Simeone comme ses prédécesseurs argentins ?
jeudi 8 mai 2014
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Diego Simeone pourrait devenir le troisième entraîneur non européen vainqueur de la C1 après Luis Carniglia et Helenio Herrera.
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L'entraîneur du Club Atlético de Madrid Diego Simeone peut devenir le premier entraîneur non européen à brandir le trophée de la C1 depuis 1965, alors que ses deux prédécesseurs étaient également argentins.
Avant la domination ultérieure des techniciens européens dans la compétition, il ne fallait que trois éditions de la Coupe des clubs champions européens pour qu'un Sud-Américain conduise une équipe à la gloire. Luis Antonio Carniglia, dit Yiyo, menait le Real Madrid CF vers ses troisième et quatrième couronnes continentales, débutant lors de la finale 1958 face à l'AC Milan, un club qu'il dirigeait par la suite.
Réputé pour son caractère obstiné, Carniglia tirait le meilleur de stars comme Alfredo Di Stéfano, Héctor Rial et Francisco Gento, tous buteurs lors du triomphe 3-2 sur le Milan à Bruxelles. Né à Buenos Aires, et auparavant attaquant des CA Boca Juniors, OGC Nice et SC Toulon, Yiyo confiait jadis : "Les gens m'accusent d'être bourru, ce qui n'est pas vrai. J'ai juste du caractère. Je dis ce que je ressens, ce que je pense. Je dis la vérité. J'exige beaucoup de travail et de la discipline. Si je vois que quelque chose ne fonctionne pas, je le dis."
Ces exigences étaient évidentes lorsque la légende hongroise Ferenc Puskás arrivait au Santiago Bernabéu quelques mois après ce succès en 1958. "Je ne vois pas ce que je peux faire avec ce gars, il est largement en surpoids", se plaignait Carniglia, qui avait simultanément conduit Madrid au titre de champion d'Espagne. Le 'major galopant' était alors rapidement mis au travail sur le terrain d'entraînement, perdant 12 kg et signant quatre triplés lors de sa première campagne de Liga.
Mais Puskás manquait la finale de la C1 1959 remportée 2-0 par le Real face au Stade de Reims à Stuttgart, grâce à des buts d'Enrique Mateos et Di Stéfano. "Madrid était largement au-dessus en seconde période", expliquait Carniglia. "Nous étions bien supérieurs à l'équipe française."
Le règne de 27 mois de l'Argentin s'achevait en juillet 1959. Cinq ans plus tard, son compatriote Helenio Herrera mettait la main sur le trophée. Comme Simeone, Herrera naissait et grandissait à Palermo, le plus grand barrio de Buenos Aires, et ce n'est pas le seul point commun entre les deux hommes. 'Il Mago' (le magicien) a également entraîné le Club Atlético de Madrid, remportant la Liga en 1950 et 1951.
D'abord défenseur au Maroc et en France, Herrera offrait également deux titres de champion au FC Barcelona avant de rejoindre le FC Internazionale Milano en 1960, conduisant les Intéristes vers deux C1 consécutives en 1964 et 1965. Figurant parmi les premiers entraîneurs à utiliser en abondance des techniques de motivation, et grand adepte de l'esprit d'équipe et de la vie de groupe, Herrera peaufinait le système du catenaccio sur lequel 'La Grande Inter' était fondée.
Un doublé de Sandro Mazzola et un but d'Aurelio Milani aidaient l'Inter à dominer le Real 3-1 à Vienne en 1964 avant qu'un but de Jair 12 mois plus tard ne suffise face au SL Benfica à San Siro. Ses Nerazzurri disputaient également la finale 1967 mais s'inclinaient 2-1 contre le Celtic FC à Lisbonne, la ville hôte de la finale cette saison. "Nous ne pouvons pas nous plaindre", déclarait Herrera. "Le Celtic a mérité sa victoire. Nous avons perdu mais le match a été une victoire pour le sport." Simeone espérera une toute autre fin à Lisbonne.