Varane avant City-Real : « On a emmagasiné de la confiance »
jeudi 30 juillet 2020
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Le défenseur central français Raphaël Varane évoque le 8e retour sur le terrain de Manchester City le 7 août (21 heures, défaite 2-1 à l'aller), mais aussi Zinédine Zidane, Aymeric Laporte, Karim Benzema et Rodrygo dans une interview exclusive.
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Battu 2-1 à domicile le 26 février, en huitièmes de finale aller de l'UEFA Champions League par Manchester City, le Real Madrid est dos au mur au moment de se rendre en Angleterre.
Sacré champion d'Espagne entre-temps, le groupe de Zinédine Zidane se trouve dans une dynamique nouvelle selon son emblématique défenseur central Raphaël Varane qui s'est confié en exclusivité à fr.UEFA.com.
UEFA.com : Raphaël, avec ce titre en Liga, dans quel état d’esprit êtes-vous au moment d'aller à City à huis clos ?
Raphaël Varane : Sans public, ce sera un contexte différent, c’est sûr. Maintenant, ça reste une compétition (sic). On a envie de toujours gagner. On a toujours envie de gagner, donc… On est le Real Madrid. On a réussi une belle série de victoires, donc on a emmagasiné de la confiance.
Il n’y a pas de match juste avant, donc on a le temps de se préparer. Ça sera vraiment l’équipe qui sera le mieux ce jour-là. Maintenant, on aborde toujours ces matches-là avec l’envie de gagner, avec la détermination qu’il faut.
Ça va être un match difficile, un match face à une très bonne équipe. Donc, on s’attend à ce que ce soit disputé. Maintenant, on va se préparer, on va tout faire pour être prêts et pour jouer notre chance à fond comme on l’a toujours fait dans cette compétition, et comme ça nous tient à cœur.
(...) On a l’expérience des grands rendez-vous. Donc on aborde avec peut-être un peu plus de sérénité, mais toujours la même détermination. Et surtout, on sait les pièges à éviter. Voilà, c’est un peu l’expérience que l’on a de ces dernières années.
L'aller (1-2), c’est le genre de match qui illustre bien la Champions. C’est d’une intensité incroyable.
C’est exactement ça. Je pense que c’est assez bien résumé. Un match de très, très haut niveau, avec beaucoup, beaucoup d’intensité, de pressing de la part des deux équipes et puis ça se joue sur des détails. Donc la moindre erreur peut être fatale ou décisive.
Je pense qu’ils ont réussi à être plus réalistes que nous et ils réussissent à l’emporter, mais ça a été un match très serré, avec deux équipes qui aiment jouer au ballon et vraiment beaucoup d’intensité, et un match qui demande beaucoup de concentration et d’exigence.
Les plus beaux matches de Ligue des Champions, c’est ceux-là. Les matches où ça se joue à pas grand-chose, donc c’est aussi pour ça qu’on aime cette compétition, parce que c’est le très, très haut niveau.
Votre entraîneur Zinédine Zidane, icône offensive lorsqu'il était joueur, comment a-t-il influé sur votre jeu de défenseur ?
Il m’a poussé à prendre des risques, à plus tenter, à toujours essayer de jouer vers l’avant, d’apporter un plus, d’être une arme aussi en plus pour l’équipe.
Et puis, il transmet sa confiance, sa sérénité. C’est important d’avoir le soutien de son coach et c’est important aussi qu’il donne ces petits conseils sur le terrain pour ne pas hésiter à tenter des passes ou à jouer plus haut sur le terrain. Voilà, essayer de permettre à l’équipe de jouer de façon plus offensive.
Autre Français en grande réussite au Real, Karim Benzema...
Oui, il est vraiment en grande forme. Je ne suis pas surpris par ses qualités, on les connaît, mais là, il les exploite vraiment à fond. Il est en pleine confiance. Il est au sommet de son art.
Il a trouvé une forme de plénitude et c’est tout bénéfice pour l’équipe. On est très contents, bien sûr. C’est notre leader d’attaque, il nous apporte beaucoup. Pas seulement par ses buts, mais aussi par ses déplacements, par sa qualité de jeu, par les mouvements qu’il peut créer aussi en attaque.
Il permet en tout cas à l’équipe de développer son jeu. Il arrive à un moment où il a l’expérience, il a la qualité et il est en pleine forme physiquement.
Il vient de détrôner Thierry Henry en tant que meilleur buteur français en Champions League… Ça paraît dingue !
Oui, ce sont des statistiques qui sont vraiment très, très bonnes. En plus de ça, il fait des passes décisives, il réussit à créer du jeu et il réussit à être efficace. Donc c’est vraiment un numéro 9 très, très complet.
En face de vous, vendredi 7 août, Aymeric Laporte (défenseur central de Manchester City). Votre analyse sur Aymeric...
C’est un joueur qui est très calme avec le ballon. Il a une très, très bonne qualité de relance. J’ai toujours vu son jeu long aussi sur les matches où je l’ai vu jouer. Il a un très bon jeu long. Et il a beaucoup progressé aussi sur ces dernières années.
Je pense que le fait d’arriver aussi dans un club comme Manchester City, ça lui a permis de passer des caps et de continuer à progresser.
En France, il y a une école de défense centrale non ?
Je ne sais pas s’il y a une méthode spéciale en France, mais c’est vrai que c’est assez incroyable. Il y a énormément de jeunes défenseurs centraux de qualité. Ce poste est extrêmement fourni. C’est un poste aussi qui demande de la maturité, qui demande du temps.
Donc il y a beaucoup de jeunes joueurs de 20 ans ou moins qui commencent déjà à jouer au haut niveau. Et je pense que dans quelques années, ça sera l’un des postes les plus fournis, en tout cas en France. Il y a vraiment beaucoup, beaucoup de joueurs de grande qualité, de grand talent.
Donc, je ne sais pas s’il y a quelque chose dans la formation, si on fait quelque chose de spécial, mais on réussit en tout cas à avoir beaucoup de talents à ce poste-là, oui.
Lui n'est pas champion d'Angleterre cette année (City a été battu par Liverpool), mais vous l'êtes en Espagne après une longue coupure...
C’est vrai qu’on a réussi à remporter cette Liga un peu spéciale. Ce n’était pas facile avec cette coupure, mais on a su s’adapter. On a réussi à enchaîner les victoires pour gagner, donc il y a eu un très beau travail de toute l’équipe et une satisfaction à la fin de gagner cette Liga.
On va revenir sur le parcours du Real en Champions League, un parcours plutôt positif. Comment vous l’avez vécu ?
C’était un début assez difficile, on a eu un début de saison où il fallait remettre la machine en route. Donc on a eu cette défaite à Paris, ensuite on a réussi à retrouver de la confiance, à retrouver de bons résultats.
On a pu enchaîner, on a réussi à faire de très bons scores, comme contre Galatasaray, par exemple. On a réussi à progressivement hausser notre niveau de jeu et on a réussi donc à se qualifier. On a fait un très beau match retour contre Paris.
Donc le début de saison a été un petit peu poussif, on va dire, mais ensuite, on a réussi à retrouver nos repères, à repartir de l’avant et à obtenir des bons résultats.
Vous avez parlé du match de Galatasaray, 6-0, Ça a été un feu d’artifice, ce match.
Lors de ce match, on a réussi à faire une grosse entame, à mettre beaucoup, beaucoup de pression sur l’adversaire. En plus de ça, on l’a alliée avec de l’efficacité donc on a réussi à rapidement prendre le dessus et ensuite, on ne s’est pas relâchés, on a continué à attaquer, à attaquer le plus possible.
Avec beaucoup de mouvement, de combinaisons entre nous, beaucoup d’appels dans la profondeur, dans les pieds. On a mis beaucoup de mouvement et on a réussi vraiment à développer notre jeu quand on avait le ballon.
Sur ce match-là, on en plus fait la connaissance – c’est vrai, il se révèle – du jeune Rodrygo que le grand public ne connaissait pas forcément, avec un triplé extraordinaire.
Oui, c’est assez incroyable de marquer comme ça, en Ligue des Champions, aussi jeune, mais on a de jeunes joueurs qui sont prêts, qui sont prêts à répondre présent au haut niveau et sur ce match-là, on l’a vu, on a des joueurs de qualité et qui se sont bien intégrés au groupe.
Vous avez parlé du match retour de Paris (2-2 à Madrid), effectivement, un match qui se déroule bien, 2-0, un doublé de Karim Benzema et puis qu’est-ce qui se passe ?
Oui, c’est des choses qui peuvent arriver. Je pense qu’on avait réalisé vraiment un gros, gros match, on a fait beaucoup, beaucoup d’efforts, qui avaient fini par payer parce qu’on avait réussi à prendre l’avantage. Après, sur la fin de match, il y a eu peut-être un peu de relâchement, peut-être un peu de fatigue aussi.
Mais voilà, je pense que c’était dans l’ensemble un match maîtrisé. Malheureusement, à la fin, on laisse échapper la victoire, mais ce match-là nous a donné beaucoup de confiance, parce qu’on avait réussi vraiment une très, très belle prestation face à une très bonne équipe, donc ça nous a vraiment permis de grandir pendant la saison et de prendre confiance en nous malgré un match nul.