Analyse, comment Madrid a annihilé Man City
jeudi 18 avril 2024
Résumé de l'article
UEFA's Technical Observer panel analyse Real Madrid's nerve-shredding quarter-final second leg against Manchester City.
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Les quarts de finale de l'UEFA Champions League de cette saison nous ont offert un total record de 32 buts. Pourtant, lors de la dernière soirée des quarts de finale, c'est un chef-d'œuvre défensif qui a retenu l'attention, le Real Madrid frustrant Manchester City avant de l'éliminer lors de la séance de tirs au but.
Les tenants du titre avaient marqué trois buts lors de chacun de leurs neuf matches précédents, mais ils n'en ont marqué qu'un seul, malgré 33 tirs, lors d'un match nul 1-1 qui a mis fin à leur règne.
Dans cet article fourni par FedEx, l'unité d'analyse de l'UEFA, en collaboration avec l'observateur technique, au stade, fait le point sur la performance défensive des deux équipes, en particulier celle de Madrid, au cours d'un match retour passionnant.
Systèmes
Ce que nous avons vu
Manchester City défend haut
Comme à son habitude, City a joué avec une ligne défensive haute, malgré le risque que cela comportait face à des adversaires aussi rapides que les Madrilènes. Le premier extrait de la vidéo ci-dessus montre une défense en moyenne à 55 mètres de son but.
En revanche, les visiteurs étaient toujours plus en profondeur et le milieu de terrain madrilène Jude Bellingham en a évoqué la raison lors d'une interview d'après-match avec TNT Sport : « C'est très difficile parce font circuler très bien le ballon, ils vous déplacent et vous mettent dans des positions que parfois vous ne voulez pas prendre, mais vous devez suivre sinon ils peuvent vous punir et c'est ce qu'ils ont fait pour le but ».
Du côté de City, les quatre défenseurs Kyle Walker, Rúben Dias, Manuel Akanji et Joško Gvardiol ont fait preuve d'une excellente coordination. Et pourtant, Madrid est passé derrière cette ligne haute pour marquer le premier but à la 12e minute par l'intermédiaire de Rodrygo que l'on peut voir dans le deuxième clip. Walker étant plus en profondeur, il n'y a pas de hors-jeu, Vinícius Júnior récupère le ballon de Fede Valverde et centre pour Rodrygo, qui trouve le chemin des filets à la deuxième tentative. Ce sera le dernier tir cadré de Madrid de tout le match, mais il était crucial.
Madrid en bloc
« Nous n'avons pas l'habitude de défendre comme ça, mais nous étions vraiment concentrés, avec de bonnes positions. Nous avons bien défendu, nous étions très concentrés. » Telle était la réflexion d'après-match de l'entraîneur madrilène Carlo Ancelotti et cette deuxième vidéo se concentre sur la défense compacte impressionnante des visiteurs face à des adversaires qui ont eu une possession de balle de 67,2 %.
L'observateur technique de l'UEFA a fait l'éloge d'un travail en bloc médian en première mi-temps et nous en voyons un exemple dans le deuxième clip montrant le bloc bas. Comme le montre ce deuxième clip, les dix joueurs de champ parviennent à rester proches les uns des autres sur une bande de terrain d'à peine 30 m de large et 11 m de long.
Selon l'observateur, l'une des principales raisons pour lesquelles Madrid s'est retrouvé dans une configuration défensive compacte est le fait que City a construit son attaque dans un 3-2-2-3 contre le 4-4-2 (ou 4-2-2-2) des visiteurs.
Cela dit, les efforts fournis par les joueurs les plus offensifs de Madrid n'ont pas été vains. City a rarement réussi à jouer à prendre en défaut le quadrillage du terrain de Madrid. Comme l'a noté l'observateur du match, les Anglais ont cherché des espace avec De Bruyne entre le défenseur central et le défenseur latéral, ainsi que dans les face-à-face de Jack Grealish et, plus tard, du remplaçant Jérémy Doku. Il y avait aussi la menace aérienne d'Erling Haaland. Pourtant, les Madrilènes se sont accrochés et, comme l'a dit Thierry Henry sur CBS Sports, ils ont montré qu'une équipe peut parvenir à contrôler un match de football grâce à un bon jeu défensif.
Dans et autour de la surface
Le travail défensif bas des Madrilènes fut particulièrement évident en deuxième mi-temps, lorsque les hommes d'Ancelotti ont reculé dans leur surface de réparation. Dans la première séquence de cette troisième vidéo, lorsque Grealish atteint la surface de réparation des visiteurs sur la gauche, nous voyons les dix joueurs de champ madrilènes à l'intérieur de leur surface. Ils se déplacent de part et d'autre, suivant le mouvement du ballon, comme le démontre Dani Carvajal, qui met la pression sur Bernardo Silva et se place au bon endroit pour repousser le centre de la tête.
City a livré 31 centres dans ce match. Seul le Club Atlético de Madrid a fait mieux en huitièmes de finale à domicile contre l'Inter, mais Madrid a tenu bon. Dans l'ensemble, les statistiques défensives des visiteurs sont impressionnantes : 11 interceptions (dont cinq par Antonio Rüdiger) et 11 tirs stoppés, soit le plus haut total dans un match d'UEFA Champions League cette saison, égalé seulement par l'Union Berlin et Copenhague dans les matches de la phase de groupes. Les Madrilènes ont également réalisé 44 dégagements, soit le meilleur score de la phase à élimination directe avec l'Inter à l'Atlético.
Les qualités défensives des Madrilènes sont encore plus visibles dans le deuxième extrait, qui illustre leur sang-froid et leur concentration absolus alors que City cherche à prendre l'avantage en seconde période. Pour les entraîneurs qui nous regardent, voici une leçon à transmettre aux défenseurs sur les exigences de leur poste.
Comme l'a ajouté Thierry Henry dans le compte-rendu de CBS Sports mentionné plus haut : « La façon dont le Real Madrid a défendu tout au long du match a été tout simplement remarquable. Ils ont empêché City de se créer de nombreuses occasions. À une époque où l'on parle beaucoup de tactique de possession, il ne faut pas oublier que la défense, et parfois la défense bas, est toujours très importante. On peut aussi contrôler un match en défendant bien, et c'est ce que le Real Madrid a fait dans ce match. »