Exclu. Manuel Ugarte avant Paris-Real Sociedad : « Je dois encore progresser »
samedi 10 février 2024
Résumé de l'article
Le milieu parisien Manuel Ugarte raconte ses débuts en baby-football, le grand saut en Europe et ses axes de progression avant le huitième de Champions League contre la Real Sociedad.
Contenu médias de l'article
Corps de l'article
Le milieu de terrain uruguayen Manuel Ugarte n'a pas tardé à se faire une place dans l'entrejeu parisien, où sa «charrúa» fait merveille. Rencontre avec un élément qui n'a de cesse de vouloir progresser, à quelques jours du choc contre la Real Sociedad en huitièmes de finale de l'UEFA Champions League.
Date de naissance : 11 avril 2001
Lieu de naissance : Montevideo (Uruguay)
Club : Paris
Poste : milieu
Pied : droit
Parcours : CA Fénix (2014-21), FC Famalicão (2021), Sporting CP (2021-23), Paris (depuis 2023)
Uruguay : 13 sélections (1re sélection le 6 septembre 2021, contre la Bolivie)
UEFA.com : Avez-vous joué au baby-football (une discipline populaire en Uruguay) lorsque vous étiez enfant et pouvez-vous expliquer au reste du monde ce qu'est le baby-football ?
Manuel Ugarte : En Uruguay, le baby-football, ça se joue tous les week-ends et, si vous allez en Uruguay, à chaque coin de rue, tous les 100 mètres, il y a un terrain de football. Et oui, la plupart des footballeurs uruguayens d'élite d'aujourd'hui ont joué au baby-football.
Nous avions déménagé et mon père ne voulait pas que nous restions tout le temps à la maison, alors il nous a inscrits dans une équipe qui s'appelait City Park. C'est une belle équipe de quartier, qui joue et fait de la compétition, et je pense que l'une des caractéristiques de City Park et du baby-football est la compétition. Quand vous avez 7, 8, 9 ans, vous êtes déjà en compétition et je pense que c'est aussi en partie la raison pour laquelle l'Uruguay produit autant de joueurs.
Gustavo Poyet rapporte que son père lui disait : « Petit, si tu perds, pas la peine de rentrer à la maison ». Est-ce l'esprit uruguayen ?
Oui, historiquement, l'Uruguay a toujours été caractérisée par la Charrúa, c'est-à-dire quelque chose comme ça. C'est la faim et le fait de tout donner ou même un peu plus, parce que l'Uruguay a toujours eu une grande qualité, mais c'est exactement cela. Avec son esprit, avec son âme, elle a réussi à accomplir et à gagner de grandes choses.
Vous souvenez-vous encore de votre premier trophée à l'époque ?
Oui. Incroyable. C'est avec la même passion que je joue encore aujourd'hui, parce que cela ne se perd pas. Vous pouvez jouer sur n'importe quel terrain, avec les mêmes tripes et le même esprit. C'est ça le football. Tous celles et ceux qui aiment le football jouent avec passion. Où que nous jouions, quel que soit l'adversaire, nous jouons avec la même passion. Ce premier tournoi a été incroyable, parce que j'ai joué avec mes amis, et j'ai vraiment apprécié.
Évoquons votre père et l'ampleur de son influence. Comment ses conseils vous ont fait évoluer et quelles sont les choses que vous portez encore en vous ? C'est un grand fan de vous...
Oui. Mon père m'a emmené à chaque séance d'entraînement, dès l'âge de 8 ans. Il m'emmenait, restait là à attendre que je m'entraîne et il me ramenait à la maison. Je lui en suis très reconnaissant. Dès notre plus jeune âge, mon frère et moi avons joué pour la même équipe, et mon père était très présent. Aujourd'hui, il est toujours l'un de mes fans, et je suis très heureux et fier qu'il soit mon père.
Le Centro Atlético Fénix a joué un rôle important dans votre formation, mais je crois aussi qu'il occupe une grande place dans votre cœur. Un phénix ne meurt jamais. Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez été appelé par ce club ?
Le baby-football se terminait pour moi, et j'étais aussi membre de l'équipe de ma ville, l'équipe de la ligue Interbalnearia. Il y avait plusieurs joueurs avec lesquels j'étais ami, et nous ne savions pas trop où aller, nous avions des offres de plusieurs équipes et nous avons tous décidé d'aller à Fénix. Pour rester ensemble.
Vous débutez en A à 15 ans, devenez capitaine à 18 ans...
Oui, 17 ou 18 ans. Je pense que c'était la récompense de mon travail parce que j'ai toujours donné tout ce que j'avais pour le football. Ma famille, mon frère et moi avons tout donné au football, et je pense que cela m'a apporté une récompense très gratifiante, celle de faire mes débuts à 15 ans. Je dois aussi remercier toutes les personnes qui étaient là, car c'est aussi grâce à elles que cela a été possible. J'étais un ado et, à l'époque, je ne me rendais pas compte de ce que cela signifiait, contrairement à aujourd'hui.
Votre venue en Europe, au Portugal puis en France, a-t-elle marqué un changement soudain ?
Je pense que oui. Vous devez vous préparer à ce changement, car il est très brutal. C'est du moins ce qui m'est arrivé. Je suis allé au FC Famalicão. J'y suis arrivé le 28 décembre, c'était donc presque la veille du Nouvel An. Cette année-là, j'ai passé le réveillon seul, dans un lieu que je ne connaissais pas, je ne savais pas à quoi ressemblait l'Europe. Je me souviens qu'il faisait très froid, alors qu'en Uruguay, c'était l'été. C'était donc une période un peu difficile pour moi. Je ne le regrette pas du tout. Mais oui, c'est compliqué, surtout les premiers mois. Il est très important d'être accompagné par sa famille.
Comment était la vie au Portugal pour vous ?
J'adore le Portugal. J'ai encore de très bons amis que j'ai rencontrés là-bas. J'ai noué de très bonnes amitiés que je pense garder pour toujours. Chaque fois que je le peux, je me rends au Portugal parce que c'est un pays que j'aime beaucoup. C'est aussi une partie de ma carrière, pendant laquelle j'ai aussi beaucoup appris. Je serai toujours reconnaissant envers les deux équipes, Famalicão et le Sporting (Clube de Portugal).
Comment votre technique a-t-elle évolué en Europe ?
Tout d'abord, une chose que je dois continuer à améliorer, mais que j'ai aussi beaucoup apprise au Portugal, c'est anticiper. Savoir à l'avance ce que je vais faire avant que le ballon n'arrive dans mes pieds, parce qu'il y a moins d'espaces et que vous avez moins de temps. C'est aussi comme cela que l'on voit les très bons joueurs. C'est très difficile à maîtriser et il faut aussi y travailler, mais je pense que je m'améliore progressivement dans ce domaine.
Comment fait-on pour travailler cela à l'entraînement ?
Je pense que l'entraînement est très difficile parce que vous êtes en concurrence avec les meilleurs. Ici, au PSG, nous avons les meilleurs joueurs. On est en concurrence avec eux, mais on s'entraîne aussi avec eux. Donc, si j'essaie de m'améliorer et que je réussis à m'entraîner avec les meilleures équipes et les meilleurs joueurs, alors en match c'est la même chose, la même intensité ou je dirais même que c'est parfois moins intense, parce que les exercices de base sont parfois très intenses.
Que vous demande en particulier Luis Enrique, le coach parisien ?
Je pense que ce qu'il me demande le plus et ce que j'essaie d'améliorer, c'est précisément ce dont nous parlions, quand j'ai le ballon, d'essayer de le faire circuler, d'aller chercher le ballon là où il y a beaucoup de monde et de l'emmener de l'autre côté, pour que l'ailier se retrouve en un contre un. Je pense que je dois encore beaucoup m'améliorer, mais je suis aussi très heureux de la façon dont j'ai grandi et j'ai aussi beaucoup d'ambition pour continuer à grandir.
Avez-vous eu des idoles dans votre jeunesse ?
Lionel Messi parce que j'aime sa façon de jouer. À l'extérieur, j'aimais déjà la façon dont il faisait circuler le ballon. Il est mon idole depuis mon plus jeune âge.