L'Olympique Lyonnais peut encore rêver

Alors qu'on le disait destiné à simplement lutter pour éviter le ridicule face à ce qui se fait peut-être de mieux en Europe, l'Olympique Lyonnais a au contraire prouvé qu'il pouvait s'élever à la hauteur de l'évènement en menant face au FC Barcelona. L'égalisation de Thierry Henry, après l'ouverture du score de Juninho Pernambucano, pèsera malgré tout très lourd lors du match retour, le 11 mars en Catalogne.

Songes Lyonnais
Les artères de la capitale rhodanienne bruissaient de ce rendez-vous si particulier avec l'Europe depuis le mois de décembre déjà, lorsque le tirage avait de nouveau offert aux septuples champions de France l'occasion de se mesurer à un géant. Contrarié dans ses rêves de grandeur continentale après deux éliminations consécutives en huitièmes de finale, le public du stade de Gerland songeait tout haut à l'exploit : celui de maîtriser un trio infernal, responsable de plus des deux tiers des cartons offensifs des Blaugranas. Celui également de faire déjouer un bloc uni à la perfection, des lignes arrières aux avants chargés de l'estocade.

Juni affole les compteurs
Et à dire vrai, tout commençait comme dans un rêve, malgré des premiers instants clairement espagnols. Juninho Pernambucano profitait de la faiblesse supposée du camp espagnol pour rapidement tester Victor Valdés. Et de quelle manière ! L'idole du peuple lyonnais s'élevait une nouvelle fois au rang d'artificier en chef pour allumer une mèche, excentré au coin gauche de la surface. Gerland n'aurait pu espérer meilleur départ et chantait à gorge déployée sa reconnaissance au capitaine brésilien (1-0, 7e), auteur là de son 97e but sous le maillot lyonnais, son 42e coup franc.

Eto'o réagit
Le public n'avait pas fini de célébrer cette ouverture du score que Karim Benzema se présentait seul devant le but du gardien espagnol. L'international français parvenait à frapper mais Gérard Piqué détournait le ballon qui mourait au pied du poteau (8e). Dans une avalanche d'opportunités, Ederson (11e), Jean II Makoun (12e), Kader Keita (16e), Barcelone initiait un réveil par l'intermédiaire de Lionel Messi qui servait Samuel Eto'o dans l'espace. Le Camerounais choisissait le pointu du pied droit mais voyait sa tentative rejetée par le poteau (14e).

Les occasions pour Benzema
La partie était à la hauteur de l'évènement que la France du football s'en était fait. Le FC Barcelone excellait dans la conservation du ballon (63%) et se montrait dangereux sur toute accélération ou sur coup franc (Xavi, 24e). L'Olympique Lyonnais procédait à l'inverse généralement en contre, porté par les chœurs. C'est à la suite d'une offensive rondement menée que Benzema enchaînait à merveille un contrôle-frappe pour, lui aussi, trouver le poteau (27e). C'est encore sur une récupération de balle que le meilleur buteur du club se trouvait à la baguette d'une contre attaque gâchée (35e).

Magistral Lloris
Les Catalans reprenaient ensuite clairement le contrôle de la partie durant les dix minutes précédant la pause, éclairées par une tête hors cadre de Sergio Busquets (40e). Quoi qu'on en dise, voir les Lyonnais mener à la mi-temps relevait de la (bonne) surprise. La reprise était une histoire de coup franc. Juninho s'y essayait une nouvelle fois (54e), puis son compatriote Daniel Alves était tout près de marquer sur une frappe déviée par Fabio Grosso qu'Hugo Lloris renvoyait d'un réflexe magistral (57e).

Henry brise le rêve
L'égalisation barcelonaise intervenait après l'heure de jeu et ce n'était pas illogique. Sur un corner Rafael Marquez détournait la balle pour Thierry Henry, jusque là peu en vue, qui se jetait pour inscrire un but qui aura une importance primordiale en Espagne (1-1, 67e). Le FC Barcelona n'a toujours pas perdu face à des Lyonnais qui ont su par leur organisation et leur solidarité négocier les belles périodes catalanes pour se donner, deux semaines de plus, le droit de rêver un peu.