Van Gaal, la voie de la souplesse
lundi 12 avril 2010
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Louis van Gaal et le Bayern Munich ont pris le temps de se jauger. Mais le Néerlandais réputé inflexible a finalement trouvé sa mesure. Ils sont en demi-finale de l'UEFA Champions League.
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Autoritaire, loin des joueurs, lors des premiers mois de cette saison, Louis van Gaal et le FC Bayern München semblaient incompatibles. Son approche avait tendance à renfermer ses joueurs qui avaient du mal à trouver leur forme. Privé de ses attaquants Franck Ribéry et Arjen Robben, le Bayern était à la traîne en Bundesliga, derrière le Bayer 04 Leverkusen, et filait tout droit vers une élimination prématurée en UEFA Champions League.
Mais en ce début de printemps, le quadruple champion d'Europe est de retour en tête de son championnat et qualifié pour les demi-finales de l'UEFA Champions League après avoir éliminé le Manchester United FC.
Le tournant de la saison du Bayern, c'est cette superbe victoire 4-1 sur le terrain de la Juventus à la 6e journée. Un résultat qui scellait la qualification des Bavarois malgré deux revers face au FC Girondins de Bordeaux. Mais pour Van Gaal, pas de coïncidence, les résultats sont venus au moment où il a réussi à faire passer son message à ses joueurs.
"Ma manière de travailler, c'est une chose à laquelle les joueurs ont dû s'habituer", indique le Néerlandais (58 ans). "Je leur demande de jouer avec leur tête car pour moi, le football se joue beaucoup dans le mental. Je suis très direct et spontané. Je fais mes corrections immédiatement."
Le penchant pédagogique de Van Gaal n'a rien de nouveau. Longtemps il a combiné une carrière de joueur semi-professionnel au Royal Antwerp FC, au Stormvogels Telstar, au Sparta Rotterdam et à l'AZ Alkmaar avec une activité de professeur de sport. Aujourd'hui, il reconnaît les similarités entre ces deux activités.
"On essaie d'éduquer nos étudiants d'une certaine manière, en utilisant des aspects de notre caractère", explique-t-il. "C'est exactement pareil avec les footballeurs. Peut-être que j'accordais un peu trop d'importance à la performance quand j'étais prof. Mais je suis un fou de performance. C'est pour ça que je voulais travailler dans le sport."
Pendant ces mois difficiles au Bayern, la presse allemande accusait Van Gaal d'influer sur l'instinct créatif de ses joueurs en leur imposant trop de contraintes tactiques. Et les références à son passé de prof ne manquaient pas. "Les médias savent que j'ai été prof alors ils aiment me coller cette étiquette", déclare-t-il. "Mais je ne suis pas du type scolaire."
Et la flexibilité dont Van Gaal a fait preuve cette saison souligne bien ce point. Réalisant que son équipe avait du mal à assimiler toutes ses instructions, il a décidé d'assouplir légèrement son approche et a demandé à ses joueurs de prendre plus de responsabilités.
"J'ai dû changer ma manière de communiquer", reconnaît-il. "Au début, les joueurs pensaient qu'ils devaient suivre mes instructions à la lettre. Mais il faut s'adapter aux différentes situations. Le début a été difficile, mais j'ai changé mon discours, et tout va mieux maintenant."
En qualifiant le Bayern pour sa première demi-finale de l'UEFA Champions League depuis 2001, les prouesses tactique de Van Gaal permettent au club bavarois de figurer de nouveau parmi les meilleurs clubs d'Europe. "Le jeu collectif tactique est la chose la plus importante", souligne-t-il. "Le Bayern est un grand club. Nous faisons de notre mieux pour construire une excellente équipe." Son adversaire en demi-finale, l'Olympique Lyonnais, est prévenu.