Ben Yedder : "Nous n'avons pas de limites"

Nous sommes partis rencontrer Wissam Ben Yedder à Séville pour discuter des quarts de finale de l'UEFA Champions League. Au lendemain de sa première convocation en Bleu et du tirage au sort des quarts de finale qui offrait le Bayern à son club. Le buteur français (8 buts cette saison en Champions League) est évidemment revenu sur son entrée fracassante à Old Trafford avant de parler du prochain tour.

UEFA.com : Revenons sur ce match magnifique à Old Trafford et sur votre rôle de "super-sub". Comment vous étiez-vous préparé, quel était votre état d'esprit avant cette rencontre ? 
Wissam Ben Yedder : Quand vous êtes sur le banc, vous êtes déçu mais je me suis concentré pour être fort mentalement en sachant que le match pouvait se jouer à tout moment. Je devais rester concentré, calme, il y aurait une chance pour moi pendant le match. C'est ce qu'il s'est passé. À 0-0, c'était très serré, nous avions besoin de marquer ce but. Quand je suis entré, je n'avais pas le moindre doute.

Et vous avez marqué sur votre premier ballon, c'est une histoire fantastique. 
C'est sûr, je ne m'attendais pas à cela. Le ballon est arrivé, j'étais juste à l'extérieur de la surface de réparation, je suis entré à l'intérieur, je n'ai pas réfléchi et j'ai frappé.

Deux touches de balle, un but. 
Je n'ai pas trop réfléchi, je n'ai pas regardé autour de moi. Je voulais le ballon sur mon pied gauche mais je n'ai pas hésité à frapper du droit.

Le second but est arrivé seulement quatre minutes plus tard. 
Oui, après un corner. Encore une fois, je n'ai pas réfléchi, j'ai couru pour devancer mon défenseur. J'ai d'abord pensé que le gardien avait arrêté le ballon mais quand j'ai vu l'arbitre accorder le but, j'étais fier.

Après ce but, vous avez couru vers le banc de touche, sentiez-vous comme Paul Pogba l'a dit que ce but avait tué le match ? 
Dans le football, vous devez jouer jusqu'au coup de sifflet final mais c'était un grand moment, cela devenait très difficile pour eux (United) de revenir. Et une partie
de moi pensait que c'était plié.

WBY, peut-être bientôt le premier Français à 10 buts sur une saison©Getty Images

Après le match, sur Twitter, vous avez remercié les fans et pas seulement ceux qui étaient dans le stade. 
Ils sont toujours derrière nous, ils étaient fiers de nous et je suis fier d'avoir tout ce soutien. Nous avons prouvé que nous pouvions battre n'importe quelle équipe
et nous avions montré de quoi nous étions capables.

Vous parliez plus tôt de votre force mentale, comment travaillez-vous dans ce domaine ? 
C'est quelque chose qui vient avec le travail, je me suis toujours dit que je travaillais pour devenir meilleur, pas pour être dans la lumière. Je suis heureux d'être où je suis aujourd'hui mais je ne vais pas m'arrêter là. Je vais aborder les choses comme je l'ai toujours fait par le passé.

Parlons de Vincenzo Montella, votre entraîneur arrivé en cours de saison (prenant la suite d'Eduardo Berizzo). Qu'a-t-il apporté à l'équipe à l'entraînement, a-t-il le style "italien" ? 
C'est un entraîneur italien et il nous apporte beaucoup mais nous avions vraiment envie de réussir quelque chose en Champions League après être passé si près
la saison passée contre Leicester. Notre objectif était de faire mieux que la saison passée et nous l'avons fait.

Vous allez affronter le Bayern, un des géants du football européen. Cela vous fait-il peur ? 
Ce n'est pas un tirage facile mais il n'y a pas de tirage facile en quarts de finale. Nous devrons nous préparer mentalement. Le Bayern est une grande équipe, nous avons
beaucoup de respect pour les équipes qui ont déjà gagné l'UEFA Champions League. Nous allons aborder le match comme nous en avons l'habitude et tout faire pour réussir un bon résultat.

Hummels et Boateng, il est©Getty Images

Mats Hummels, [Jérôme] Boateng, ils font partie des meilleurs défenseurs d'Europe, avez-vous déjà joué contre eux ? 
Jamais, je les ai seulement vus jouer à la télévision. Je suis impatient d'avoir l'occasion de les affronter.

Les ambitions de Séville ont dû un peu changer maintenant que vous êtes en quarts de finale. Vous en parlez dans le vestiaire, entre vous, ou avec votre entraîneur ?
Évidemment, c'est une grande joie d'être en quarts de finale. Maintenant, notre plan, c'est de continuer à travailler dur pour les matches qui arrivent et de continuer à gagner.

Aucune limite, donc ? 
Non, nous n'avons pas de limites, nous voulons continuer à gagner et aller plus loin.

Quelles sont les forces du FC Séville, pour les personnes qui vous connaissent un peu moins ?
Nous sommes tous ensemble, unis, nous croyons en nous et savons que chaque match peut tourner en notre faveur.