Leonardo Jardim : Ma philosophie
samedi 29 octobre 2016
Résumé de l'article
Leonardo Jardim, en tant que coach, est passé du handball à l'UEFA Champions League, avec Monaco. Retour sur son parcours et plongée dans sa philosophie.
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Leonardo Jardim est arrivé à Monaco en provenance du Sporting CF en 2014. Il avait alors déjà près de vingt ans d'expérience, et n'avait pas encore fêté ses 40 ans.
Jardim est né de parents portugais à Barcelona, au Vénézuéla. Il a conduit Monaco en quarts de finale de l'UEFA Champions League 2014/15, et fait son retour dans la compétition, après un bon début de saison.
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Il a remporté le doublé Coupe/Championnat avec l'Olympiacos en 2012/13, et a la réputation de savoir faire éclore les jeunes joueurs. Pour UEFA.com, il est revenu sur sa philosophie en tant qu'entraîneur, sur le parcours qui l'a mené au plus haut niveau, et ses expériences dans d'autres sports et auprès d'équipes féminines.
Ses origines
En tant que coach, j'ai déjà franchi tous les échelons, en football. J'ai commencé par entraîner des petits âgés de 10 à 12 ans dans ma ville natale. Après l'entraînement, je les ramenais chez eux. Je faisais le tour de la ville avec tout le matériel dans ma voiture. C'est comme ça que j'ai débuté ma carrière.
J'avais aussi été entraîneur de handball. J'ai entraîné une équipe pendant un an, tout en exerçant dans le football. J'ai reçu une éducation académique. J'ai joué au football et au handball dans ma jeunesse, puis je suis devenu coach dans ces deux disciplines. Ce fut une expérience positive.
J'ai entraîné une équipe féminine. Les femmes sont encore plus difficiles à entraîner que les hommes. Mais je pense que tous ces moments de ma carrière, que ce soit chez les jeunes, ou au contact d'équipes de deuxième ou troisième division m'ont aidé à comprendre le phénomène actuel. Cela m'a aussi permis de mieux saisir les tenants de mon métier, ce qui m'aide à prendre des décisions.
Son parcours jusqu'à Monaco
Ma carrière dans le football, en ce qui concerne mes changements de club, a toujours été liée au fait de savoir si je jouerais au plus haut niveau. À chaque fois que j'ai changé de club, j'avais pour ambition de monter d'une division. Quand je suis parti de Camacha pour aller à Chaves, je suis passé au niveau au-dessus. Quand je suis passé de Chaves à Beira-Mar, j'ai changé de division. J'ai continué pour arriver en première division, puis, quand je suis parti de Braga, on venait de se qualifier pour la Champions League. J'ai alors rejoint l'Olympiacos.
Là-bas, j'ai fait mes débuts en Champions League. On a joué la phase de groupes. C'était tout nouveau pour moi, mais c'était une expérience très positive. C'est là que nous avons joué contre Arsenal pour la première fois. Pour moi c'était très important. Je suis ensuite retourné au Sporting, et j'ai passé un an sans la jouer [la Champions League] car le club sortait d'une mauvaise saison et ne s'était pas qualifié. On a fini par se qualifier mais je suis parti à Monaco, qui devait jouer la phase de groupes.
C'est là que j'ai disputé ma seconde campagne en Champions League. Je suis allé un peu plus loin que la première fois, puisque nous avons atteint les quarts de finale. Ce fut très positif. C'est une expérience merveilleuse de jouer dans des stades comme celui de la Juventus, ou de jouer en Angleterre, contre Arsenal, dans des stades bondés où l'ambiance est électrique.
Son travail auprès des jeunes
Ces dernières années, j'ai travaillé avec beaucoup de jeunes joueurs, et je les ai aidés à se développer. Cela s'est produit dans tous les clubs pour lesquels j'ai travaillé. Cela se voit certainement plus au Sporting ou à Monaco, aujourd'hui, mais je le faisais déjà du temps de l'Olympiacos.
Quand je suis allé là-bas, le projet impliquait de travailler avec des joueurs grecs, ainsi que des jeunes. Si, aujourd'hui, un joueur comme [Kostas] Manolas joue à Rome, c'est grâce à notre travail. Au Sporting, c'était pareil. On avait pour projet de former de jeunes joueurs. Bon nombre d'entre eux étaient en prêt, ailleurs, et, aujourd'hui, c'est un bonheur de voir Cédric, [Islam] Slimani, et Eric Dier en Angleterre, mais aussi William Carvalho, Adrien [Silva], Rui Patrício champions d'Europe avec le Portugal.
Ce travail me procure énormément de plaisir. Ce qui est passionnant, c'est d'aider les jeunes à se développer, de les conduire à leur meilleur niveau, mais aussi de gagner, car un entraîneur se nourrit de victoires. C'est évident : le fait de jouer la Champions League est très important pour un jeune joueur. On l'a vu, un peu, à Wembley, contre Tottenham. Nous avions la chance de voir une équipe bien entraînée, mais surtout composée de jeunes comme [Thomas] Lemar ou Bernardo Silva.
Ses entraînements
Je prône l'entraînement avec ballon. Pour moi, un entraînement se doit d'être fait avec le ballon même s'il est axé sur le physique. Que ce soit technique ou tactique, tout doit être fait avec le ballon. J'estime qu'un footballeur ne peut pas, ne doit pas s'entraîner sans le ballon. C'est un peu comme un pianiste. Il ne tourne pas autour du piano. Il joue. Cela s'applique aussi en football. Mon approche est holistique. J'adopte une méthode écologique et notre environnement, c'est le terrain.