attaquant de 21 ans sacré champion de France pour sa première saison dans la capitale parle famille, foot, Cristiano et Dortmund.

Bradley Barcola fête son premier but en Champions League en huitièmes de finale
Bradley Barcola fête son premier but en Champions League en huitièmes de finale AFP via Getty Images

Arrivé cet été à Paris et champion de France pour sa première saison au club, Bradley Barcola, 21 ans, a pris une nouvelle dimension en ce début d'année, avec notamment deux matches de haute qualité en quarts de finale de l'UEFA Champions League contre Barcelone.

Nous avons pu rencontrer cet attaquant au style direct autant sur le terrain qu'en interview. Il évoque ses coéquipiers Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé, le cocon parisien et un certain Cristiano Ronaldo.

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UEFA.com: Dortmund, vous les connaissez. Comment tu te projettes ?
Bradley Barcola : On les a déjà joués deux fois cette saison. On sait que c'est une très bonne équipe. On va bien se préparer. On va s'entraîner à fond pour jouer ces deux matches. Tout donner. J'espère qu'on va gagner.

Cette équipe du Paris Saint-Germain fait partie du dernier carré de la Champions League. C'est quoi pour toi, justement, la force de votre équipe ?
Je pense vraiment que c'est le collectif. Vraiment, on a un très gros collectif, on arrive à faire tout ensemble. On défend tous, on attaque tous. Je pense que c'est vraiment ça qui fait qu'on est une très bonne équipe cette année et qu'on arrive à faire d'aussi bonnes choses.

Le match contre le Barça (en quarts de finale). Est-ce que c'est, pour toi, le match le plus important de ta carrière jusqu'ici ?
C'était le match le plus important. C'était une double confrontation franchement incroyable. Les deux matches, c'était les plus importants.

Qui est Bradley Barcola ?

Nom : Barcola
Prénom : Bradley
Date de naissance : 2 septembre 2002
Lieu de naissance : Lyon
Nationalité : française
Poste : ailier
Pied fort : droit
Clubs
AS Buers Villeurbanne
Olympique Lyonnais
Paris

Ce match retour, est-ce que tu l'as préparé différemment ?
Non, vraiment pareil. Je l'ai préparé comme d'habitude, sans pression. Franchement, tranquille. Je me suis dit que j'allais faire mon jeu comme d'hab. Je suis arrivé sur le terrain vraiment concentré, focus. Au final, ça s'est bien passé. J'étais très content.

Pourtant, ça ne commence pas si bien avec un but de Barcelone à la 12e minute. Dans la tête, il se passe quoi ?
Honnêtement, même pas un petit peu de doute. Souvent, quand on prend un but, j'ai un réflexe de regarder mes coéquipiers, pour voir leur tête. Là, je n'ai vu aucun doute. Je n'ai même pas senti un peu de peur. Ça, directement, ça rassure. Je me suis dit que c'est parti. On est tous dans le même état d'esprit. Je pense que voilà pourquoi on a réussi à faire cette petite remontée.

C'est aussi grâce à cette 29e minute, ce ballon de Nuno Mendes qui te trouve dans la profondeur. Tu peux nous raconter la suite ?
En fait, je savais qu'il allait très vite Ronald Araujo. Du coup, là, sur cette action, je me suis dit que j'allais passer devant lui. Parce qu'au match aller, j'avais eu une action un peu similaire, mais je n'étais pas bien passé devant lui, donc il m'avait rattrapé. Là, je me suis dit que je vais directement passer devant lui. Au moins, je sais qu'il ne pourra rien faire. Soit il fait faute, soit je suis en un contre un. Au final, il fait cette faute. Après, ça nous déclenche directement et ça nous fait beaucoup de bien.

Ousmane Dembélé égalise à Barcelone

Et puis, un peu avant la mi-temps, 40e minute, cette fois-ci, c'est Vitinha qui te décale. Tu sais à qui tu vas la mettre. Tu cherches une zone. Comment ça se passe ?
Je cherche une zone. Tu sais que ces centres-là, c'est difficile, que ce soit pour le gardien ou les défenseurs à gérer. Dès que j'ai ce ballon-là, je vois qu'il y a l'espace entre le gardien et la défense.

Victoire 4-1 au final à Barcelone. Est-ce que tu te rends compte quand même de ce que vous avez fait ?
Oui, c'était vraiment exceptionnel. En fait, on savait que ça allait être compliqué en venant à Barcelone, mais au final repartir avec un 4-1, c'était vraiment exceptionnel, c'était magnifique.

Quand on parle de Champions League, est-ce qu'il y a un match automatiquement qui te revient en tête ? Est-ce qu'il y a un moment qui t'a particulièrement marqué ?
Un moment ? Franchement, pour moi, c'était les finales. J'ai toujours pris beaucoup de plaisir à les regarder, à voir l'émotion que ça procurait quand l'équipe l'a gagnée. Ça a toujours été ça mon but.

Quelle finale, par exemple ?
Je pense à Real Atlético-Madrid (2013/14), où (Sergio) Ramos met la tête à la dernière minute.

Sergio Ramos, son but en finale de la Champions League 2014

Quels ont été les joueurs qui t'ont fait rêver, qui t'ont apporté les grandes émotions quand t'étais plus jeune ?
Moi, surtout dans cette compétition, c'était Cristiano Ronaldo. Le voir marquer à presque tous les matches, même en finale, porter son équipe, c'était à chaque fois exceptionnel de le voir.

Ça, c'était vraiment toute mon enfance, j'ai toujours vraiment aimé Ronaldo. Le voir beaucoup travailler, marquer, marquer, toujours marquer, j'ai toujours aimé ça.

Est-ce que tu penses qu'il a pu apporter quelque chose dans ta manière de jouer ?
Je pense que c'est surtout sa mentalité, de jamais rien lâcher et de beaucoup travailler. Je pense que c'est ce qui m'a le plus marqué et c'est ce qui m'a emmené jusqu'ici. J'ai toujours beaucoup travaillé en ayant une bonne mentalité. C'est vraiment ça que j'ai retenu de lui.

Cristiano Ronaldo, superbes buts

Qu'aurais-tu envie de lui dire si tu le rencontrais ?
Je pense que je le féliciterais pour tout ce qu'il a accompli. Je lui dirais merci aussi de m'avoir procuré autant d'émotions quand j'étais plus jeune.

Il y a une autre idole que tu as eue, c'est Malcolm...
C'est mon grand frère, mon exemple. Il a toujours été là, derrière moi, toujours à m'accompagner, même aujourd'hui encore.

Lui, c'est le grand frère vraiment.
Oui, c'est lui qui a commencé à jouer au foot avant moi. Et de le voir à chaque fois, j'avais envie de jouer. J'allais le voir à ses matches et sur le côté, je prenais un ballon, je jouais. C'est grâce à lui aussi, je pense.

En revanche, sur les postes ?
C'est pas du tout pareil (rire). Je ne veux pas dire de bêtises, mais en plus, je pense qu'il a commencé sur le terrain et après qu'il a fini gardien. Mais c'était bénéfique pour moi parce que plus petit, je m'entraînais avec lui. Il était à la cage, je pouvais lui mettre des frappes, je pouvais tout faire avec lui.

Oui, il a toujours été présent pour moi. Il m'emmenait aux entraînements, il me ramenait. Des fois, même il partait plus tôt alors qu'il s'entraînait plus tard. Mais il prenait le temps de venir me récupérer. Il prenait le temps de venir me récupérer. C'est vraiment bien.

L'attaquant français du Paris Saint-Germain Bradley Barcola  célèbre avec Kylian Mbappé après avoir marqué le deuxième but de son équipe en huitièmes de finale aller de l'UEFA Champions League entre le Paris Saint-Germain (PSG) et la Real Sociedad au stade du Parc des Princes à Paris, le 14 février 2024.
L'attaquant français du Paris Saint-Germain Bradley Barcola célèbre avec Kylian Mbappé après avoir marqué le deuxième but de son équipe en huitièmes de finale aller de l'UEFA Champions League entre le Paris Saint-Germain (PSG) et la Real Sociedad au stade du Parc des Princes à Paris, le 14 février 2024.AFP via Getty Images

Tu fais partie d'une famille nombreuse, franco-togolaise. La place du foot, c'est qui au départ ?
Oui, mes deux parents ont toujours beaucoup aimé le foot. C'est vrai que c'est ma mère qui m'y a le plus mis au début. C'est avec elle que je m'entraînais quand j'étais tout petit. Après, quand j'ai grandi, c'est mon père qui a pris le relais. C'est avec lui que je m'entraînais le plus souvent. Avec mon frère, on allait dans un terrain à côté de chez nous. On s'entraînait presque tous les jours ensemble.

Ta maman a joué au football ?
Oui, elle a joué au foot quand elle était plus jeune. C'est elle qui nous a donné cette passion.

Tu es à Paris depuis quelques mois, mais on a l'impression que tu es là depuis longtemps. L'adaptation est plus que réussie. Selon toi, c'est quoi les éléments qui font que ça se passe aussi bien ?
Je pense que l'environnement est très bien. Franchement, on est beaucoup accompagnés ici. Même dans le vestiaire, ça se passe très bien. Les joueurs sont top avec moi. Quand tu as la confiance des joueurs, même du coach, il n'y a rien de mieux pour bien s'intégrer. Voilà pourquoi tout se passe bien aujourd'hui.

Quelle a été ta manière de t'intégrer dans ce vestiaires qui compte autant de talents ?
De base, je ne suis pas quelqu'un qui parle beaucoup. Je suis arrivé vraiment tranquillement. Je me suis dit que si Paris m'a recruté, c'est que je vaux bien quelque chose. J'allais faire mon jeu sur le terrain et on allait voir ce qui allait se passer. Franchement, comme ça, j'ai été très bien été accueilli.

Paris, son chemin vers les demies

Il y a évidemment une relation particulière aussi sur cette ligne d'attaque. Tu es le plus souvent aligné, quand même, aux côtés de Kylian Mbappé ou Ousmane Dembélé. C'est un peu compliqué de se retrouver aligné avec des si grands joueurs ? 
Non, je pense que ça se fait naturellement. Déjà, de s'entraîner avec d'aussi grands joueurs, tu ne peux que progresser. Au moins, tu ne peux que progresser. Donc, ça s'est fait naturellement. En plus, ils donnent vraiment beaucoup de conseils, les deux. C'était parfait.

Quels conseils, justement ?
Ousmane, par exemple, c'est lui qui me dit, « prends la balle, va jouer un contre un, ne te pose pas de questions ». Et pareil, Kylian, il me dit la même chose. « Prends tes un contre un. Si tu peux tirer, tire. Si tu peux même la mettre, mets-la moi. » Des bons conseils, vraiment beaucoup de bons conseils.

Le premier but de Barcola en Ligue des champions

Et puis, en dehors du terrain...
On rigole beaucoup. Franchement, on rigole beaucoup. Ils sont plus grands, mais ils sont à la fois un peu comme nous aussi. Ils sont jeunes dans leur tête. On rigole beaucoup, ça se passe bien, on parle de tout et n'importe quoi. Ça se fait naturellement.

Est-ce qu'il y en a un qui est plus chambreur ?
Oui, c'est Ousmane. Ousmane, il est très chambreur.

Ça peut être quoi ?
Un peu tout. Tu vas peut-être rater une petite action, il va t'en parler en rigolant. Tu vas marquer, il va te charrier dessus. C'est bien.