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Man City 1-0 Inter, analyse tactique de la finale de la Ligue des champions

Le Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA analyse la victoire finale de City contre l'Inter et analyse comment l'équipe de Pep Guardiola a dû s'adapter au fait de ne pas pouvoir jouer son jeu habituel.

Le triomphe de Manchester City en finale de la Ligue des champions à Istanbul est moins le fruit de la fluidité de son football offensif que de certaines autres vertus de l'équipe de Pep Guardiola, qui a marqué l'histoire.

Dans cet article, qui vous est offert par Fedex, le Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA fait la liste des principales caractéristiques tactiques d'un match passionnant contre l'Inter, en mettant en lumière les stratégies de pressing des deux équipes ainsi que les rôles joués par plusieurs protagonistes de la soirée de samedi : l'unique buteur Rodri, le remplaçant de City Phil Foden et le gardien de l'Inter André Onana.

Photos, stats, réactions, feuille de match

Systèmes

Man City

C'est le City auquel on est habitué, un 3-2-4-1 en possession du ballon dans lequel John Stones (5) sort de la défense pour prêter main forte à Rodri (16) dans la construction.

Ce qui était intéressant samedi, c'était le milieu en losange, avec Rodri à la base, Stones (5) et Kevin De Bruyne (17) respectivement à droite et à gauche, et Gündoğan (8) à la pointe de ce quadrilatère. La situation a changé avec la sortie sur blessure de De Bruyne, le remplaçant Foden devenant le joueur à utiliser derrière Erling Haaland (9) et Gündoğan se déplaçant sur la gauche.

Guardiola n'a pas titularisé Kyle Walker, le latéral droit qui avait joué un rôle si important dans le marquage de Vinícius Júnior, le joueur du Real Madrid, en demi-finale. Il a donc opté pour un trio arrière composé d'Akanji (25), Rúben Dias (3) et Nathan Aké (6), Stones apportant son soutien sur le côté droit dans un rôle hybride de défenseur latéral et de milieu de terrain. Cela signifiait que lorsque City évoluait en bloc bas, il disposait de quatre défenseurs centraux naturels, une illustration de l'approche plus pragmatique que Guardiola a parfois adoptée cette saison.

Inter

Les triples vainqueurs de l'épreuve ont adopté leur 3-5-2 classique. Comme nous le verrons plus loin, leurs défenseurs centraux de droite et de gauche, Matteo Darmian (36) et Bastoni (95) respectivement, ont eu un rôle important à jouer en se plaçant en position de numéro 10 pour s'opposer aux meneurs de jeu de City.

Le capitaine Brozović (77) était le pilier du milieu de terrain de l'Inter, l'homme qui a touché le plus de ballon (76) pour l'équipe italienne, tenté le plus de passes (56, avec un taux de réussite de 89,3 %) et effectué deux fois plus de récupérations (10) que le deuxième meilleur joueur dans cette catégorie pour les Nerazzurri, Hakan Çalhanoglu (20).

Ce que nous avons observé

Le trio défensif de l'Inter intenable

La défense volante de l'Inter

L'une des principales caractéristiques de la finale a été la bravoure de l'Inter sans le ballon, comme le montre la vidéo ci-dessus. Face à la meilleure attaque du tournoi, Simone Inzaghi n'a pas manqué d'audace, demandant aux défenseurs centraux de remonter le terrain pour mettre sous pression des joueurs comme Stones, De Bruyne et Gündoğan.

Dans le premier extrait, on voit d'abord Darmian pénétrer dans la moitié de terrain de City pour presser De Bruyne, avant que Bastoni ne fasse de même avec Stones sur la gauche de l'Inter. Cela permet aux milieux de terrain de l'Inter de s'atteler à d'autres tâches, notamment avec Brozović qui suit Rodri dans l'axe.

Dans le deuxième extrait, on voit Bastoni pénétrer à nouveau dans la moitié de terrain de City pour presser Stones, puis Darmian, anticipant sur un ballon pour De Bruyne sur la gauche.

Avec cette tactique et le physique nécessaire pour l'appliquer, l'Inter a empêché City d'obtenir des occasions franches. Dans les 30 derniers mètres, le taux de réussite des passes de City était de 77,8 %, inférieur à la moyenne de 86,4 % de la saison. De plus, son total de sept tirs, moitié moins que celui de l'Inter, est le plus bas de la saison et il n'y a que contre le Borussia Dortmund à domicile et le Real Madrid à l'extérieur que les hommes de Guardiola ont enregistré un xG inférieur à celui de 0,99 qu'ils ont affiché samedi (à titre de comparaison, le xG de l'Inter était de 1,68).

La marquage de l'Inter au milieu

L'Inter mise sur le milieu

On l'a dit, les défenseurs centraux de l'Inter étant chargés du pressing, le trio de milieu de terrain pouvait se concentrer sur d'autres tâches, notamment celle qui consistait à surveiller Rodri. « Ils avaient toujours un milieu de terrain qui sautait sur Rodri », a déclaré l'observateur du match. Guardiola lui-même l'a reconnu après coup : « Nous ne nous attendions pas à ce que Çalhanoglu se jette sur Rodri ».

Dans la séquence vidéo ci-dessus, on voit un Brozović vigilant à proximité de Rodri, le Croate restant proche du milieu de terrain de City alors que ses coéquipiers gèrent le ballon en retrait vers Ederson. Le gardien, plutôt que de regarder vers Rodri, joue un ballon plus long vers Stones à la place.

Rodri a terminé la finale en ayant réussi plus de passes que n'importe quel joueur (61 sur 66 tentées) et pourtant, il s'agit de son troisième plus faible nombre de passes réussies dans un match de Ligue des champions cette saison où il a disputé l'intégralité des 90 minutes. Le métronome de City n'a réussi à faire pire qu'en quart de finale aller et retour contre le Bayern. Et, pour la petite histoire, ce n'est que dans ces deux matches que les champions ont eu moins de possession que les 55,4 % enregistrés à Istanbul.

City est passé par les ailes

City, les ailes ont de la cuisse

La troisième caractéristique du match de samedi soulignée par le Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA était le jeu de pression de City. Lorsque City pressait haut, c'était les deux attaquants excentrés, Grealish et Bernardo Silva, qui menaient le pressing, Dans un schéma 4-2-4, les attaquants axiaux se concentraient sur le contrôle de l'espace devant le milieu défensif de l'Inter.

On le voit dans le premier extrait de la vidéo ci-dessus où Brozović se retrouve encadré par Haaland et De Bruyne alors que l'Inter construit. Bernardo est le joueur qui s'avance dans la surface de l'Inter pour presser Bastoni et il fait de même dans le deuxième extrait où Grealish bloque ensuite Darmian de l'autre côté alors que De Bruyne et Haaland laissent peu de solutions à Brozović une fois de plus. C'est une tactique que City avait déjà utilisée avec succès lors de la deuxième mi-temps de son quart de finale à domicile contre le Bayern München.

Foden, une entrée réussie

Foden, entrée gagnante

City a connu un coup d'arrêt à la 36e minute de la finale lorsqu'une blessure aux ischio-jambiers a forcé De Bruyne à sortir. Son remplaçant, Phil Foden, a apporté ses propres qualités dans un match où les espaces étaient rares.

Dans le premier extrait, on le voit analyser l'espace avant que le ballon ne lui parvienne, ce qui signifie qu'il est conscient de la position de Federico Dimarco et qu'il est capable d'anticiper le mouvement du défenseur et de lui échapper grâce à un joli virage du pied léger avant de porter le ballon dans la surface et de décocher une frappe à ras de terre.

Comme l'a souligné le panel d'observateurs techniques, il s'agit là de l'un des rares coups d'éclat offensifs individuels de City dans une soirée où ils ont dû gagner à l'arraché.

Sur le terrain, Foden a effectué plus de centres dans le jeu (deux) que n'importe quel autre joueur de City et il a également participé à l'action qui a mené au but, comme le montre le deuxième extrait ci-dessus où on le voit chercher l'espace avant de récupérer le ballon dans la surface de l'Inter avant de servir Akanji.

Un joueur de champ nommé Onana

Onana à la passe

« Ils ont fait jouer l'incroyable Onana au poste de milieu défensif. » Voici ce que Guardiola a dit en conférence de presse à propos du gardien adverse, qui s'est distingué par son excellence balle au pied alors que l'Inter a tout donné pour égaliser en fin de match.

Comme l'a noté le Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA, à une époque où les gardiens de but sont de plus en plus impliqués dans le jeu, les efforts d'Onana ont donné corps à cette tendance, lors d'une soirée où il a fait preuve de la qualité de passe d'un vrai milieu de terrain.

Le premier extrait de la vidéo ci-dessus le montre portant le ballon en dehors de sa surface, puis éliminant six joueurs de City avec un ballon vers l'avant dans la moitié de terrain adverse pour Martínez, lequel met Lukaku en position de frappe. « Une passe incroyable », tel est le verdict de l'observateur du match.

Le Camerounais a réalisé une autre excellente passe dans le deuxième clip, un ballon précis, au sol, dans les pieds de Lukaku, qui se retourne et sert le remplaçant Henrikh Mkhitaryan dans une autre attaque dangereuse en fin de match.

C'est l'un des cinq matches de cette campagne européenne au cours duquel Onana a réalisé 30 passes ou plus. Avec 32 passes réussies sur 44 tentées, il s'est classé sixième parmi ses collègues de l'Inter pour le nombre de passes réussies samedi soir.

Par ailleurs, et cela va de soir, il sait aussi se servir de ses mains : le gardien de l'Inter se classe premier parmi les gardiens de but de cette saison dans la catégorie des arrêts avec 7,84 par match, deux de plus que Thibaut Courtois (Real Madrid, 5,85).

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