Analyse tactique, Real Madrid 1-1 Man City

Santiago Bernabéu a été le théâtre d'un match de l'UEFA Champions League passionnant, mardi, en demi-finale aller, marqué par deux magnifiques frappes lointaines qui ont abouti à un match nul entre le Real Madrid et Manchester City.

Après la fin du match, le Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA s'est attardé sur de nombreux points de discussion, notamment l'organisation défensive des deux équipes et les permutations intelligentes de Madrid. Dans cet article qui vous est offert par FedEx, nous passons en revue toutes ces considérations tactiques.

Systèmes

Real Madrid

Le système de départ de Madrid

Les tenants du titre ont mis en place un 4-3-3, avec en défense Antonio Rüdiger (22) qui, en l'absence d'Éder Militão suspendu, a débuté aux côtés de David Alaba (4) dans l'axe. Les deux joueurs ont veillé sur Erling Haaland, Rüdiger en particulier ayant été félicité par l'observateur technique pour son excellent travail visant à limiter l'impact du Norvégien.

Un détail tactique intéressant de la seconde mi-temps est la façon dont Luka Modrić (10) ou Toni Kroos (8) s'installent au poste d'arrière gauche, Camavinga (12) prenant une position plus offensive.

Man City

Le système de City en possession du ballon

Face à la menace de Vinícius Júnior, il n'a pas été surprenant de voir Kyle Walker (2) revenir dans le onze de départ de City. Le latéral droit n'avait débuté qu'un seul match de Ligue des champions auparavant cette saison, mais il est entré en jeu alors que Guardiola a repris les 11 joueurs qui avaient débuté la victoire clé en Premier League contre Arsenal le 26 avril. Walker a terminé la soirée en ayant effectué cinq dégagements, plus que tout autre joueur sur le terrain, et en ayant remporté huit de ses dix duels.

En possession du ballon, comme illustré par le graphique ci-dessus, City était en 3-4-3, avec le défenseur central John Stones (5) au milieu de terrain aux côtés de Rodri (16) et créant une trappe dans l'axe avec Rodri, Gündoğan (17) et De Bruyne (8).

Ce que nous avons observé

La première caractéristique sur laquelle il faut se concentrer, ce sont les tentatives de Madrid pour perturber la construction de City. Dans le clip 1, nous le voyons dans un bloc haut en 4-1-4-1 et, à l'exception des deux défenseurs centraux qui surveillent Haaland, les Madrilènes font du marquage sur tout le terrain.

Il est intéressant de noter qu'ils ne s'engagent pleinement dans le pressing que lorsqu'ils sentent la bonne occasion, qui se présente avec la tête de Walker en direction de Rodri. C'est le moment où Vinícius Júnior s'infiltre et vole le ballon avant d'adresser un centre qui aurait atteint Karim Benzema sans Rúben Dias.

Le deuxième extrait montre une fois de plus le 4-1-4-1 et une pression accrue de la part des Madrilènes. Lorsque Jack Grealish reçoit le ballon, il est entouré de quatre joueurs. Ensuite, Rodrygo fait preuve d'une grande intensité en pressant Manuel Akanji et, à son tour, Rúben Dias, ce qui l'oblige à faire une passe vers le haut du terrain.

L'attention se porte maintenant sur le travail de Madrid dans un bloc intermédiaire. Dans le premier clip, il est intéressant de voir à quel point il n'y a pas de pression sur Rodri lorsqu'il a le ballon. Au lieu de cela, les trois milieux de Madrid surveillent Gündoğan et De Bruyne, et dès que le ballon va au premier, Federico Valverde intervient pour le récupérer et déclencher une contre-attaque.

« Je pense que nous nous sommes concentrés sur le contrôle de l'espace entre les lignes et nous avons essayé d'empêcher De Bruyne et Gundögan d'exploiter cela », a déclaré Ancelotti, « Ils ont beaucoup le ballon, mais l'important est de fermer l'espace entre les lignes de passe. »

Dans le deuxième clip, l'accent est mis sur les défenseurs centraux madrilènes qui sont restés collés à Haaland tout au long du match. Rüdiger propose une défense musclée pour contrecarrer le meilleur buteur de la compétition avant que Valverde ne vienne piquer le ballon. Haaland a terminé le match avec seulement 21 ballons touchés, moins que n'importe quel joueur, à l'exception des trois remplaçants madrilènes.

L'attention se porte maintenant sur les efforts déployés par les Madrilènes en possession du ballon dans un bloc bas. Le clip 1 montre Vinícius Júnior reculer et voler le ballon à Rúben Dias dans une séquence qui se termine par un corner gagné par les Blancos à l'autre bout du terrain.

Pour citer l'observateur du match, « Madrid a permis à City d'avoir le ballon dans l'axe et a défendu de manière serrée et en profondeur et a utilisé Rodrygo et Vinícius pour gagner le ballon et lancer des contre-attaques. » Les Espagnols étaient également déterminés et le deuxième extrait les montre en train de défendre dans leur surface.

City défendait en 4-4-2, il y a eu des ajustements en continu, Grealish poussant aussi vers le haut sur son côté. Dans le premier clip ci-dessus, nous voyons City bloquer les options vers l'avant pour Madrid et forcer Alaba à repasser à Courtois, Grealish sautant ensuite sur Rüdiger.

Le deuxième clip montre plus clairement le 4-4-2 et, dans ce système, nous voyons l'équipe s'efforcer de limiter les options de passes vers l'avant de Madrid, en restant compacte au milieu et en réduisant les options de passes courtes de Courtois.

Madrid a tenté 13 tirs, dont 12 en deuxième période, lorsque, ce qui n'est pas une coïncidence, il a cherché à faire monter Camavinga à l'intérieur grâce à un système de permutations très au point. Dans le premier clip de cette dernière séquence vidéo, nous voyons Kroos passer arrière gauche, ce qui permet à Camavinga de s'avancer dans une zone axiale, le Français recevant une passe entre les lignes et forçant une faute de Rodri.

Dans le deuxième clip, Modrić est en position d'arrière gauche et on le voit effectivement pointer du doigt et encourager Camavinga à s'avancer pour occuper l'espace entre les lignes. Kroos descend ensuite en profondeur sur le côté gauche et Camavinga revient en position de pivot au milieu de terrain. Enfin, le dernier clip montre Camavinga dans une zone centrale avec Modrić qui le remplace sur le côté. Guardiola a évoqué ces changements de jeu intelligents de Madrid.

Au fur et à mesure que la séquence progresse, elle débouche sur une belle action commencée par Kroos, qui passe par ses défenseurs centraux, puis trouve un espace plus loin, derrière la première ligne de pression de City, pour jouer la passe qui brise la ligne. Au milieu des mouvements, des combinaisons de passes et des rotations, il s'en faut de peu pour qu'un but soit marqué. Carvajal envoie le ballon à Benzema, qui aurait pu marquer s'il n'avait pas été stoppé par Stones.