Exclu. Ismaël Bennacer avant Tottenham - Milan en Ligue des Champions : «Pas là pour faire de la figuration»
dimanche 5 mars 2023
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Absent au match aller face à Tottenham, la sentinelle du Milan Ismaël Bennacer nous a accordé un entretien exclusif à l'approche du retour à Londres mercredi.
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Absent au match aller face à Tottenham, la sentinelle du Milan Ismaël Bennacer nous a accordé un entretien exclusif à l'approche du retour à Londres mercredi. L'Algérien revient sur son début de carrière, son rôle chez les Rossoneri ainsi que le triomphe des Fennecs à la Coupe d'Afrique des Nations 2019.
UEFA.com : Ismaël, tu as grandi et commencé à jouer à Arles, avant d'attirer l'attention de recruteurs et de signer à Arsenal. Peux-tu nous parler de cette étape ?
Ismaël Bennacer : Dans ma tête, je ne voulais pas partir à l'étranger. J'avais toujours vécu à Arles, ma famille et mes amis étaient là-bas, donc pour me rassurer je me suis dit que j'allais rester en France. (Gilles) Grimandi était le recruteur à l'époque, et dès que je suis allé là-bas, j'ai cru que j'étais en France ! Il y avait beaucoup de Français, et le fait qu'Arsenal ait tout mis en œuvre pour que je me sente chez moi est la raison pour laquelle j'ai signé là-bas.
Les premiers mois ont été très durs, mais je m'y suis fait. L'objectif était de travailler, quand on est jeune on peut remplacer la tristesse et le manquement par le travail, on reste plus longtemps au centre d'entraînement par exemple, ça aide.
Et l'équipe première, tu y pensais ?
C'était dans un coin de ma tête, bien sûr, mais je voulais surtout avoir une vraie formation. Je sentais qu'il me manquait ce côté-là, et Arsenal est une des meilleurs clubs au monde à ce niveau. Je voulais avoir la formation qui me manquait, c'est ce que j'ai reçu pendant deux ans, mais après cela il me fallait plus.
Tu atterris ensuite à Empoli après un court passage à Tours...
Je voulais passer à une étape supérieure, il fallait que je joue. Il me restait trois ans de contrat à Arsenal, mais j'ai décidé de partir et Empoli était le club qui m'intéressait le plus d'un niveau sportif. Ce club achetait pas mal de jeunes joueurs avant de les revendre. Mes objectifs à court terme était de montrer mes qualités pour ensuite viser plus haut. C'est ce qui s'est passé, même si ça a été un choix risqué.
Et puis arrive cette fameuse année 2019...
Je savais qu'au bout d'un moment, mon travail allait payer. Avec Empoli, on avait déjà passé une très belle année en Serie A. J'avais été replacé devant la défense, je jouais en six, et pour ma première année dans l'élite j'ai fini meilleur récupérateur du championnat.
Et puis il y a eu ce sacre à la Coupe d'Afrique, un moment inoubliable, historique. Je n'avais pas fait un seul match en trois ans avec l'équipe nationale, j'ai vécu trois années très compliquées et je me suis dit qu'il fallait que je change quelque chose. Ce n'est que grâce au travail et en faisant preuve de patience que j'ai réussi à inverser la tendance. On m'a donné ma chance, et j'ai réussi à la saisir. C'était un moment très fort, gagner une Coupe d'Afrique, ce n'est pas rien, c'est très dur. Cela a permis à l'Algérie de refaire partie des meilleures équipes africaines après une période compliquée.
Peux-tu nous parler de ce transfert au Milan ?
Quand j'ai signé au Milan, j'ai demandé le numéro 6, mais on m'a dit que c'était impossible, que ce numéro était celui de (Franco) Baresi et que plus personne ne pouvait le porter. Je ne savais pas ! C'est l'un des clubs les plus historiques au monde, cela se voit au quotidien.
C'est une fierté, je suis prêt à tout donner pour ce club. Quand je vois le chemin effectué depuis trois ans, je pense que ce club peut être encore plus haut. C'est ce que je veux personnellement, nous voulons tous cela collectivement. Au début, on voulait juste revenir en Ligue des Champions, mais nous avons atteint cet objectif plus vite que prévu, puis nous avons gagner le Scudetto. Aujourd'hui, nous sommes en huitièmes, le travail paye mais nous voulons faire plus, il faut essayer d'aller chercher la perfection et faire les choses au mieux.
Tu as même porté le brassard de capitaine depuis. C'est plutôt rare pour un joueur étranger, non ?
C'est une fierté, c'est l'une des récompenses du travail fourni. C'est une responsabilité, quand on porte le brassard à Milan, on se doit d'être exemplaire sur et en dehors du terrain. On n'est pas parfait, on fera des erreurs, mais l'importer est de se relever et de toujours essayer.
Comment te définirais-tu en tant que joueur ?
Comme un joueur agressif je pense, je n'avais pas le choix au vue de ma taille, mais j'essaie aussi de faire le jeu. Je suis en train de progresser de ce côté-là, j'essaie de donner le tempo du match. Je suis un récupérateur, mais aussi un joueur offensif dans la transition et la construction, même si je pourrais améliorer mes stats offensives.
Je suis très bas sur le terrain, je suis là pour l'équipe. Je suis un joueur de l'ombre, ça ne me dérange pas tant que je peux faire briller mon équipe.
La Ligue des Champions, l'un des objectifs de ton Milan ?
Oui, absolument. Nous ne sommes pas là pour faire de la figuration, même si on sait que ça va être très difficile. Rien n'est impossible, on a pu le voir ces dernières années.