Ferland Mendy : « Je m'en suis bien sorti »
mardi 23 février 2021
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L'arrière gauche français du Real nous parle de son incroyable destin en exclusivité avant le huitième de finale aller contre l'Atalanta.
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À 14 ans, Ferland Mendy ne savait pas s'il allait pouvoir remarcher un jour. Aujourd'hui, il est titulaire indiscutable pour le Real Madrid au poste d'arrière gauche en UEFA Champions League. L'ancien Lyonnais s'est confié sur son incroyable parcours avant le 8e de finale aller des Merengues face à l'Atalanta.
UEFA.com : Ferland, on pourrait vraiment faire un film à votre sujet, non ?
Ferland Mendy : Oui c'est vrai, c'est une bonne histoire. Ç'a été compliqué dans une période dans ma jeunesse, mais je m'en suis bien sorti.
L'histoire commence pourtant bien, vous arrivez au centre de formation du PSG...
Avant le centre de formation, j'ai fait sept ans au PSG, j'ai commencé en Poussins deuxième année avec Presnel (Kimpembe), Kingsley (Coman), James Léa Siliki, puis je suis rentré en préformation à l'âge de 13 ans. J'ai fait deux ans là-bas, et puis j'ai eu une blessure.
Cette blessure est extrêmement inhabituelle pour un garçon de 14 ans...
Oui ! À cet âge-là, c'est sûr qu'on ne s'y attend pas, j'ai eu de l'arthrite à la hanche à cause d'une infection. J'ai dû me faire opérer, je suis resté longtemps à l'hôpital, j'ai été plâtré pendant deux, trois mois. Le docteur est venu me voir pour me dire que le football, c'était fini. On parlait même d'amputation à un moment donné. Je suis resté en fauteuil roulant pendant un certain temps, ensuite j'ai dû réapprendre à marcher. En sortant du fauteuil, je n'avais plus de jus dans les jambes.
De votre côté, vous avez toujours cru en vos chances de revenir ?
Oui, la plupart des gens pensaient que ça n'allait pas être possible. Je me suis toujours dit que le football, ce n'était pas fini. J'ai réappris à marcher et j'ai joué avec des douleurs à la hanche pendant un an, un an et demi, quand j'ai repris en section amateur avec le PSG. Le club ne savait pas s'il voulait me reprendre au centre, alors j'ai préféré partir au FC Mantois.
Ce passage au FC Mantois a été bénéfique au final...
Oui, extrêmement. J'ai pu reprendre au même niveau que l'année d'avant avec le PSG. Juste après, ça m'a ouvert une porte pour partir au Havre et continuer là-bas.
J'ai fait un test au Havre, ça c'est bien passé. Ils m'ont proposé un stage, j'ai fait mes quatre ans au Havre et, la dernière année, j'ai pu commencer en pro. Ma deuxième année en pro, j'ai joué toute la saison et je suis parti après. Je ressentais encore un peu ces douleurs, mais je faisais abstraction. J'ai toujours forcé, et au final c'est passé.
Ensuite, vous avez pris la direction de Lyon et la Ligue 1...
À Lyon, ça c'est très bien passé. Au début, comme je venais de Ligue 2, je ne jouais pas trop. J'ai fait six mois sur le banc, puis j'ai joué un peu plus lors de la deuxième partie de saison. La deuxième année, j'ai joué toute la saison. On avait une bonne équipe, on a pu se qualifier pour la Ligue des Champions. C'était un bon passage, je suis toujours leurs matches, je suis derrière l'OL.
L'étape suivante, c'est l'Espagne. Vous arrivez dans un vestiaire incroyable, un vestiaire de stars...
Au début, on rentre on se fait petit, puis on se fait des connaissances. On sait comment ça se passe dans ce genre de vestiaires. C'est complètement fou, c'est vrai, je suis passé de peut-être arrêter le football à atterrir au Real.
Et aujourd'hui, vous êtes un titulaire indiscutable en Champions League...
C'est vrai que c'est allé vite, mais je ne dirais pas que je suis titulaire indiscutable. Je joue plus souvent, je prends simplement les matches qu'on me donne.
Vous êtes déjà champion d'Espagne, bientôt champion d'Europe ?
Je l'espère ! Honnêtement, ça serait bien. (rires)
Parlez-nous de cet adversaire, l'Atalanta...
Méfiance. Ils ne sont pas arrivés là pour rien, c'est une équipe qui joue et qui marque beaucoup de buts. On sait que ça va être un match compliqué.
Le plus dur, c'est de réapprendre à marcher à 14 ans ou de porter aujourd'hui le maillot au Real ?
Honnêtement, c'est de jouer au Real. La pression est plus importante. Quand tu essaies de remarcher, tu sais que tu n'as rien à perdre !