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Mazzola analyse l'Inter

Membre de l'équipe du FC Internazionale Milano vainqueur de la Coupe des champions en 1965, Sandro Mazzola compare avec la cuvée finaliste en 2010 et observe énormément de similarités.

Mazzola analyse l'Inter
Mazzola analyse l'Inter ©UEFA.com

L'ancienne vedette du FC Internazionale Milano, Sandro Mazzola, se confie à UEFA.com sur les succès des Nerazzurri.

L'Inter enfin en finale - L'Inter a souvent été proche du dernier carré ou même de la finale, mais, même aujourd'hui, lorsque je réalise que cela fait 45 ans, cela ne me paraît pas si loin que ça. Comme j'y ai participé, ça me semble assez proche. Mais le nombre 45, c'est 4+5 et la somme des deux fait 9, et le chiffre 9 porte chance, enfin pour moi en tout cas ! Cette année pourrait bien être la bonne.

Mourinho comme Herrera - Je pense que (José) Mourinho ressemble à (Helenio) Herrera (l'entraîneur de l'époque) à bien des égards, et c'est ce que je lui ai dit juste après son arrivée. Tout d'abord parce qu'il a réinstauré l'usage du ballon à l'entraînement. En Italie, on s'aperçoit que le jeu avec ballon est souvent délaissé à l'entraînement, alors que c'est justement l'outil qui est important. Herrera avait fait la même chose en arrivant à l'Inter. En Italie, on ne s'entraînait pas beaucoup avec le ballon, mais lorsqu'il est arrivé, c'est la première chose qu'il a faite : des exercices avec les mains, puis avec les pieds. Ils sont très proches sur ce point. Il y a aussi leur relation avec les joueurs. Je suis l'entraîneur, je t'écoute, mais c'est moi qui décide. Et je pense que les joueurs adhèrent à ses principes. C'est la même chose avec les journalistes. Les temps ont changé, et c'était un peu différent à l'époque, mais pas tant que ça, car lorsque Herrera a débarqué en Italie, personne ne connaissait vraiment les noms des entraîneurs, personne ne s'intéressait à eux, la presse n'en parlait pas, on savait juste qu'ils étaient occupés dans les vestiaires et au bord du terrain. Il a fait changer tout cela. À sa façon, Mourinho est un peu du même genre. C'est vrai, il est assez bavard, mais pas dans le mauvais sens du terme. Ça le rapproche de Herrera et c'est un aspect positif.

Le style - Je dois dire que pendant une certaine période, en considérant que l'Italie était un peu moins forte physiquement, soi-disant, c'était OK, allons-y mais ne laissons pas trop d'espaces, restons regroupés et profitons de nos qualités techniques pour créer le danger en contre-attaque. Et lorsque j'entends dire que l'Inter pratiquait le catenaccio, soyons clairs : l'Inter a peut-être joué 6 matches en catenaccio, et 40 matches en montrant un football offensif. Je me souviens de mes partenaires, Piqui et Guarnieri, deux défenseurs centraux. Lors des matches à San Siro, ils restaient plantés pendant 60 minutes à scruter les tribunes pour trouver une fille à rencarder pour la soirée ! Tout ça parce que l'autre équipe refusait de passer la ligne médiane. Mais lorsque nous avons joué à l'étranger, je pense que c'était une erreur, mais nous n'étions pas forcément sûrs de nous alors nous avons joué plus repliés. Peut-être que nous ne faisons pas entièrement confiance à nos défenseurs, alors nous restions derrière.

Moratti, grand président de l'Inter - La famille a été un facteur clé, parce que le président Moratti a été le premier président moderne qui a compris le football - le football moderne par rapport au football d'autrefois. Et il a dirigé le club avec des concepts simples, avec ordre et justesse, et il savait faire preuve d'humanité. Permettez-moi de vous donner un exemple : pour Noël, il nous a invités tous chez lui avec nos familles pour que l'on s'échange des cadeaux. Pas au siège de l'Inter, ou à l'entraînement, non, chez lui. Il voulait qu'on soit chez lui comme chez nous. Bien sûr cela ne signifie pas que nous pouvions faire ce que nous voulions, et s'il devait intervenir, je l'ai vu faire quelques fois, il pouvait être dur avec les joueurs et l'entraîneur. C'est pourquoi je pense qu'il a été le premier grand président dans le football italien moderne.

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