Exclu. Raphaël Varane : « La pression est un moteur »
dimanche 28 mars 2021
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Le défenseur central français du Real Madrid explique en exclusivité à UEFA.com comment il se nourrit de la pression pour durer au plus haut niveau.
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Vainqueur de la Coupe du Monde de la FIFA avec la France et quadruple vainqueur de l'UEFA Champions League avec le Real Madrid, Raphaël Varane s'est entretenu avec le site du football européen à l'approche des quarts de finale de la C1 que le Real prépare contre Liverpool.
La pression, amie ou ennemie ?
Pour moi, la pression est une amie, un moteur. Je pense que la pression rend meilleur. Elle permet d'avoir de l'adrénaline, de penser plus vite, d'être plus concentré et de vivre plus intensément le match. La pression qui fait peur doit motiver. Quand on a peur, on court plus vite !
Vous avez surmonté de nombreuses situations difficiles pour vous rester au sommet. Quel est votre secret ?
Mon style de jeu ne fait pas penser immédiatement à un guerrier, pourtant je pense que j'ai un mental de guerrier. J'aime bien les défis. Plus c'est difficile, plus ça me plaît. Moins on croit en moi, plus ça me motive. C'est ma façon d'être et de penser. C'est ce qui m'a permis d'arriver au plus haut niveau et d'y rester pendant toutes ces années.
Cette résistance à la pression est-elle innée ou travaillée ? Je dirais que c'est naturel et inné, et que ça se développe ensuite selon ce que l'on vit. Dans mon cas, c'étaient les défis avec mon grand frère, pour me mettre à son niveau et m'améliorer. Je pleurais quand je n'atteignais pas mes objectifs. J'ai en moi cette pression qui me pousse à gagner et à me surpasser depuis tout petit, et elle va me suivre toute ma vie.
Est-ce que tous ces efforts en valent la peine ?
Oui, ça vaut la peine ! Le très haut niveau est une remise en cause permanente. C'est repousser ses limites, être toujours plus concentré, plus performant. C'est difficile de durer au haut niveau parce que ça demande beaucoup d'efforts.
Comment gérer la pression toute l'année ?
Il y a des hauts et des bas. Mais, quand on a des hauts - et ça m'est arrivé à chaque fois - il faut avoir une petite pensée pour les moments difficiles, que ce soit pendant l'enfance, pour arriver jusqu'au plus haut niveau, ou même justement au plus haut niveau.
On doit se souvenir qu'on a souffert, qu'on a connu des moments compliqués et qu'on a dû batailler pour arriver là. Mais qu'on touche au but. À chaque fois, c'est un mélange d'émotions. Plus la pression est élevée, plus les émotions sont multipliées. À chaque fois, c'est une explosion de joie.