L'évolution du jeu des Blues
vendredi 16 janvier 2015
Résumé de l'article
À en croire Andy Brassell, le Chelsea FC joue différemment cette saison. Les Blues misent tout sur la pénétration, et cela fonctionne.
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Le deuxième Chelsea FC de José Mourinho diffère du premier. Là où le Portugais avait construit une équipe pleine de maîtrise dont l'ossature bâtie lors de son premier passage à Londres allait remporter l'UEFA Champions League en 2012, l'axe de la seconde partie de son règne semble bien différent ; sans parler de révolution, nous assistons à une évolution.
Le Chelsea nouveau est plus incisif. 6e équipe de l'UEFA Champions League en termes de possession de balle, elle se classe 4e au nombre de tirs/match. Et ce, sans que Diego Costa n'ait encore marqué en C1. Comme toujours avec Mourinho, le collectif prime ...
... Et c'est Eden Hazard qui en et la clé de voûte : il est le meilleur dribbleur de la compétition, et sa vitesse balle au pied n'est pas sans rappeler celles de Deco ou Robben, eux aussi protégés de Mourinho, à l'époque.
Mais c'est à l'arrière que le Chelsea nouveau fait preuve de son implacabilité. L'ancienne assise centrale était certes solide, mais était composée de joueurs qui n'évoluaient pas à leur poste de prédilection : Lampard était, à la base, un numéro 8 offensif, Ramires un arrière central droit à l'ancienne, et David Luiz un pur stoppeur.
Cette saison, le récupérateur Nemanja Matić prouve qu'il n'a pas d'égal en Europe. Il mélange les qualités athlétiques inhérentes à ce poste à une qualité de passe et de dribble incroyables qui font qu'il incarne le récupérateur moderne. En résumé : il a transformé Chelsea.
Car, grâce à ses qualités et sa fiabilité, Mourinho peut proposer une équipe plus créative. En effet, là où la venue de Cesc Fàbregas pouvait paraître superflue, il a su tirer profit de ses qualités de numéro 10 à l'anglaise et de sa précision dans la dernière passe. Il est devenu le soutien parfait de Diego Costa, et a réussi à s'imposer là où Juan Mata ou Kevin De Bruyne semblaient souffrir de la présence d'Hazard, Oscar et Willian. André Schürrle, Mohamed Salah et Loïc Rémy constituent également des alternatives plus que crédibles au milieu de terrain (même si Rémy est plus un attaquant).
Fàbregas, lui, est d'abord aligné en retrait, près de Matić, dans le 4-2-3-1 classique des Londoniens. L'équipe et lui-même prennent ainsi une autre dimension : il en consolide l'épine dorsale et peut se projeter vers l'avant.
Chelsea laisse donc peu de ballons à l'adversaire, devant comme derrière : l'éternel John Terry – "le meilleur défenseur central du football anglais" selon Mourinho – mène toujours la barque. Résultat : seuls l'AS Monaco FC (un but) et le Real Madrid (deux buts) ont encaissé moins de buts que les Blues, performance qui peut aussi être imputée au jeune et excellent gardien Thibaut Courtois.
"L'an dernier, ce n'est pas passé loin" déclare Mourinho "et l'équipe n'avait pas le niveau de jeu qu'elle a aujourd'hui. C'est pourquoi nous sommes en droit d'y croire."
La phase de groupes quasi-parfaite de Chelsea laisse penser que le rêve de rééditer la performance de 2012 peut devenir réalité.