Le LOSC a donné le BATon

Le LOSC Lille pourra longtemps regretter leur première période catastrophique face au FC BATE Borisov. Largement menés à la pause (0-3), les hommes de Rudi Garcia ont ensuite fait jeu égal avec une équipe bélarusse bien au-dessus du niveau qu'on lui prête dans ce Groupe F (1-3).

Au moment d'aborder cette première rencontre de la phase groupes 2012/13, les Lillois avaient certainement en tête le cruel scénario de la saison dernière face au PFC CSKA Moskva, à ce même stade de la compétition. Après avoir longtemps menés au score 2 à 0, les hommes de Rudi Garcia s'étaient fait rejoindre sur deux réalisations de l'Ivoirien Seydou Doumbia (2-2). Pouvaient-ils imaginer plus dur ? Ils l'ont tout simplement vécu dans un Grand Stade comble pour le premier match de phase de groupes de son Histoire.

Après une bonne entame, les Dogues allaient subir les contres foudroyants de joueurs bélarusses malins et précis. Au beau milieu d'une défense lilloise particulièrement statique, Maksim Bordachev décalait Aleksandr Volodko. Ce dernier expédiait de trente mètres plein axe un ballon flottant qui lobait un Mickaël Landreau très avancé sur le coup (0-1, 6e).

Les Loscistes venaient de prendre un sacré coup sur la tête. Ils n'allaient pas s'en remettre de toute la première période. Sur un nouveau contre rapidement mené par Aleksandr Hleb, Aleksandr Pavlov, décalé sur le côté gauche, héritait du cuir. Il centrait à ras de terre devant le but lillois. Vitali Rodionov, bien placé entre Aurélien Chedjou et Marko Basa à l'entrée des six mètres, n'avait plus qu'à pousser le cuir au fond des filets (0-2, 20e).

Et sans que l'on assiste à la moindre révolte lilloise, si ce n'est quelques débordements improductifs de Marvin Martin et Dimitri Payet, Volodko servait Edgar Olekhnovitch à l'entrée de la surface de réparation. L'attaquant du BATE s'y reprenait à deux fois pour battre un Landreau (0-3, 42e). Jamais durant cette première mi-temps, les Lillois n'ont été capables de bloquer le traditionnel 4-4-2 avec un milieu en losange inversé du BATE. 

Au retour des vestiaires, Rudi Garcia modifiait son schéma tactique en remplaçant Martin par Nolan Roux et le discret Túlio De Melo par le jeune Ryan Mendes (46e) : tout pour l'attaque. Durant dix minutes, un évident regain d'énergie du LOSC acculait les Bélarusses sur leur but, mais sans pour autant aboutir à de réelles occasions. Côté lillois, on en restait au stade des intentions, d'autant que les tours de contrôle de la défense du BATE semblaient bien en place. Pourtant, un début de solution pour le LOSC pointait alors le bout du nez ou plutôt de la tête. Celle de Chedjou, qui expédiait en coupant au premier poteau un corner de Payet sous la transversale d'Andrei Gorbunov (1-3, 60e). 

Durant le dernier quart d'heure, les Lillois jetaient toutes leurs forces dans la bataille. Et des bonnes positions de Mendes (75e) et Roux (78e) manquaient juste d'un peu de précision pour relancer le LOSC dans cette partie. Un coup franc de vingt mètres de Payet était repoussé des deux poings par Gorbunov (78e). Une frappe à bout portant de Balmont consécutive à un excellent centre en retrait de Payet était ensuite repoussée sur sa ligne par le portier biélarusse (80e).

La rencontre baissée d'intensité durant les derniers instants. Les Lillois, bien plus ambitieux en seconde période, pouvaient regretter amérement une première mi-temps totalement insipide. C'est donc une nouvelle entrée manquée en phases de groupes de l'UEFA Champions League, un an après l'échec face au CSKA Moscou, pour les hommes de Rudi Garcia. Le BATE n'avait jamais gagné en phase de groupes de la C1. Pour Lille, c'est la plus lourde défaite jamais encaissée à domicile en Coupe d'Europe.