Zidane, comment il gagne
dimanche 4 juin 2017
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Le physique, le mental, la gestion et un certain CR7, ce sont les quatre armes de Zinédine Zidane, un entraîneur à qui tout sourit après sa deuxième victoire en deux ans en Champions League.
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Qui aurait pensé que Zinédine Zidane le coach pourrait être aussi bon que Zinédine Zidane le joueur, quand ce dernier a quitté la scène sur un coup de tête en finale de la Coupe du Monde de la FIFA 2006 ? Ce n'est pas encore tout à fait le cas – comment cela pourrait-il être possible après seulement 18 mois à la tête de sa première équipe pro ? – mais cette hypothèse prend aujourd'hui du poids.
Si l'on s'en tient au strict plan du Real Madrid, Zidane a quasiment autant gagné en tant que coach qu'en tant que joueur (voir ci-dessous). Alors en quoi consiste la méthode Zidane ? Nous avons trouvé quatre axes majeurs.
1. Le physique
Si les fulgurances offensives de Cristiano Ronaldo et compagnie ont fait merveille dans la phase à élimination directe, force est de constater que, sur le plan physique aussi, les Merengues dominent leurs adversaires de la tête et des épaules. La finale de la Champions League fut convaincante à cet égard. On a vu la Juventus plonger en seconde période et craquer après l'heure de jeu. C'est tout sauf un hasard…
"On travaille pour arriver au top de notre forme au mois de mai", confiait cet été Dani Carvajal, qui suait sous les ordres d’Antonio Pintus, le préparateur physique italien débarqué à Madrid à la demande de Zinédine Zidane, qu’il avait lui aussi torturé à son époque Juventus.
Cette préparation poussée et dosée pour arriver en pleine forme au printemps est l’une des raisons principales du magnifique parcours des Madrilènes. "L’équipe est physiquement fraîche grâce à tout le travail que nous avons effectué en amont", reconnaît d’ailleurs Cristiano Ronaldo, auteur de huit buts lors des quarts et des demi-finales.
2. Le turn-over
Autre "secret" de la régularité madrilène : une rotation d’effectif audacieuse, il est vrai facilitée par le niveau des supposés remplaçants. Quand on dispose sur le banc de talents tels que James Rodríguez, Marco Asensio, Lucas Vázquez ou encore Álvaro Morata, on peut reposer les cadres sans que les résultats ne s’en ressentent. "Pour gagner la Liga ou la Champions League, tous les joueurs sont importants", ne cesse d’ailleurs de marteler Zidane. "Je compte sur chacun d’eux." Une bonne manière aussi pour l’entraîneur de garder l’intégralité du groupe sous pression et d’avoir tout son monde dans le rythme de la compétition à l’approche des dernières échéances.
Plus facile à dire qu'à faire quand on se voit confier un vestiaire bourré d'égos qu'il faut dompter. Quand on a vu samedi soir tous les joueurs du Real se jeter dans les bras de leur coach, même ceux qui ont été souvent restreints au banc, on comprend la réussite humaine de Zidane. À l'instar de Guardiola au Barça, il s'est posé en grand frère, encore un peu joueur pour une génération qui l'a admiré.
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3. Maître tacticien
Au-delà de son travail sur l’aspect psychologique de son groupe, l’un des autres secrets de la méthode Zidane reste aussi sa maturité tactique symbolisée par son art de procéder aux bons ajustements en cours de match. Ce fut le cas notamment lors du match face au Sporting en phase de groupes, où les entrées de Lucas Vázquez, Álvaro Morata et James Rodríguez avaient permis au Real de renverser la situation et en demi-finale aller face à l’Atlético où ses choix de faire entrer Lucas Vázquez et Marco Asensio ont permis au Real de contrôler davantage le milieu de terrain et ainsi de déséquilibrer l’Atlético, permettant aux Merengues de prendre une avance de trois buts avant le retour.
4. Ronaldo exploité à fond
Le dernier tour de force de ZZ – et sans doute pas le moins délicat – a consisté à convaincre Cristiano Ronaldo en personne que lui aussi devait s’astreindre à cette rotation. Absent à La Corogne en Liga, fin avril, le Portugais était par exemple préservé en vue de la demi-finale aller de Champions League, le mardi suivant, face à l’Atlético.
Bilan : un coup du chapeau claqué contre les Colchoneros et un succès 3-0 qui ouvrait en grand les portes de la finale ! "C’est quelque-chose qui restera entre Zidane et moi", confie CR7 à AS. "L’important, c’est que l’équipe est fraîche sur le plan physique." Difficile de le contredire, d'autant qu'en finale le Portugais a encore répondu présent.
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Le palmarès de Zidane au Real
JOUEUR (en 5 ans)
1 Champions League
1 Liga
1 Coupe du Monde des Clubs
2 Super Coupes d'Espagne
ENTRAÎNEUR (en 18 mois)
2 Champions Leagues
1 Liga
1 Coupe du Monde des Clubs
1 Super Coupe de l'UEFA