Abidal : "Gagner, ça fermerait un cercle"
lundi 23 mai 2011
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Éric Abidal a vécu des moments difficiles hors football ces dernières semaines. Incertain pour la finale, il espère gagner à Wembley.
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L'arrière latéral du FC Barcelona Éric Abidal a vécu des moments difficiles hors football ces dernières semaines. Incertain pour la finale de l'UEFA Champions League, contre le Manchester United FC, il espère gagner à Wembley, le 28 mai, 19 ans après le premier triomphe catalan, celui de 1992, à Londres.
UEFA.com : Lorsque l'on vous a diagnostiqué une tumeur au foie, vous avez dû vous poser énormément de questions. Cela a-t-il changé votre caractère ?
Éric Abidal : Ça a un peu changé. On imagine toujours le pire, donc voilà, on essaie de pas prévoir parce que de toute façon c'est toujours un imprévu. On pense toujours : "Oui voilà, si je ne suis pas là, qu'est-ce qu'il va se passer demain ? Comment va vivre ma famille ?" Voilà, on essaie de mettre tout en place même si c'était déjà tout calé mais après non je me prends pas la tête ; c'est comme les vacances, je ne prévois jamais. C'est le jour pour le lendemain, je crois que c'est comme ça que je vois les choses.
UEFA.com : Barcelone est-il le club pour lequel vous avez toujours voulu jouer ?
Abidal : Déjà très petit, j'avais une idole qui était (Diego) Maradona, et Maradona est passé par Barcelone. Moi à cet âge-là, je jouais attaquant, donc voilà j'avais aussi cette chance-là de marquer des buts et de faire des gestes techniques. C'est vrai que Barcelone pour moi, c'est un rêve d'enfant. Ça passe par énormément de travail et de sacrifices, et aujourd'hui je suis très content de vivre là cette passion et de jouer avec le FC Barcelone.
UEFA.com : Lionel Messi est un autre Argentin talentueux, comment défendez-vous contre lui ?
Abidal : C'est un petit secret qu'on a nous. Si je réponds très bien à la question, ça donnera justement des réponses à toutes les équipes... Le problème avec Leo, c'est que personne ne sait ce qu'il va faire. Ça reste un extraterrestre de notre génération. Il est capable de tout, et je crois qu'il l'a déjà démontré malgré son jeune âge. Et je crois qu'avec le nombre d'années qu'il lui reste, il lui en reste beaucoup donc j'espère qu'il sera vraiment le recordman de tous les Ballons d'Or, je lui souhaite parce qu'il a vraiment du talent. On l'a vu contre Madrid en Champions League : à 1-0 il a dribblé quatre joueurs pour marquer donc c'est vraiment incroyable.
UEFA.com : Jouerez-vous la finale ?
Abidal : Je suis déjà très content de pouvoir revenir avec le groupe. Maintenant, il faut y aller progressivement parce que l'opération que j'ai subie est une grosse opération. Certes, pour l'instant mon corps répond très bien ; maintenant faut pas se précipiter, chaque chose en son temps. Jusqu'à présent, je me suis senti très bien ; après si le match à venir je peux pas jouer, c'est pas un problème puisque je crois que le principal, c'est d'avoir une bonne santé.
UEFA.com : Vous n'avez pas joué la finale de 2009, remportée face à Manchester, mais quel souvenir gardez-vous de cette rencontre ?
Abidal : C'est vrai que ce match-là a été un match énorme. Je crois qu'on avait vraiment hâte de faire un gros match ce jour-là et je crois que l'équipe l'a vraiment démontré. C'est pour ça qu'on revient toujours au même point de départ : "le Barça, c'est plus qu'un club". Que ce soit les supporters, que ce soient les joueurs qui étaient sur le banc, que ce soit les joueurs comme moi qui étaient en tribune ou ceux qui étaient sur le terrain, je crois que le mental qu'on avait et l'état d'esprit qu'on avait ce jour-là, on était vraiment convaincus qu'on pouvait faire quelque chose. Je crois que les joueurs qui étaient présents ce jour-là et qui ont pu jouer ce match ont été fantastiques.
UEFA.com : Wembley est un stade de légende. Et Barcelone y a gagné la finale en 1992...
Abidal : C'est la première Champions League qu'a gagnée Barcelone. Maintenant, je pense que ce serait très bien de pouvoir la gagner là-bas, parce que ça fermerait un cercle. J'ai eu la chance d'aller jouer là-bas avec l'équipe de France, c'est vrai que ça reste un stade extraordinaire. J'avais laissé une petite note dans le vestiaire où on était et j'espère qu'on sera dans le même vestiaire.
UEFA.com : Derrière qui seront les supporters français dans cette finale à votre avis ?
Abidal : Il y a Patrice Evra qui joue là-bas et qui est aussi français. Je pense que ça va être à 50/50, parce que des joueurs français qui ont joué à Barcelone il y en a eu beaucoup, et des joueurs français qui ont joué à Manchester il y en a eu aussi, donc simplement, que le meilleur gagne en espérant que ce soit nous.