Portrait des finalistes : l'Atlético

Le nom de Hans-Georg Schwarzenbeck ne vous évoque probablement rien, sauf pour si vous êtes un inconditionnel du FC Bayern München ou du Club Atlético de Madrid. Menant 1-0 en finale de l'édition 1973/74 de la Coupe des clubs champions européens, les Espagnols voyaient le tir lointain du défenseur bavarois finir sa course au fond des filets dans les derniers instants du temps additionnel. Un final cauchemardesque pour les Rojiblancos, dont certain soupirent encore en se remémorant cette égalisation sur le fil qui privait les Madrilènes d'un premier sacre dans la compétition. La faute à une équipe du Bayern intraitable qui s'imposait 4-0 en match d'appui.

L'Atléti héritait alors d'un surnom peu flatteur, El Pupas (les Poisseux), qui le suivait encore il y a peu. Mais quarante ans après, les hommes de Diego Simeone ont fait tomber ce sobriquet en désuétude en s'offrant une nouvelle finale de Coupe d'Europe et en s'affirmant comme un poids lourd continental.

Parcours
La tension était palpable à l'approche du tirage au sort des 8es de finale de l'UEFA Champions League. Les représentants des équipes considérées comme les plus redoutables de l'épreuve avaient tous en commun de vouloir éviter l'Atlético, sorti vainqueur du Groupe G à deux matches de la fin de la phase de poules.

Après avoir pris le meilleur sur les FC Zenit, FK Austria Wien et FC Porto, les Matelassiers allaient s'offrir le scalp de trois anciens champions au cours des rencontres à élimination directe. Première victime, l'AC Milan était battu 5-1 sur l'ensemble des deux matches. Le FC Barcelona quittait lui aussi la compétition, suite à un but de Koke au tout début du quart de finale retour. Dans le dernier carré, l'Atlético concédait le nul 0-0 à domicile avant de se rendre sur le terrain du Chelsea FC. Ancien de la maison rouge et blanche, Fernando Torres ouvrait le score à Stamford Bridge pour les Blues, mais les Espagnols inscrivaient à leur tour trois buts synonymes de qualification pour la finale.

Bilan en finale
1J 0V 1D
Dernière apparition : 1973/74, FC Bayern München 1-1 Atlético (Heysel, Bruxelles)
Match d'appui : Atlético 0-4 FC Bayern München (Heysel, Bruxelles)

Bilan face à l'autre finaliste
L'Atlético terminait l'exercice 1957/58 avec trois points de retard sur le Real Madrid CF, vainqueur de la Liga, mais se qualifiait malgré tout pour la Coupe d'Europe aux côtés de son grand rival. Les deux équipes allaient croiser le fer en demi-finales pour leur première confrontation sur la scène continentale. Tenant du titre, le Real s'imposait 2-1 à l'aller avant de s'incliner 1-0 au retour. Le match d'appui disputé à Saragosse se soldait par un succès 2-1 des Merengues.

Moment clé
Suspendu pour les deux premiers matchs du Groupe G, Diego Costa faisait son grand retour en UEFA Champions League en signant un doublé lors de la victoire 3-0 sur le terrain de l'Austria Wien.

La phrase
"Je tiens à remercier les mères de ces joueurs. Elles ont fait du bon boulot et leurs fils ont de sacrées cojones." 
Simeone suite à la victoire 3-1 en demi-finale contre Chelsea, sacré en 2012

Meilleur buteur
La détermination sans faille de Diego Costa, auteur de huit réalisations en autant de matches d'UEFA Champions League cette saison, est à l'image de celle de son équipe. "Je n'aime pas perdre, alors je donne tout ce que j'ai à chaque match", expliquait-il à UEFA.com en début de saison.

Héros de l'ombre
Après avoir dirigé son équipe depuis son poste de milieu défensif tout au long de la campagne, Gabi était suspendu pour la demi-finale retour contre Chelsea. Le trentenaire, qui a fait ses gammes dans les équipes de jeunes de l'Atlético, devrait néanmoins retrouver ses coéquipiers à l'occasion de la finale. "C'est notre plus belle réussite", affirmait le capitaine rojiblanco, suite à la victoire 1-0 des siens contre Barcelone. "Nous voulons savourer ce moment, démontrer notre passion comme nous en avons l'habitude, et en faire profiter tous ceux qui nous soutiennent."