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Kylian Mbappé : « Dans ma tête, je me dis toujours que je suis le meilleur »

EXCLU. L'extraordinaire attaquant du PSG se montre ambitieux et motivé auprès d'UEFA.com, avant le quart d'UEFA Champions League contre le Bayern Munich.

Kylian Mbappé tout sourire devant nos caméras
Kylian Mbappé tout sourire devant nos caméras AFP via Getty Images

Vainqueur de la Coupe du Monde de la FIFA à 19 ans, Kylian Mbappé aurait pu avoir l'impression d'atteindre son apogée trop tôt. Mais alors que Paris s'apprête à affronter le Bayern Munich - qui l'avait battu en finale de l'UEFA Champions League la saison dernière -, l'ambition de l'attaquant et plus jeune joueur à avoir atteint les 25 buts en UEFA Champions League reste intacte. Interview exclusive.

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UEFA.com : Le Bayern, donc... Qu'avez-vous pensé après ce tirage au sort ?
Kylian Mbappé : La Ligue des champions c’est comme le dit la chanson « les grandes équipes ». Le Bayern c’est une grande équipe. On va y aller avec sérénité et confiance. On va jouer le premier match à Munich, c’est un match que les gens voudront regarder. Ce sera un beau match, il faut que tout le monde se mette devant la télé et qu’on donne un beau spectacle en espérant rentrer avec la victoire.

L’ambition c’est donc ne jamais se donner de limites ?
Jamais. Et ne jamais laisser personne t’en donner. Personne ne peut vous limiter si vous avez la détermination de faire de grandes choses. Chacun est maître de son destin, j’ai toujours voulu être ici, être ce que je suis et maintenant je veux continuer à grandir et à faire ce que je peux faire de mieux.

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Est-ce que le mot ambition est un mot qui vous colle à la peau ?
Bien sûr. Parce que je ne me suis jamais limité. Cela n’a pas toujours été compris, parce quand tu arrives et n’as rien fait dans le foot et dit que tu veux faire ci, faire ça, que tu n’as rien gagné, ça interpelle. Mais je ne me suis jamais limité. Je n’ai jamais dit que je serai le plus grand joueur de l’histoire, mais je ne me suis jamais donné de limites. Si j’arrive à un certain niveau, je ne vais pas m’empêcher, me mettre un barrière « si j’arrive là, c’est bon, c’est mon maximum ». Non, j’essaie de pousser mes limites et je vous où ça me mène. Pour l’instant ça me réussit et je vais continuer comme ça jusqu’à la fin de ma carrière.

Est-ce que l’anecdote du fameux papier sur lequel enfant vous aviez déjà écrit votre carrière est vraie ?
C’est vrai mais c’est sorti du contexte. C’était à l’école, on nous avait demandé ce que l’on voulait faire. C’est classique. Et moi j’ai écrit tout ce que je voulais faire sauf que c’était du football. Donc j’ai écrit tout le cursus que je voulais faire dans le foot et après je l’ai gardé à la maison. Maintenant que j’ai réussi, c’est sorti et c’est une anecdote collector mais à la base, c’est quelque d’anodin que chaque enfant pourrait faire s’il rêve de faire du foot.

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À 17 ans, à Clairefontaine, vous aviez dit « j’aime le spectacle, les gens payent pour cela, je suis là pour cela ». C’est toujours le cas ?
Oui parce que quand j’allais au stade, et je pense que je n’étais pas différent, on payait pour aller voir du spectacle. Il y a des joueurs qui te font payer ta place. Les gens viennent pour se divertir, ils ont de multiples problèmes, quand ils viennent au stade, ce n’est pas pour en avoir d’autres. Ils viennent pour savourer, profiter. Je pense qu’il ne faut jamais oublier cette notion de plaisir, même s’il y a cette obligation de résultat, cette pression, il ne faut jamais que cela prenne le dessus sur le plaisir. Les gens viennent pour prendre du plaisir et on est là pour en donner.

Tranquille comme Kylian !
Tranquille comme Kylian !©AFP/Getty Images

L’égo est très important en sport…
Bien sûr. Parce que quand vous êtes dans le dur, personne d’autre que vous-même va vous pousser et il faut que vous vous persuadiez que vous êtes capables de renverser des montagnes. Les gens ne comprennent pas l’égo, mais quand tu n’es pas bien, personne ne vient chez toi pour te dire « tu es capables de faire cela », il n’y a que toi et ton esprit. Il faut vous persuader que vous êtes capables de faire de grandes choses.

Chaque fois que j'entre sur un terrain, je me dis toujours que je suis le meilleur, pourtant j’ai joué contre Messi et Cristiano, et ils sont meilleurs que moi, ils ont fait un milliards de choses de plus que moi. Mais je me dis toujours que je suis le meilleur, car comme ça, tu ne te donnes pas de limites. Je pense qu’il y a aussi cette barrière car on n’explique pas ce qu’est l’égo. Pour les gens l’égo c’est ne pas donner un penalty à un copain ou avoir un meilleur salaire que le joueur de l’équipe rivale. Non, c’est aussi dans la préparation, c’est personnel, c’est bien au-delà que ce truc superficiel que de dire « moi-je ».

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Quand on est champion du monde à 19 ans, comment on reste motivé, ambitieux ?
En voulant en gagner une deuxième. Parce que tu te dis que ça ne peut être qu’un bagage supplémentaire pour ton voyage. Normalement, une Coupe du Monde, c’est aboutissement d’une carrière, c’est quelque chose que tu travailles des années en club et tu arrives à 27-28 ans, à ton apogée. Moi j’ai eu la chance de la gagner à 19 ans et ça va me servir quand il y aura d’autres épreuves et bien sûr que l’ambition est d’en gagner une deuxième. On a un pays avec un vivier incroyable et ce serait se limiter que de se dire « on a en gagné une, on peut attendre vingt ans pour en gagner une deuxième ».

Kylian Mbappé fête son premier but en Champions League
Kylian Mbappé fête son premier but en Champions League©AFP/Getty Images

Mais comment arrive-t-on a toujours garder l’ambition au maximum ?
Parce que la Coupe du Monde n’était pas l’objectif d’une vie pour moi. C’était une étape, monumentale car on ne minimise pas une Coupe du Monde, mais cela reste une étape. J’ai toujours dit que je ne veux pas me limiter. Une fois la Coupe du Monde cochée, le but est d’en cocher une autre et de travailler pour. Une carrière c’est 15 ans. Donne tout pendant 15 ans et après tu auras le temps de voir ce que tu as fait, tu auras toute la vie pour dire « j'ai gagné ça, j’ai fait ceci… ».

Une fois la Coupe du Monde gagnée, vous avez déclaré « oui mais je n’ai pas encore gagné la Ligue des Champions ».
Parce que la Ligue des Champions pour moi a une place très importante. Le fait de gagner la Coupe du Monde tôt, fait que tu ne réalise pas forcément. Peut-être que si j’ai la chance d’en gagner une autre à 30 ans, elle sera plus en émotion, en symbolique. C’était ma première ! Tu gagnes ok, on y va c’est gagné, on peut rentrer. J’ai pas souffert pour la gagner. La Ligue des Champions, c’est autre chose. On a connu des étapes où on a perdu, on a souffert, si je la gagne, il y aura de l’émotion. La Coupe du Monde reste le Graal absolu, mais la Ligue des Champions est ce qui se fait de mieux en club.

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On dit qu’on apprend mieux de ses défaites…
[Il coupe] Ce n’est pas vrai. Je n’ai pas eu besoin de perdre pour apprendre et tu n’as pas besoin de perdre pour apprendre. C’est un discours pour consoler. Bien sûr qu’une fois que tu as perdu il faut s’en servir, mais je ne crois pas en cette logique de devoir perdre pour apprendre. Avant de connaître les défaites, j’avais presque tout gagné et acquis une expérience et un voyage hyper enrichissant. J’avais tellement appris des joueurs côtoyés, des entraîneurs, je n’avais pas besoin de perdre pour ça.

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