Le Shakhtar de Lucescu prêt à marcher sur Rome

Tandis qu'il se prépare à diriger le FC Shakhtar Donetsk face à l'AS Roma en Italie, l'entraîneur Mircea Lucescu a averti : "la marge s'est réduite entre le football de l'Est et le football de l'Ouest".

Ses rapports avec Claudio Ranieri : "Après ça, nous sommes restés en très bons termes. Nous avons toujours échangé des informations, quand lui ou moi en avions besoin. Je l’apprécie beaucoup, car partout où il est passé, il a connu le succès. Il a laissé son empreinte dans chaque club. Que ce soit à Chelsea, à la Juventus, ou désormais à la Roma. Je ne voulais pas affronter la Roma à cause de l’amitié qui me lie à Ranieri. Je suis content d’entendre ses louanges sur le Shakhtar. Je peux dire la même chose de la Roma."

Son point de vue sur la Roma : "J’ai été impressionné par la manière dont ils ont réussi à rebondir après un début de saison plutôt terne. Aujourd’hui, ils mettent la pression sur le Milan pour le titre. Je pense que la Roma a de grandes chances d’être sacrée. Ils possèdent une équipe très équilibrée. Ils sont très organisés et ont trois ou quatre excellents buteurs. Borriello, Menez, Vucinic, Adriano. Ce sont des joueurs très puissants et très prolifiques."

Leur dernier match à Rome il y a quatre ans et demi : "Oui, c’était un très mauvais résultat dans un match plutôt important où on ne méritait pas un tel score. Nous avons réellement dominé la rencontre et nous nous sommes procuré de très nettes occasions par Brandao. Mais au final, la Roma, qui était dirigée à l’époque par Spalletti, a réussi à nous marquer quatre buts et nous sommes rentrés à la maison avec une lourde défaite. Nous avons eu notre revanche au match retour, en gagnant 1-0 à Donetsk. Mais je réalise que c’est très difficile de jouer à l’Olimpico. Les supporteurs présents au match mettent une grosse pression sur l’adversaire, mais aussi sur leur propre équipe. Ça ne fait aucun doute : ce que nous avons appris lors de ce match et l’analyse que nous en avons faite nous aideront pour cette rencontre. J’en suis convaincu."

L'évolution du football en Europe de l'Est : "Ces dernières années, les choses ont changé. Ça a commencé dans les années 1990 quand les pays de l’Est sont peu à peu devenus des démocraties. Le phénomène n’a pas été immédiat. Mais au bout de sept ou huit ans, quand le football a commencé à s’organiser de manière plus professionnelle, des équipes compétitives ont émergé dans ces pays grâce à l’argent qui a été investi. Aujourd’hui, la marge s’est réduite entre le football de l’Est et le football de l’Ouest. Beaucoup de joueurs talentueux ont mis le cap à l’Est. Les victoires en Coupe UEFA de Galatasaray, du CSKA, du Zenit et du Shakhtar donnent de vrais espoirs à ces pays en ce qui concerne la Champions League."

Le nivellement du football à travers l'Europe : "Actuellement, je pense que des équipes d’Europe de l’Est peuvent rivaliser avec les grosses cylindrées d’Europe de l’Ouest. Il n’y a qu’à voir les résultats de Barcelone contre le Rubin Kazan, ou du Real Madrid contre le Dynamo Kiev. Sans parler de nos propres résultats européens. Tout ça pour dire que le niveau s’équilibre en Europe. Bien entendu, ce resserrement a été aidé par les décisions de l’UEFA, qui a permis aux pays de l’Est d’organiser des phases finales, à l’image de l’Ukraine et de la Pologne l’année prochaine."

Perspectives pour le football de l'Est : "Comme le football est considéré de bon niveau dans ces pays, l’arbitrage a progressé. La qualité du football proposé est bien meilleure qu’il y a quelques années en arrière. Et je ne serais pas surpris si des championnats de l’Est concurrençaient des ligues de l’Ouest. La Russie va organiser la Coupe du Monde, c’est une étape supplémentaire du nivellement entre Europe de l’Est et Europe de l’Ouest."