Varane : "Un seul bon match ne suffira pas"
lundi 12 février 2018
Résumé de l'article
Raphaël Varane affronte mercredi le PSG en 8es de finale de l'UEFA Champions League. Il nous a accordés une interview exclusive avant ce choc.
Contenu médias de l'article
Corps de l'article
Raphaël Varane, un des Français du Real Madrid, a répondu aux questions d'UEFA.com avant ce huitième de finale tant attendu contre le Paris-Saint-Germain. C'est forcément spécial d'affronter un club français, qui plus est la meilleure attaque de la phase de groupes portée par un trio de feu, mais après sept ans à Madrid et trois titres européens, il sera bien préparé pour ce rendez-vous.
UEFA.com : Le 14 février, le Real Madrid va affronter le Paris Saint-Germain pour le choc des 8es de finale. Le PSG s'est bien renforcé l'été dernier, comment allez-vous vous préparer pour cette double confrontation ?
Raphaël Varane : Bien sûr, c’est un peu particulier que ce soit une équipe française, comme je suis français et que je vais revenir en France. C’est une très belle affiche avec deux très belles équipes. Le PSG a de très bons joueurs et un très bon collectif. C’est une équipe qui tourne bien et ce sera donc de très beaux matches.
Tout le monde va attendre le trio offensif du PSG (Mbappé, Cavani, Neymar). En tant que défenseur, vous allez devoir les stopper.
Collectivement, ils ont une très belle équipe. Individuellement, eux comme nous ont des joueurs pour faire la différence à des moments-clés du match. Mais je pense qu’il faudra apporter une réponse ensemble, comme toujours. Il va falloir être très concentré, c’est ensemble qu’on réussira à contrer cette équipe du PSG.
Le Real est tenant du titre, vous avez plus d'expérience que le PSG, quelle importance aura le match aller à Santiago Bernabéu ?
On débute à [Santiago] Bernabéu, les supporters seront avec nous, il y aura une grosse motivation. Ensuite, le match retour sera le match décisif. On l’a vu sur les dernières années notamment, les équipes ont réussi à renverser des situations difficiles, donc à ce niveau-là, il faut réussir à faire deux bons matches pour se qualifier, un seul bon match ne suffira pas.
En 2017, vous avez conservé le trophée, vous étiez sur le terrain, le Real Madrid était le premier club à faire le doublé en UEFA Champions League.
C’est magnifique. Dans l’histoire moderne du football, c’est quelque chose de difficile à réaliser et qui ne l’avait pas été auparavant. C’est quelque chose de génial et d’exceptionnel. Cette année, on a la possibilité de battre un nouveau record et c’est une motivation supplémentaire.
Gagner trois fois de suite, ceserait exceptionnel, magnifique car personne ne l’a fait dans l’histoire moderne du foot. On a une équipe qui a les capacités pour le faire, c’est un club qui a une histoire spéciale avec cette compétition. C’est un très bel objectif, on sait que c’est très difficile, mais on est motivés pour ça et on a la qualité pour le faire.
En 2016, le Real avait donc triomphé mais vous étiez blessé lors de cette finale. C'était une expérience différente, étiez-vous plus nerveux ?
C’est forcément différent. Il y a la déception de ne pas être sur le terrain, mais le football est un sport collectif. J’ai eu la chance de jouer sept matches de Ligue des champions cette saison-là. C’est un groupe qui était uni et c’est pour cela qu’il a gagné car il y avait de la solidarité, mais c’est vrai que ne pas jouer était encore plus stressant que de jouer.
Revenons sur votre arrivée au Real, est-ce vrai que [Zinedine] Zidane vous a appelé pendant une période d'examens et que vous lui avez demandé de vous rappeler plus tard ?
Oui, c’est une anecdote que je raconte régulièrement. Quand Zizou [Zinédine Zidane] m’a appelé, c’était une période assez mouvementée et j’étais concentré sur une période d’examens et le fait d’éviter la relégation en deuxième division avec Lens.
C’était un soir où j’étais un peu fatigué et je ne l’ai pas reconnu au début. Quand je l’ai reconnu, j’étais un peu stressé et je lui ai demandé très poliment qu’on se rappelle à un autre moment. C’est une anecdote marrante qui marque ma carrière. Depuis, j’ai la chance de l’avoir comme coach.
Champions League, pronostiquez et gagnez !
Vous avez donc signé au Real à l'âge de 18 ans. Comment se sont passés les premiers mois avec des coéquipiers comme Sergio Ramos, Pepe, [Ricardo] Carvalho ?
C’est vrai que j’ai commencé au niveau professionnel à 17 ans, à Lens, et rapidement, après 24 matches en France, je suis venu à Madrid dans un contexte totalement différent, c’était assez impressionnant. J’avais très peu d’expérience.
Je découvrais un nouveau pays, je ne parlais pas du tout la langue.
J’ai été très bien accueilli par des grands joueurs. Vous avez cité des joueurs de l’époque, il y avait beaucoup de stars et de joueurs que je regardais à la télé. Puis, je débarque dans le vestiaire et ils ont été très sympas avec moi. Ils ont très accueillants, cela s’est très bien passé et ils m’ont transmis leur expérience et leur vécu. Ils ont toujours été très positifs avec moi et j’ai donc pu apprendre de ces joueurs-là.
Vous êtes encore très jeune (il aura 25 ans le 25 avril) mais vous avez déjà remporté trois UEFA Champions League. Quels sont vos prochains objectifs ?
J’ai eu la chance de gagner déjà 14 trophées dans ma carrière, et quand on gagne, on a encore envie de gagner, je ne suis pas rassasié, j’ai encore envie de trophées. J’ai aussi envie de gagner un ou plusieurs trophées avec l’équipe nationale, ça serait un bel objectif.
Vous faites partie des meilleurs joueurs étrangers du Real, des préférés. Les supporters vous apprécient, cela doit vous faire plaisir.
Oui, je suis très flatté parce que c’est quelque chose de difficile, c’est un club qui est particulier, qui est très exigeant et difficile. J’ai été très bien accueilli, je l’ai dit dernièrement, je me suis presque senti comme un joueur sortant de leur formation tant j’ai été bien accueilli.
En tout cas, j’essaie de le rendre au maximum aux supporters en donnant le meilleur de moi-même et en essayant de m’imprégner le plus possible des valeurs de ce club parce que c’est important. J’ai aussi envie de ressembler à toutes ces idoles qui sont passées par ce club. En tant que joueur étranger, avoir déjà joué pendant sept ans ici, c’est déjà beau et j’espère que l’histoire va continuer.