Gianluca Vialli se souvient de 1996
jeudi 21 mai 2009
Résumé de l'article
À l'occasion de la finale de la Champions League, uefa.com rencontre des stars des 3 précédentes finales disputées à Rome. Gianluca Vialli, l'ancien buteur de la Juve, se souvient de la finale gagnée face à l'Ajax en 1996.
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À l'occasion de la finale de l'UEFA Champions League, uefa.com va à la rencontre des stars des trois précédentes finales disputées au Stadio Olimpico. Aujourd'hui, c'est Gianluca Vialli, l'ancien buteur de la Juventus, qui se souvient de la finale gagnée face à l'AFC Ajax en 1996.
Avant ce match, Vialli avait déjà disputé une finale de la compétition qu'il avait perdue 1-0 en 1992 avec l'UC Sampdoria, face au FC Barcelona de Ronald Koeman. À Rome, la Juve et l'Ajax étaient à égalité 1-1 au terme du temps réglementaire, Jari Litmanen ayant répondu au but de Fabrizio Ravanelli. N'arrivant pas à se départager en prolongation, les deux équipes disputaient une séance des tirs au but que les hommes de Marcello Lippi allaient remporter 4-2.
Gianluca Vialli
"C'était une opportunité incroyable : on jouait presque à domicile, à Rome, au moment où l'équipe atteignait son apogée et était prête à réaliser quelque chose de grand. Personnellement, mes sentiments étaient différents. J'étais beaucoup moins calme que les autres, qui commençaient juste à comprendre l'ambiance. J'avais déjà disputé une finale avec la Sampdoria, à Wembley en 1992, et ça c'était mal terminé après que j'ai manqué deux ou trois bonnes occasions, alors que je portais le maillot de la Samp' pour la dernière fois. En 1996, la situation était identique : je jouais mon dernier match pour la Juve, donc c'était certainement ma dernière occasion de remporter la Coupe d'Europe. Alors j'ai ressenti beaucoup de tensions, un grand poids sur mes épaules, une grande responsabilité.
"Le match était très intense. Je pense que les deux équipes ont bien joué. L'Ajax possédait son propre jeu, sa philosophie du football. Ils ont joué tout en contrôle, avec les défenseurs qui participaient, les ailiers très excentrés, Litmanen en avant-centre qui n'arrêtait pas de bouger, et en contrôlant le ballon. Ils défendaient en individuel, faisaient un gros pressing, tout en affichant une mentalité très offensive. Nous avions une équipe solide. Physiquement, nous étions plus forts qu'eux, et mentalement aussi je crois. Et d'un point de vue tactique, Lippi avait toujours raison. Ce n'était pas un match très spectaculaire, parce qu'il n'y a pas eu d'occasions incroyables. Mais il régnait une énorme tension, comme l'ont ressenti les spectateurs au stade et ceux qui regardaient à la télévision, parce qu'on sentait que quelque chose d'important pouvait survenir à tout moment.
"À la fin des 120 minutes, Lippi a observé tout le monde, un par un, pour vérifier leur désir de tirer un tir au but. C'est vers moi qu'il s'est tourné en premier, et il m'a dit : 'Luca, tu veux prendre un tir au but ?' Je lui ai répondu : 'Marcello, si tu trouves cinq fous qui veulent tirer, alors je serai content de m'asseoir pour les regarder. Sinon, je suis à ton service.' Parce que si j'avais manqué ce tir au but, en plus de la finale perdue avec la Sampdoria, je l'aurais ruminé pendant le reste de ma vie. Ça aurait eu un impact psychologique gigantesque. Mais heureusement, il y avait (Gianluca) Pessotto, (Ciro) Ferrara, (Vladimir) Jugovic, (Michele) Padovano et le cinquième devait être (Alessandro) Del Piero. Nous n'avons pas eu besoin de Del Piero, car nous avions gagné avant que ce soit son tour. Je me souviens ne pas avoir regardé la plupart des tirs au but, je me cachais derrière Ciro Ferrara, car je ne voulais pas voir.
"Brandir la coupe en tant que capitaine, c'est l'une des plus grandes émotions de ma carrière, qui a été longue. C'était le couronnement de toute ma carrière à la Juventus, avant que je parte pour (le) Chelsea (FC), d'autant plus après ce que j'avais vécu avec la Samp quatre ans plus tôt. Il y avait de la joie, mais plus que de la joie, c'était le soulagement de tenir simplement cette coupe dans mes mains, de la soulever devant ses nos supporteurs, avec mes coéquipiers à mes côtés : la joie de tout un groupe. Quand je revois les images à la télé, j'en ai la chair de poule, car c'était vraiment un moment à part, un moment palpitant."